The Twilight Zone saison 2 : Plus paranormale mais toujours inégale

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La saison 2 de The Twilight Zone est disponible depuis vendredi sur MyCanal. Retour sur la suite de la nouvelle itération de la Quatrième dimension, en critique.

Le revival de Twilight Zone est de retour avec sa saison 2 sur les écrans de Canal + ce vendredi. Une saison 2 toujours sous l’égide Jordan Peele, qui avait relancé la série l’an passé. Un revival de la série culte de Rod Sterling, toujours crédité en tant que créateur de la série fantastique, en hommage et surtout par respect pour une œuvre désormais inscrite au panthéon de la télévision.

Une saison 2 à l’image de sa première, à savoir mitigée. Si les amoureux de la quatrième dimension originale – qu’ils aient connu la série à leur diffusion initiale ou des décennies plus tard – ne seront pas nécessairement difficiles, il faut avouer que ce retour est encore et toujours inégal. Inégal pour le choix de ses intrigues, cette fois-ci loin d’être politiques ou en résonance avec l’actualité.

Plus paranormale et surnaturelle

Quand en saison 1 The Twilight Zone, mettait un point d’honneur à proposer des rôles principaux en priorité à des minorités issus de la diversité, tout en mettant en lumière notre société, ses dérives et ses problèmes, avec peut-être une morale souvent très militante, cette saison 2 se veut un peu plus axée sur le fantastique et le surnaturel. Adieu les histoires qui dénoncent le racisme contre les migrants, ou Trump et bonjour aliens, télépathie, pouvoirs paranormaux et autres créatures issues des bas-fonds de notre planète.

Avec un casting peuplé de visages connus de la télévision : de Joel McHale, à Morena Baccarin, ou Damon Wayans Jr., David Krumholtz, Natalie Martinez, Topher Grace, Kylie Bunbury, Gretchen Mol, Greta Lee, Jurnee Smollett-Bell, Tawny Newsome, Sky Ferreira, Thomas Lennon, Colman Domingo, Tony Hale… cette nouvelle saison d’anthologie revient dans la même recette que sa précédente, visuellement rétro, fidèle à l’ambiance vintage de la série de Rod Sterling et même une version en noir et blanc, histoire d’honorer la mère Twilight Zone, comme elle a été diffusée à son époque dans les années 50.

Plus divertissante que militante

Plus proche d’au-delà du réel ou X-Files, moins dans la morale ou le questionnement, cette nouvelle itération de The Twilight Zone propose de l’anthologie fantastique au sens propre du terme. Malheureusement, dans la majorité des intrigues, cela ne marche pas. Certes les histoires ne sont pas désagréables à regarder, notamment grâce à des épisodes au format de 35 min, mais elles manquent cruellement d’engager le spectateur dans ses intrigues peu importe le jeu parfait de ses acteurs ou sa réalisation léchée.

Et c’est bien dommage. Si quelques épisodes proposaient des narrations prometteuses, peu d’entre elles arrivent à aller au-delà du concept de base pour réellement approfondir son sujet. On apprécie cependant l’épisode Populaire, centré sur l’adolescence sur fond de pouvoir paranormaux et de notion d’amitié, ainsi que You Might Also like, critique du consumérisme et matérialisme, ainsi que de la publicité intrusive. On aime aussi l’épisode 10, bien que prévisible, pour sa critique de la télé-réalité et de notre société qui acclame n’importe qui, peu importe le talent. Un épisode qui laisse un peu sur sa faim, puisqu’il aurait pu aller bien plus loin dans sa critique.

Prévisibles

L’un des grands problèmes de cette  saison 2 de The Twilight Zone reste la prévisibilité de la majorité des intrigues. Même l’épisode écrit par Jordan Peele intitulé l’interruption, autour de la réalité virtuelle n’est pas abouti ; à l’image de tant d’autres.

On ne sait pas si c’est le format qui empêche les scénaristes d’offrir un véritable sens et de la rondeur aux histoires qu’ils souhaitent raconter (au-delà de faire du fan-service parfois), ou si l’envie de préserver l’aura de la série originelle imaginée par Rod Sterling  – qui a profondément influencé la pop-culture et la télévision – bride l’écriture. Ce que l’on sait, c’est qu’il est bien difficile de ressentir de l’effroi ou un véritable dépaysement dans ces multiples voyages en quatrième dimension, car ils manquent profondément de substance, bien qu’ils soient divertissants.

Réflexion bridée

Et c’est bien dommage, car si l’on se relance dans un visionnage de la série originelle, certains épisodes sont encore d’actualité, pour leur intemporalité et leur profondeur. A l’heure où le monde cherche désespérément à se comprendre et changer – que ce soit vis-à-vis de ses fondements économiques ou sociétaux ou écologiques, ce troisième revival de The Twilight Zone aurait pu être le miroir des réflexions multiples dont notre société a profondément besoin. Comme le fait si bien la série Black Mirror, véritable héritière pour le coup coup de la sacro-sainte Quatrième Dimension.

Malheureusement ce n’est pas le cas. L’exercice semble plus proche d’un plaisir de fan qui souhaite faire revivre l’objet qui lui a donné envie d’écrire pour la télévision et le cinéma plus qu’une série qui offre une véritable vision de notre monde. C’était pourtant le bon moment pour la ressortir des placards et nous fait réfléchir, comme avant.

The Twilight Zone saison 2 est disponible sur My Canal depuis le 25 juin 2020, ainsi que sur Canal+ Séries à raison d’un épisode par semaine. La série originelle est aussi à découvrir sur MyCanal

crédit photos : ©CBS 2020 CBS Interactive, Inc. 

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