Réalisateur : Sean Durkin
Casting : Elizabeth Olsen, Sarah Paulson, John Hawkes
Genre : Drame, Thriller
Duree : 1H41 mn
Pays : États-Unis
Année de production : 2011
Distributeur : 20th Century Fox
Sortie : le 29 Février 2012
Prix de la Mise en scène Festival de Sundance 2011 –
Prix Regard Jeune Festival de Cannes 2011
Il est très dur de parler de Martha Marcy May Marlene, acclamé au festival de Sundance et sélectionné dans la catégorie « un certain regard » à Cannes. Un film d’indépendants pas comme les autres sur le thème des sectes et de la fuite qui en déroutera plus d’un.
Après avoir fui une secte et son charismatique leader (John Hawkes), Martha (Elizabeth Olsen) tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa sœur aînée, Lucy (Sarah Paulson), et de son beau-frère (Hugh Dancy) avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition.
Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu…
Requiem for a dream
Un drame indépendant racontant la fuite d’une secte et la reconnexion avec le monde réel dans un structure tout en flashback pour un sujet très complexe, tant dans son intensité dramatique que sa thématique. Un film qui se veut intellectuel et psychologique avec une réalisation simple, sans fioritures, « au naturel » pour donner un peu plus de force au personnage principal, son combat ou sa passivité face à ce drame psychologique qu’elle a subi. Une très lente réadaptation entre flashbacks dans sa vie à la ferme où se trouve la secte, comme dans un rêve de jours heureux dans une petite communauté hippie aux allures dociles mais qui abrite un gourou redoutable, polygame, aussi doux qu’un loup déguisé en agneau. Certaines scènes sont crues, dures et brutales, d’autres surréalistes, portées rarement par quelques sons musicaux dans le régistre de la Folk, peut-être pour tenter d’intégrer un peu de douceur dans cette violence tant psychologique que visuelle. Un pseudo voyage mélancolique vers une renaissance qui dérange le spectateur, plongé dans une récit qui à coup de flashbacks peut en dérouter plus d’un et le forcer vers le questionnement et la réflexion sans forcément trouver de réponses.
C’est beau, c’est bio, c’est l’esprit secte
Le sujet des sectes n’a pas souvent été abordé au cinéma, il était donc normal qu’il soit porté à l’écran dans un genre plus « intellectuel » qu’un long métrage aux allures de blockbuster hollywoodien. Malheureusement le spectateur reste beaucoup sur sa faim et se perd dans les méandres de l’incompréhension de cette jeune femme qui se cherche, qui se perd, qui souhaite fuir le culte qui l’a faite se perdre et en même temps a du mal à s’en défaire. On aurait aimé des personnages secondaires plus affirmés et moins passifs, voire parfois désintéressés ou insensibles face au comportement atypique de Martha, infantilisée par ces derniers. Certes la thématique est délicate, mais le réalisateur a préféré se centrer sur la jeune femme, sans tenter de rentrer dans la description d’un processus de guérison, ou de compréhension de l’intrigue. Visuellement lyrique, l’intrigue est décousue, le rythme reste très lent, voire soporifique dans certaines scènes. Le spectateur attend des réponses tout le long du film, réponses qui ne seront jamais données et qui le laisseront bien évidemment frustré de devoir se contenter de ce prélude d’un retour à la vie « normale » d’une ancienne disciple de secte.
Un film étrange qui ne livre rien, ne révèle rien et où souvent on ne comprend rien. Martha est perdue dans ce monde qu’elle ne connait plus, n’a plus aucun code de convenances ou valeurs humaines, si ce n’est celle qui lui ont été inculquées dans la secte. Elle ne sait pas quoi faire de sa liberté, une liberté approximative puisque tout le long du film elle a peur (d’être retrouvée, d’être rejetée, une fois de plus on ne sait pas). Interpretée par la jeune Elizabeth Olsen dans un naturel aussi expressif qu’une limace combattant entre la vie et la mort, malgré tout le jeu de l’actrice est à saluer, puisqu’elle arrive à porter à elle seule film et donner du sens à certaines scènes qui aujourd’hui restent surréalistes. Martha Marcy May Marlene, où comment raconter une histoire qui aurait pu être plus profonde.
Bande Annonce
Crédit photo : © Twentieth Century Fox 2012
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