Réalisation : Alexandre Espigares
Casting : Virginie Efira, Raphaël Personnaz, Dominique Pinon
Nationalité : Française Luxembourgeoise
Genre : Animation
Durée : 1h25
Année de production : 2017
Distributeur : WildBunch
Sortie en salles le 28 mars 2018
La nouvelle adaptation de Croc Blanc sort en salle, cette fois en version animée. Découvrez la critique du Cerveau.
Sans doute l’un des romans de Jack London les plus connus et également l’un des plus beaux, Croc Blanc connaît aujourd’hui une nouvelle adaptation en salle ce mercredi. Certains doivent connaître celle de 1991– voire leur enfance bercée par ce film – de Randal Kleiser avec Ethan Hawke, en live action. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, et qui sont allergique à la lecture, voici une nouvelle adaptation de Croc Blanc en film d’animation, qui devrait réussir à attirer en salle, même si le film n’est pas exempt de tout défaut.
Un bon traitement des animaux
L’une des choses qui pourraient faire peur quand on apprend que Croc Blanc va être adapté en film d’animation, c’est le sort réservé aux animaux, notamment au chien loup, star de l’histoire. En effet, il est courant de voir les studios d’animation faire parler les animaux, en leur offrant une dimension anthropomorphique. On ne compte plus le nombre de fois où cela a été fait, et il est facile d’imaginer que Croc Blanc va connaître le même traitement, ne serait-ce qu’au niveau du design. Ce n’est heureusement pas le cas.
Ici, Croc Blanc reste bien un animal, comme c’est le cas pour tous les autres. Les humains parlent, les animaux non. Même au niveau de ses expressions, Croc Blanc reste définitivement un chien loup. Il est évidemment très expressif, mais ce ne sont pas des mimiques humaines qui lui sont apposées. En cela, le film est appréciable car il ne dénature pas l’œuvre en changeant la nature des animaux, ce qui aurait pu la rendre assez enfantine et simplette.
Evidemment, Croc Blanc propose un long métrage d’animation avec assez peu de dialogues quand il est concentré sur le héros éponyme, particulièrement avant sa rencontre avec le moindre humain. On est concentré au début que sur lui et sa mère, et tout passe par les évènements ou les expressions des animaux. Ce qui n’est pas vraiment dérangeant pour les adultes, voir un style assumé, mais cela pourrait ne pas convenir aux enfants les plus impatients, car on peut avoir tendance à s’ennuyer devant.
Une animation particulière
L’ennui devant ce film ne va pas être le principal problème, mais il souffre malgré tout d’un manque d’accroche et d’entrain. En effet, les actions sont plutôt très vite enchaînées sans chercher à impliquer pleinement le spectateur. Les scènes défilent sans parvenir à pleinement nous capter, pour au final peu d’émotions qui se dégagent de Croc Blanc.
Ce manque d’émotion se traduit aussi par l’animation qui n’est pas vraiment très expressive en ce qui concerne le faciès des humains. On a l’impression que seul leur bouche bouge, parfois leurs yeux, et c’est tout. Les personnages sont quasi dénués d’expressions faciales la plupart du temps, hormis celle qui leur a été attribuée de base. C’est assez étonnant quand on sait que de la motion capture a aussi été utilisée. Même si l’on peu imaginer que c’est un choix stylistique, cela reste dérangeant à l’oeil.
De plus, les graphismes du film, sont assez perturbants, d’autant plus quand on se concentre sur les personnes vivantes. L’animation est parfois techniquement pauvre, un peu comme quand un jeu vidéo à du mal à charger. Si la nature rend magnifiquement bien, les visages sont quant à eux très en relief, de même pour les animaux. C’est sans aucun doute un choix artistique, mais qui détonne souvent avec l’arrière plan des paysages naturels, et peu perturber certains spectateurs.
Des enfants protégés
Malgré tout, Croc Blanc reste un beau film avec une bonne réalisation. Le film est avant tout réalisé pour les enfants, surtout quand on constante l’absence de violence face caméra. Tout est en hors champs quand des animaux se battent, ou éclipsé, en changeant de séquence. Un peu comme si on voulait surprotéger les enfants. Mais peut-on imaginer le Roi Lion sans la chute de Mufasa et sa mort ? Les enfants ont aussi besoin de voir la violence, à moindre mesure, évidemment, car elle fait partie de la vie.
D’autant plus qu’ils sont par moments vraiment guidés et pris par la main, surtout en ce qui concerne l’identification des personnages. Le « character design » est très clairement un peu trop forcé entre les bons et les méchants du film. C’est simple, si l’on montre des photos des personnages à quelqu’un n’ayant absolument pas vu le film, il reconnaîtra en un instant de quel côté de la Force se trouve tel personnage. Evidemment, c’est un caractère classique du genre, mais en ce qui concerne Beauty-Smith c’est vraiment trop poussé.
Croc Blanc est en conclusion un film d’animation sympathique, qui saura probablement plaire aux enfants, peut-être un peu moins aux parents les accompagnants. Il présente surtout l’avantage de faire redécouvrir cette belle histoire, bien que le message de fond soit probablement difficilement identifiable pour les jeunes esprits.
Croc Blanc – Bande-annonce
Crédit : ©WildBunch
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