Castlevania : Lords of Shadow 2 sort ce vendredi et le résultat est malheureusement très inégal.

4 ans après l’épisode qui a su donner un coup de fouet à la série, la suite, Castlevania : Lords of Shadow 2, arrive enfin ! Alors que tout le monde pensait la série des Castlevania sur la fin (du moins sur consoles de salon), Mercury Stream débarque sur son cheval blanc avec Lords of Shadow premier du nom, un opus loin d’être exempt de défauts mais à l’univers et au scénario surprenants et profonds. Fort du succès, ils sortent aujourd’hui la suite, à des années lumières d’égaler son prédécesseur tant on se retrouve avec un DmC au rabais.

Very Bat Trip (Spoilers)

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L’action reprend là où le premier épisode se clôturait, à savoir de nos jours dans une cathédrale abandonnée. Zobek vient réveiller Dracula de son sommeil millénaire et lui propose un marché : il l’aide à empêcher le retour de Satan et en retour, il lui offre le sommeil éternel qu’il recherche tant. Séduit par l’offre mais affaibli par les années, le vampire entreprend de retrouver ses pouvoirs tout en chassant les acolytes de Satan qui cherchent à préparer sa venue sur Terre.

Premier constat déjà, le scénario est nettement en deçà de ce à quoi Mercury Stream nous avait habitué. Certes le twist « en fait tu joues le méchant depuis le début » n’est pas ce qu’il y a de plus original mais, bien mis en scène, ça peut avoir son petit effet. Là, non rien. Juste une chasse à l’homme (démon ?) dans la ville et une collecte de morceaux de miroir dans le château. Oui, parce que le joueur a aussi la possibilité de retourner dans le passé (ou présent alternatif ? Difficile à dire) pour explorer le château de Dracula.

L’articulation entre les deux se fait autour du sentiment de culpabilité paternelle d’avoir abandonné son fils Trevor au profit des ténèbres, puisque le fils vient chercher Dracula dans le présent pour l’emmener dans le passé pour qu’il corrige ses erreurs… Ou quelque chose comme ça. Enfin c’est ce que le jeu essaye de nous faire comprendre sans qu’on puisse réellement comprendre ni compatir, vu la mise en scène bancale. Et si vous vous attendiez à une fin mind blown comme le premier, ATTENTION SPOILER il n’y en a pas. Donc pas la peine de vous forcer à terminer le jeu si vous pensiez que quelque chose de dingue vous attendait à la fin.

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Les démons de minuit

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En ce qui concerne l’ambiance, le côté dark-fantasy de la saga s’étiole petit à petit pour laisser place à un présent uchronique où les démons côtoient des méchas et tirent avec des fusils à pompe. Pourquoi pas, le parti pris est intéressant. Les afficionados seront quelque peu gênés. Les novices ne s’y retrouveront pas plus cependant tant les situations s’enchaînent sans lien logique. Un coup nous voila dans le passé avec le château et son ambiance gothique, un coup on se retrouve dans la ville post-apocalyptique. Le tout en un claquement de doigt. La cohérence du récit et de l’univers en prend un sacré coup et on finit plus par l’accepter par défaut plutôt que de s’immerger.

Par contre, et c’est assez rageant vu le résultat final, force est de constater le travail monstrueux effectué par les Game Artists à travers les somptueux décors ultra-détaillés. Les Music & Sound Designer ne sont pas en mal dans cet opus avec une bande originale tantôt mélancolique, tantôt épique sans fausse note.

Crasher-vania

Niveau gameplay, on est toujours devant un beat’em all classique où on enchaîne les combos pour obtenir des points d’expérience et débloquer de nouvelles techniques. D’autres armes sont à trouver aussi durant le périple (l’Epée du Néant et les Griffes du Chaos), ce qui apportera un peu de variété face au sempiternel fouet. Les combats sont grisant, mais le sentiment de puissance qu’on avait dans le premier opus à presque disparu. Dommage.

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Le système d’évolution des compétences est une des bonnes trouvailles du soft : les points d’expérience servent à les débloquer et à force de les exécuter, une jauge à usage unique se remplit et lorsque cette jauge est utilisée, la synchronisation avec l’arme utilisée augmente, boostant ainsi les statistiques de cette dernière. Une très bonne façon de pousser le joueur à varier les techniques de combat et utiliser le large répertoire de coups.

L’Harmonie du Cercle de la Tristesse

Nouvelle prise de position par rapport au premier opus, dont la progression se faisait par chapitre, dans Castlevania : Lords of Shadow 2, l’exploration est de retour. Pari risqué, la 3D étant assez traitre à ce niveau là, surtout quand on ne fait pas d’open world. Et pourtant, il ne s’en tire pas si mal. Beaucoup d’objets cachés, de défis secrets sont à découvrir dans un monde qui s’articule comme les opus sur Game Boy Advance, à savoir 2 mondes à travers lesquels on peut voyager en utilisant des portails fixes et dans lesquels on peut voyager par téléporteurs fixes aussi. L’idée est bonne et plutôt réussie. Malheureusement, la chose étant présentée n’importe comment, ceux qui n’auront jamais joué aux autres épisodes sur portable seront complètement perdus.

Les Vampires se cachent pour mourir

Gros point noir cependant :  les phases d’infiltration. Une fois de plus, on sent les intentions, on voit les idées sur le papier. Mais dans la réalisation, c’est une catastrophe qui en fera rager plus d’un. Rester coincé 1h30 au même endroit en se demandant « Qu’est ce que je fait ? » parce qu’on a aucune indication, ce n’est pas normal. Un feedback visuel ou sonore, un indice au bout d’une demi-heure, n’importe quoi aurait été le bienvenue. Sans oublier les passages en rat où les contrôles sont chaotiques.

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Bilan mitigé pour ce Castlevania : Lords of Shadow 2 qui comble certaines lacunes de son prédécesseur, au détriment de ce qui faisait sa force. A cause de la mise scène bancale, on se retrouve avec un ersatz de DmC pour le scénario (les patrons de multinationales sont des vilains démons bouhou), l’ambiance enfer/métropole et les combats nerveux mais sans le bon côté qu’était la plate-forme. Le premier Lords of Shadow avait su Occidentaliser une série parfois trop japanisante par son character design (Alucard était vraiment de trop) et là, dans cet opus, le mélange ne prend pas, une fois de plus à cause de la mise en scène.

Bande-Annonce Castlevania : Lords of Shadow 2

Crédits : ©Konami