Critique de Wet Hot American Summer First Day of Camp, préquelle déjantée, délire, absurde et hilarante au film du même nom.
Netflix a mis en ligne, hier vendredi 31 juillet, la série Wet Hot American Summer – First day of Camp. Une préquelle réussie est absolument déjantée au film du même titre de 2001. Cette parodie ne se prend jamais au sérieux, bien au contraire, elle se parodie elle-même, devient tour à tour meta, absurde, déjantée, grasse et parvient même à avoir un peu de profondeur.
Wet Hot American Summer – First Day of Camp est bien sûr à prendre au 30ème degrés. Ceci était déjà clair avec un casting d’acteurs entre quarante et cinquante ans qui s’amusent à jouer les ados de 16 ans, lors du premier jour des vacances au camp Firewood en 1981. Et pas n’importe quels acteurs. Au casting on retrouve Amy Poehler, Bradley Cooper, Paul Rudd, Elizabeth Banks, Christopher Meloni, déjà présents dans le film original, mais aussi Kristen Wiig, Chris Pine, Michael Cera, Jon Hamm, John Slattery ou encore Josh Charles pour ne citer que quelques uns. Des acteurs qui se sont clairement éclatés, et cela se ressent dans leur interprétation, volontairement surjouée, de ces personnages complètement loufoques.
Incohérences assumées
Le scénario de Wet Hot American Summer – First Day of Camp ne rime à rien. Et ce n’est pas grave, bien au contraire c’est assumé et cela ajoute à l’absurdité de l’oeuvre. Toutes les incohérences sont mises en lumière par les personnages eux-mêmes dans des scènes méta à la limite de briser le quatrième mur. Entre un directeur de colonie de vacances qui devient une boite de conserve, une conspiration gouvernementale découverte et résolue en moins de 12 heures, des ados tombent amoureux environ toutes les 5 minutes et un type qui teste les déchets toxiques à la petite cuillère, il est clair très vite qu’il ne faut surtout pas prendre la série au sérieux. Les gags et scènes surréalistes s’enchaînent dans ces huit épisodes, pour le plaisir de tous. La vulgarité est au rendez-vous, mais là encore, c’est une sur-enchère pour bien parodier les American Pie, Sex Academy et autres films pour adolescents du genre. On a même droit à un hommage à The Breakfast Club. Wet Hot American Summer – First Day of Camp ne s’arrête pas là puisqu’elle parvient aussi à parodier les films d’espionnage et conspirations et les thrillers judiciaires.
Certaines scènes resteront dans les mémoires, en particulier si la série atteint le même statut culte que le film. Le Cerveau pense notamment à la bagarre entre Jon Hamm et Christopher Meloni, le numéro musical de Bradley Cooper et Michael Ian Black, et Chris Pine en général et la scène finale de résolution avec le camp opposé, l’armée et « La chanson de l’amitié qui nous a tous sauvée”.
Un peu de substance
On pourrait croire que Wet Hot American Summer – First Day of Camp est vide de sens et est superficielle. On n’attend pas vraiment plus qu’une bonne rigolade d’une parodie de ce genre. Et pourtant, dans sa série David Wain parvient quand même à apporter un peu de coeur et de profondeur, en particulier avec les vrais adolescents, dont les histoires sont bien plus sincères et sonnent vrais pour ceux qui ont participé à une colonie de vacances. L’histoire entre Ben et McKinley est aussi adorable et bien écrite. Et le pauvre Coop va souvent vous faire fondre. Les personnages connaissent aussi un vrai développement et une réelle évolution. C’est fou ce qu’on change en moins de 24 heures.
Wain parvient aussi à faire passer quelques messages, subtilement, sur l’abus sexuel, sur le harcèlement entre enfants, entre autres, sans jamais perdre son humour, mais sans non plus rire des victimes.
Wet Hot American Summer – First Day of Camp est à voir après le film. De nombreux gags se réfèrent au long-métrage, et en deviennent bien plus drôles. Tout ne fonctionne pas, forcément, et il faut avoir une bonne culture des films pour adolescents dans années 2000 pour apprécier au maximum la parodie. Mais même sans cela la série fait passer un excellent moment.
Crédits Images : ©Netflix
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