Critique de la première saison de Miracle Workers, diffusée ce soir en France sur Warner TV à 20h55
Ce samedi 30 mars, Warner TV propose sa nouvelle création originale sur sa chaîne avec en tête d’affiche le célèbre Daniel Radcliffe et Steve Buscemi. Série miraculeuse ou flop déjanté, critique d’une saison qui plaira aux neurones du Cerveau
Armaggedon corporate
Une comédie barrée qui a bien plus de fond qu’on ne l’imagine et qui propose une véritable célébration tout en positivisme de l’humanité. Dans Miracle Workers, face à la folie destructrice des hommes, Dieu est déprimé et démissionnaire. Sa solution pour résoudre la situation : faire exploser la Terre et ouvrir à la place un restaurant… Craig et Eliza, deux anges sous-exploités de la « Heaven Inc », se dressent face à lui pour prouver que l’humanité vaut le coup d’être sauvée. Dieu accepte le pari et leur accorde deux semaines pour accomplir un miracle : aider deux humains à tomber amoureux. Sinon tout disparaîtra !
Bienvenue au Paradis
Un concept complètement barré qui a totalement séduit le Cerveau. Si les séries d’inspiration théologique ont le vent en poupe, comme The Good Place, ou mystique – on pense à American Gods et ses dieux bien plus humains que mythiques, Miracle Workers propose en sitcom une comédie déjantée-pop sur la vie de Dieu, et ses employés, façon The Office au Paradis.
Une comédie colorée divertissante qui ne manque pas de s’inspirer de l’actualité ou des millenials pour tenter de résumer en une saison tout ce que l’humanité peut proposer de plus chaotique mais aussi de plus merveilleux.
Fable philosophique
Comme une fable philosophique sur la résilience humaine ainsi que sa complexité, que ce soit à travers les anges ou une figure déifiée, Miracle Workers, au-delà de nous faire rire par ses anachronismes et l’industrialisation d’environnement mystico-religieux ( le Cerveau n’imaginait pas le Paradis comme une multinationale bourrée d’usines à émission de gaz à effet de serre- cela dit le gaz à effet de serre a-t-il une incidence grave sur l’environnement du paradis ? – à méditer), la série cherche à réfléchir sur les mécanismes de la dépression et ses origines, mais aussi sur la hiérarchie entrepreneuriale et capitaliste, comme sur Terre.
Un casting de dieux
Si Steve Buscemi est fidèle à lui-même – hilarant et incroyable dans son rôle de Dieu dépressif (et incapable) qui ne cherche qu’à être aimé – Daniel Radcliffe propose une nouvelle facette de lui dans la peau d’une Ange looser et apeuré. Un ange reclus, comme un nerd dans une cave, solitaire et socialement inadapté.
Un être qui va se découvrir et reprendre goût à ses prérogatives grâce à la joie et l’énergie d’une comparse angélique qui ne souhaite qu’aider les humains. Un beau moyen de montrer que l’être humain est une créature qui sans socialisation, ne peut survivre grâce à une série qui va d’abord sonder et questionner nos angoisses humaines avant de critiquer une quelconque figure religieuse tout en effaçant tout concept universel (ou inconscient) d’au-delà, à coup d’anges sans ailes, de saint inexistant ou autres créatures démoniaques qu’on pourrait imaginer. Heaven Inc est un paradis qui n’a rien de paradisiaque, disons-le.
Critique humaniste
Si les enjeux de la saison 1 de Miracle Workers tournent essentiellement sur cette intrigue – celle d’éviter la destruction de la Terre en aidant deux pauvres humains socialement inadaptés, eux aussi, à tomber amoureux – les scénaristes ne s’empêchent pas à travers chaque épisode, de critiquer ou mettre en exergue les choses les plus improbables de notre société : on pense à l’épisode sur la « String theory » où l’ont s’en prend aux loosers youtubers qui ne sont qu’une vague fumisterie, ou à la glorification de la réussite professionnelle avec le personnage de Sanje dans un autre épisode. Une critique humaniste bien plus positive qu’accablante, tout en concepts délirants plus perchés les uns que les autres.
Délire industriel optimiste
Si la série est clairement une critique de l’industrialisation et de notre mode de vie, elle est un véritable shot d’optimisme et de comédie inspirée par les années 80 célébrant et glorifiant la nature humaine de tout ce qu’elle de plus fou, beau, mauvais et incompréhensible. De sa musique à ses costumes en passant par son univers sur-industrialisé tout rappelle l’époque 80s, prémices de la révolution électronique et high-tech.
Un hommage sûrement aux influences issues de la pop-culture eighties pour les créateurs et scénaristes de Miracle Workers, dont le talent d’écriture n’est plus à démontrer à l’issu des 7 épisodes visionnés qui sont un véritable délice à visionner, tant dans le fond que dans la forme.
Miracle Workers est à voir à partir du 30 mars à 20h55 sur Warner TV ( pour les clients Canal, Free et Orange) en replay depuis le 27 mars et sera disponible sur itunes dès le 7 avril avril prochain.
Crédit photos : Turner
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