Asterix chez les Pictes : Par Toutatis, ça c’est du retour !

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4.0

Asterix chez les Pictes est un album très prometteur pour les nouveaux auteurs Jean-Yves Ferri et Didier Conrad.

Asterix chez les Pictes : Par Toutatis, ça c?est du retour !

Le nouvel Asterix est arrivé ce jeudi 24 octobre avec Asterix chez les Pictes. Première aventure d’Asterix et Obelix sans leurs papas à la barre. En lieu et place de René Goscinny et d’Albert Uderzo, Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Les deux auteurs réussissent très bien leur entrée dans ce petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.

Contrairement aux dernières albums signés par Uderzo tout seul, Asterix chez les Pictes retrouve l’esprit d’Asterix, ses jeux de mots pas toujours faciles, ses calembours et ses histoires qui nous ont fait adorer les gaulois. Des noms des nouveaux personnages plein de références et de clins d’œil avec parfois même quelques piques bien discrètes à l’actualité, presque tout est là dans cette histoire qui nous amène cette fois en Calédonie, soit en Écosse. Cette nouvelle aventure offre beaucoup de rires et passionne de la première case à la dernière. Ferri parvient à conserver l’héritage de Goscinny, et à en être digne. Il référence aussi discrètement de précédents album, comme Le Devin avec les noms incongrus des Dieux. Cependant, Ferri n’est pas resté dans le passé et apporte aussi une modernité qui parlera aux nouveaux fans. Des clins d’œil à l’actualité sont très présents offrant la double lecture qui a toujours fait d’Asterix la bande dessinée pour les 7 à 77 ans.

Là où Jean Yves Ferri s’éloigne malheureusement de Goscinny est sur le traitement du peuple qu’Asterix et Obelix rencontrent. Dans les précédents albums, notamment Asterix en Hispanie et Asterix en Corse, Goscinny prenait les clichés et stéréotypes et les attribuait aux ancêtres. Ferri n’a peut-être pas osé nous donner un écossais radin, un Mac Donald qui aurait aimé les hamburgers ou un homme à l’accent incompréhensible et ne pose pas la question de ce qu’il peut bien y avoir sous un kilt. Il s’amuse, et nous amuse, avec les divers clans et leur guerre, un monstre gentil au milieu d’un lac et des lancés de troncs d’arbres, mais l’habitude qu’avait Goscinny de tordre le cou aux clichés en les exagérant et à référencer l’histoire est perdue ici. La petite étude sociologique manque, même si on note une légère intrigue sur le droit d’Asile, très d’actualité ces dernières semaines.

Du côté des dessins, le lecteur ne sera pas perdu. Didier Conrad respecte les traits mis en place par Uderzo, ses codes « Pictes  O’grafik » (oui, le Cerveau s’amuse aussi), tout en ajoutant ses propres talents notamment dans le dessin des femmes du village et lorsqu’il s’amuse avec les pictogrammes. Il manque cependant une caricature de Christophe Lambert qui aurait été bienvenue ici, dans la tradition et plus à propos que Johnny Hallyday ou Vincent Cassel. On sent cependant par la cohésion entre le scénario et les dessins une vraie complicité entre les deux artistes, et c’est peut-être ça qui manquait aux albums d’Uderzo-tout-seul.

Asterix chez les Pictes est au final, un excellent opus. Il n’est pas le meilleur de la saga, mais est très prometteur pour de nouvelles aventures avec les deux nouveaux papas d’Obelix et Asterix !

Crédits Images : ©Dargaud

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