Chose rare venant d’Hollywood, un film qui n’est ni un remake, ni une adaptation, ni une suite, ni un reboot sort sur nos écrans aujourd’hui. Ce film c’est Looper de Rian Johnson où on en apprend beaucoup sur le futur du futur.
Synopsis
Joe (Joseph Gordon Levitt, Dark Knight Rises) vit en 2044 et est un looper, un assassin embauché par la mafia pour tué des hommes renvoyés dans le passé pendant l’année 2074, moment où le voyage de temps existe. Tout roule pour Joe et ses amis loopers, jusqu’au moment il doit boucler sa boucle, c’est à dire tuer le Joe de trente ans plus vieux (Bruce Willis) qui lui a d’autres projets dans le présent.
Le Futur
Looper se passe dans notre futur en 2044. A en voir les décors ce n’est pas glorieux plutôt une extrapolation de la société actuelle, un futur dans lequel la crise ne se serait jamais terminée. Les gens vivent dans la rue, la criminalité est banalisée et tout semble être contrôlé par la mafia. Et lorsqu’on voit le futur du vieux Joe, on sait que les temps ne s’améliorent pas. Le futur du futur est pire et détient une grande menace…
Rian Johnson arrive avec Looper à faire comprendre le contexte sans avoir à expliquer une tonne de choses. Une scène où l’on voit des gens camper dans la rue et un homme tuer froidement un autre qui essaie de le voler résume parfaitement la situation. Le futur de Looper est sobre, pas de voiture volante, mais une évolution triste et sensée des choses et de la technologie.
Joseph Gordon Willis.
Une grosse partie de la cohérence de Looper est due au travail de Kazuhiro Tsuji le maquilleur qui a transformé Joseph Gordon Levitt en Jeune Bruce Willis pour le film. Le résultat est assez bluffant, ajoutez à ça le jeu d’acteur et vous avez un film totalement crédible lorsqu’il veut vous faire croire que ces deux hommes sont la même personne. Cela apporte une richesse considérable à l’histoire et force le spectateur à se poser des questions, comme le message que nous ferions passer à nos jeunes versions si cela était possible.
Le film excelle également dans le fait que les deux personnages principaux, qui sont la même personne, ont chacun une motivation plausible pour atteindre leur but et dans le premier acte, il est facile de vouloir les voir arriver à leurs fins.
Le jeune Joe est égocentrique et seul, le vieux Joe est plus sage mais ne recule devant rien.
L’impensable
Looper pose beaucoup de questions sur l’instinct de survie, l’âge, l’éducation, l’amour. Le film est partagé en deux parties et passe d’un thriller tout en course poursuite à un film plus intimiste au milieu de son second acte. La question la plus importante que soulève le film est posée dans cette partie, mais le Cerveau se refuse d’en parler afin de vous laisser profiter du film. Les fans de Monster y trouveront un léger parallèle avec l’œuvre de Naoki Urasawa.
C’est de la transition d’une atmosphère à une autre que dépend la qualité du film. Certains trouveront le changement brutal et n’aimeront pas le ralentissement de l’action, mais ce changement évite au film de s’effondrer sur son concept et apporte une dimension nouvelle à l’histoire.
Johnson balaie également toutes les incohérences communes au scénario de voyage dans le temps d’une réplique dite par Bruce Willis. Cela mis de côté, le film devient alors plus facile à suivre et se concentre sur ses personnages et non pas sur son concept.
Looper est un film intelligent et original de science-fiction, chose rare à Hollywood, les derniers en date étant Moon, Inception et Source Code.
Crédits photo ©SND
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