Critique pour un premier épisode de la saison 3 de Turn, une série avec des intrigues et des acteurs de qualité, mais bien trop lente.
Turn revient pour sa saison 3 sur AMC, et dès ce premier épisode, on reconnaît la série à l’un de ses principal défaut : sa lenteur. Si la saison démarre très fort avec une scène de pendaison graphique, et se termine sur une annonce choquante, le reste de l’épisode est presque douloureux à voir. Certes, Turn fait un point sur ses personnages, où ils en sont, en forme de piqûre de rappel et met en place les intrigues qui seront explorées cette saison. Mais à part une scène où le suspens est réel, pour le reste, il faut s’accrocher pour rester concentrer sur l’épisode.
Pourtant, Turn ne manque d’intérêt. Loin de là. Le portrait de Benedict Arnold est fascinant. Le voyage d’espion d’Abraham est passionnant, et son partenariat avec Robert Rogers étonnant mais prometteur. Et les personnages de Simcoe et Hewlett toujours aussi captivants. Et tous sont servis par des acteurs qui jouent sans fausse note.
Mais Turn passe beaucoup trop de temps dans des considérations et atermoiements secondaires de leurs personnages. Une envie certainement de construire des fondations pour mieux ensuite développer certaines intrigues. Mais les scènes d’expositions sont en déséquilibre avec le reste. Et les retournements réels de situations ou les scènes d’action semblent être là uniquement pour pousser le téléspectateur à revenir après la pub, ou la semaine suivante. De plus, l’expérience des saisons précédentes font craindre qu’il y ait beaucoup de travail de fond mis en place, pour, au final, pas grand chose.
Des artifices dommageables
Et pour mieux jouer dans le choc, on tente de créer un buzz, la série collectionne les images gores et graphiques, cherchant certainement à draguer les plus bas instincts de certains de leur téléspectateurs. C’est gratuit et inutile puisque ces séquences n’ont aucun effet à long terme sur les personnages. Ce sont surtout des artifices. Des artifices dont Turn n’a pas vraiment besoin, si jamais les auteurs arrivaient à régler leur problème de rythme. Cela réduit même la qualité de la série d’avoir recours à cela.
Parce que Turn reste un drama historique passionnant, avec d’excellentes intrigues, du moins sur le papier. L’histoire aurait de quoi être palpitante si on ne se perdait pas que trop souvent en discussions inutiles, comme pour amener la décision choquante de Juge Woodhull. Cela faisait très longtemps qu’on le sentait pencher vers cette décision, pour ses raisons propres et déjà justifiées, il n’était pas forcément utile d’en ajouter.
Malgré tout cela, Turn reste une série à suivre, ne serait-ce que pour sa représentation et interprétation de cette part de l’Histoire des Etats-Unis, et ses acteurs magnifiques. Il faut simplement boire un bon café bien fort avant.
En France, Turn est diffusée tous les mardis soirs à 22h40 sur OCS Max.
Crédits Images : ©AMC
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