Critique pour un mauvais pilote de Lucifer qui présente un diable bien trop sympa.
Lundi 25 janvier dernier, la Fox a lancé sa nouvelle série Lucifer avec comme héros, comme son nom l’indique, le Diable en personne. Mais un diable qui a décidé de quitter les Enfers et prendre des vacances sur Terre. Un diable aussi qui n’est pas bien méchant et est loin de faire peur ou d’inspirer une quelconque fascination. L’Enfer, avec lui, ça devait être plutôt sympa. En effet, dans ce premier épisode, la chose la plus diabolique qu’il fait est un excès de vitesse et corrompre l’officier de police qui l’arrête pour éviter l’amende.
Wow, c’est clair, ne pas payer ses P.V, c’est la marque certaine du démon. Demandez au Ministère de l’Intérieur.
Lucifer justicier
Sinon, Lucifer tue des méchants très très méchants, enfin il ne leur sauve pas la vie, et c’est en état de légitime défense, mais on va dire que c’est la même chose qu’un meurtre de sang-froid, ça fera plaisir à l’Amérique Puritaine. Il fait aussi peur à une petite fille, coupable de harcèlement scolaire, il séduit les gens pour qu’ils dévoilent leur plus profonds désirs. Des désirs qui ne sauraient pas réjouir une ingénue. Ce n’est pas très sympa, mais moralement à peine plus ambiguë que le curé de votre paroisse. Ainsi, Lucifer passe plus pour un justicier vengeur un peu trop zélé que pour le Diable en personne. De l’image commune qu’on a de Lucifer, il n’a bien que la séduction et un léger penchant pour la luxure. Et encore, ça reste plutôt sage.
C’est bien le problème qu’ont les entités supérieures, autrement connue sous le nom de Dieu ou Papa. Un équilibre des forces du bien et du mal est nécessaire, et Lucifer qui joue les anges sur Terre le menace. Le pilote ici tente d’installer bien maladroitement un fil rouge qui n’est ni original, ni intéressant, du moins à l’issu du premier épisode.
Des héros insipides
Le pilote de Lucifer montre dans une enquête peu passionnante comment l’anti-héros va devenir consultant pour la police et partenaire d’une détective du LAPD. Parce qu’on n’a pas du tout assez de séries de ce genre. L’inspectrice – bien sûr c’est une femme – résiste à son charme et à ses pouvoirs pour des raisons mystérieuses, ce qui intrigue le petit diable. Là encore, la série offre un personnage lisse, peu original, rarement intéressante et stéréotypée, entre l’ex-mari difficile, la petite fille adorable, le père qui était policier, et le passé d’ex-actrice aux seins nues.
Le problème est que Lucifer traite son personnage central comme s’il était réellement un anti-héros, alors qu’un spectateur averti a vu des héros commettre bien plus de péchés que lui. Il y a clairement une dissonance ici, qui rend le personnage particulièrement ridicule. On nous promet un diable, on tente de nous présenter celui qui incarne le Mal, même si c’est malgré lui, et on se retrouve devant un sale gosse mal élevé mais relativement inoffensif.
Et ce n’est pas l’enquête de la semaine qui va aider à convaincre de suivre la série. Là encore on est dans du déjà-vu, avec des ressorts usés et des surprises plutôt risibles. Avec un peu de slut-shamming pour couronner le tout, parce que le sexe, c’est mal.
Lucifer présente un pilote avec un héros bien trop insipide pour retenir l’attention. On a connu le diable bien plus excitant.
Crédits Images : ©Fox
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