Editeur : Warner Bros Games
Développeur : Rocksteady
Genre : Action/Aventure
Plateformes : PS4 / XboxOne / PC
Plateforme testée : PS4
Sortie le 23 juin 2015
Le Chevalier Noir de Gotham est de retour pour un sublime chant du cygne vidéoludique avec Batman Arkham Knight.
Si jusque là Batman et jeux vidéo n’avaient pas fait spécialement bon ménage, quand Warner Bros avait annoncé en 2009 la sortie d’un nouveau jeu sur le protecteur de Gotham par un obscur studio anglais, rares furent ceux à réagir. Et pourtant, 6 ans plus tard, Rocksteady s’est forgé un nom en acier trempé avec sa série Arkham (Asylum, City, Origins) qui s’achève dans Batman Arkham Knight.
Tu sens la Justice au bout de tes doigts
Suite directe d’Arkham City, on retrouve un Batman contaminé physiquement et mentalement par sa némésis, le Joker. Il ne s’est toujours pas remis de l’avoir tué et continue à le voir partout. C’est dans ce cadre que l’Epouvantail décide de frapper. Gotham est évacuée suite à une attaque au gaz effrayant de ce dernier, laissant la ville en proie aux malfrats, ainsi qu’à une étrange milice dirigée par un non moins étrange Chevalier d’Arkham qui semble bien connaître le justicier. Batou se retrouve quasiment seul contre une ville entière peuplée de fous et il a une nuit pour empêcher que le pire ne se produise.
Tu dis que la vie qu’on t’a donnée est faite pour ça
Doux Jésus ce scénario ! Inspiré par des nombreux arcs de comics, il est à ce jour l’un des plus poignants que l’on peut trouver dans une création contemporaine à gros budget. La thématique de l’héritage, la dualité entre la personnalité du Joker et celle de Batman (appuyée par le gameplay de certaines scènes), le rôle des personnages secondaires même infimes… On est littéralement Batman, on veut sauver tout le monde mais va-t-on y arriver ? Le joueur arrivera-t-il à se sauver soi-même de la folie ? Il faut dire qu’avec l’atmosphère glauque, parfois frisant l’horreur, ça sent tellement le sapin pour Batman que sa chute est attendue à chaque tournant de l’histoire. Mais en attendant l’inéluctable, Wayne se relève après chaque coup, aussi dur soit-il, et fait ce qu’il sait faire de mieux : distribuer la justice à coup de bat-poings.
Et tu tapes tapes tapes, c’est ta façon d’aimer
Premier constat par rapport aux précédents épisodes, mais expliqué par le contexte, la notion d’enquête et de détective est nettement laissée de côté pour faire la part belle à l’action. Les trois-quart des missions se résolvent plus à coup de poings ou de canon de Batmobile plutôt que par des gadgets ou l’infiltration. Foncer dans le tas se solde souvent par un échec mais sur un malentendu, ça passe. Venant de la part du plus grand détective du monde (surtout vu la violence des coups, on n’ôtera pas au Cerveau que certains méchants auraient préféré mourir plutôt que d’avoir tous les os cassés), c’est assez paradoxal. Les passages en Batmobile sont aussi extrêmement grisant même si un petit temps est nécessaire pour se familiariser avec des contrôles pas toujours instinctifs (de même pour la partie à pied). Mais la transformation en Bat-tank rend le tout jouissif au possible et les nombreuses missions annexes sont là pour vous entraîner jusqu’au point d’orgue.
Réveille en toi le tourbillon d’un vent de folie
Car oui les ennemis sont nombreux et les nouvelles techniques de Batman ne seront pas de trop pour en venir à bout. En plus des éternels Pingouin, Double-face, Sphinx et autres Harley Quinn, le rôle donné à l’Epouvantail pourrait presque faire passer le Joker pour un méchant de seconde zone. Tout comme ce nouveau venu qu’est le mystérieux Chevalier d’Arkham qui à lui tout seul résumera le fil conducteur du scénario. La nuit est longue et la bataille pour la survie autant physique que psychologique entre Batman est le Joker ne peut avoir qu’un seul vainqueur. Questionnant au passage le joueur : qui voudra-t-il devenir ?
La transmission d’un héritage, la chute d’une icône, la lutte contre et l’acceptation de la peur… Batman tient ici un digne successeur aux oeuvres charnières sur lesquels des scénaristes de comics travaillent depuis des années. En 6 ans, Rocksteady est arrivé à tenir tête au travail d’une vie et il est difficile d’y trouver quelque chose à y redire. Et pour ceux qui en redemandent, le jeu contient plusieurs fins en fonction du pourcentage de réussite et demandera bien une trentaine voire quarantaine d’heure pour tout achever. Batman Arkham Knight, en plus d’être un très bon jeu, est donc un vibrant hommage au Chevalier Noir et à son univers.
Batman Arkham Knight : Bande annonce
Crédits : ©Warner Bros
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur