Avec un Pelant tout puissant, des incohérences sans limite et des manipulations trop évidentes, la saison 8 de Bones signe un final bien décevant. (Spoilers)
La saison 8 de Bones se conclut bien entendu avec un épisode centré sur le grand méchant sociopathe génie tout puissant, Christopher Pelant. Le fil rouge de la série depuis plusieurs saisons et déjà un peu mieux traité cette année. car plus dans la continuité. C’est tout ce qu’on lui accordera. Car comme toujours, l’intrigue autour du génie semble forcée et trop peu crédible. La preuve avec The Secret in the Siege.
Il semble clair dans cet épisode que Stephen Nathan, Hart Hanson et leur équipe de scénaristes sont dépassés par le monstre qu’ils ont crée. Il est en effet difficile de surpasser le génie déjà montré de Pelant après le virus gravé dans les os du squelettes, ce qui était déjà incroyablement tiré par les cheveux. Tout ce que fait Pelant après ça semble bien en deça du génie qu’on veut bien lui prêter. Avec ce personnage beaucoup trop intelligent et ingénieux pour être crédible, face à une équipe toujours présentée comme géniale mais toujours dépassée quand il s’agît de ce méchant là, on a dépassé la limite de ce qu’on peut accepter pour le bien de l’intrigue.
Jeu de devinettes
Dès le début de The Secret In The Siege, beaucoup de ficelles du scénarios sont trop grosses et clairement trop faciles, Sweets super-psy arrive bien trop vite à la conclusion que Pelant est derrière le corps de la semaine. Son raisonnement ne justifie en rien la conclusion. Cela ressemble plus à un jeu de devinettes où il tombe juste par hasard qu’une vraie déduction valable. Car après 8 saisons, combien de corps ont été découvert dans des circonstances similaires sans que Pelant soit impliqué de près ou de loin ? On accepte souvent, dans les séries, ce genre de conclusions précipités pour le bien d’une intrigue, mais ici, Bones va trop loin, on aurait préféré encore une fois la signature claire de Pelant plutôt qu’une théorie qui tombe juste grâce à un bla-bla crimino-psychologique que même l’équipe d’Esprits Criminels trouverait trop fin.
De plus cette volonté de garder Pelant à tout prix transforme Booth, autrefois tireur d’Elite qui n’avait jamais raté un tir important en n’importe qu’elle circonstance, en tireur maladroit. Ou plutôt Pelant en l’homme le plus chanceux de la Terre pour survivre à une balle dans la tête. Surtout une qui lui permet de rester conscient pour se soigner lui-même et qui lui offre de telles cicatrices. Car visiblement, la balle ne l’a pas juste effleuré, elle a fait de sacrés dégâts.
Faut-il aussi parler de la soudaine capacité d’Angela d’entrer dans le système informatique du bon gros méchant ? Un petit génie informatique capable de prendre le contrôle de tous les systèmes informatiques connus, au point d’effacer toutes traces de son identité, voler tous les documents confidentiels au monde et avoir ses yeux partout, ne serait pas capable de se protéger des intrusions dans son système ? Les incohérences se multiplient et nuisent à la qualité d’une intrigue autrefois brillante mais qui aurait dû se terminer la saison dernière.
Il est surtout difficile d’imaginer une fin satisfaisante pour ce grand méchant. Les scénaristes l’ont rendu si puissant et omniscient que la moindre erreur qu’il commettra pour permettre à l’équipe de l’attraper semblera incohérente avec le personnage, et trop facile. La fin de Pelant ne pourra être que décevante tant l’équipe de scénaristes le présente surpuissant. Mais on aura peut-être enfin une vraie réponse au pourquoi il fait tout ça, puisqu’il semble changer de motivation à chaque fois, selon le bon gré des scénaristes.
Fausses fiançailles
Christopher Pelant est aussi trop utilisé pour justifier les avancés des personnages. Hodgins et Angela perdent leur fortune à cause de lui. Du coup, Angela râle un peu moins d’avoir perdu de vue ses rêves et ils se recentrent sur ce qui est important pour eux. Sweets va très certainement évoluer, grandir et se remettre en question, à cause de Pelant. Et parce que ce n’est pas suffisant, Pelant est le déclic pour la demande en mariage de Bones à Booth, et la cause pour laquelle Booth se voit contraint de refuser. Manipulation même pas discrète du public ici. Les fans veulent le mariage. Les scénaristes sont visiblement contre l’idée. Pelant crée l’excuse parfaite pour les scénaristes pour ne plus aborder le sujet avant longtemps. On aurait préféré qu’ils ne mentionnent pas l’idée du tout, ça aurait été cohérent avec l’évolution des personnages d’attendre encore quelques épisodes pour aborder à nouveau la question. Mais non, ils ont préféré créer cette barrière forcée et peu originale. C’est de plus ce genre de recul dans les relations entre les personnages qui a nuit à des séries telles que Clair de Lune, Madame est servie ou plus récemment House.
A moins qu’ils engagent un nouvel auteur la saison prochain, qui aura sa propre vision de la relation Booth et Brennan et l’écrira comme il l’entend sans la supervision de Stephen Nathan et Hart Hanson qui semblent avoir démissionné de leur boulot de showrunner. Du moins, en ce qui concerne le personnage de Bones. Le rôle de showrunner est d’assurer la cohérence de la série d’un épisode à l’autre. Ici c’est raté. En effet l’évolution de Brennan est incompréhensible cette saison. D’un épisode à l’autre, sans raison apparente et sans justification, elle redevient le personnage insensible, arrogant des premières saisons. L’épisode d’après, on retrouve une Brennan plus douce et plus en phase avec le monde qui l’entoure, notamment grâce à la petite Christine. Il lui arrive même d’avoir quelques épiphanie pour grandir et évoluer. Puis, comme si rien ne s’était passé, elle refait un virage à 180° trois épisodes plus loin.
Série à conclure d’urgences
Ce qui sauve Bones cette saison, reste la qualité des autres enquêtes, souvent intéressantes et originales, des personnages toujours aussi attachants et bien interprétés et l’humour si particulier à la série. La relation entre Bones et Booth n’a pas tué la série, loin de la, et permet d’explorer d’autres facettes des personnages. La présence du bébé est rarement gênante à l’intrigue et apporte même quelques éclairages sur les personnages. Si seulement ils étaient pris en compte ensuite…
Le Cerveau s’inquiète désormais des répercutions des évènements de ce final. Encore une fois, le seul soucis est le manque de continuité susmentionnée et cette volonté acharnée de créer un fil rouge avec un méchant auxquels on ne croit plus. Bones se regarde cependant toujours avec un certain plaisir pour la majorité des épisodes. Mais il est temps maintenant de conclure la série avant que tous les épisodes ne ressemblent à ce final.
Crédits Images : ©Fox
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