Critique la saison 1 de Chasing Life, une série qui aborde la maladie (et pas que) avec tact et intelligence. Spoilers.
L’été dernier, ABC Family lançait Chasing Life, une série qui suit April (Italia Ricci) une jeune femme journaliste qui vient de décrocher le boulot de ses rêves. Mais voilà, elle va découvrir qu’elle est atteint d’un cancer et va devoir prendre des décisions. Si le sujet n’est pas le plus évident, ABC Family a réussi un joli tour de force en offrant un programme loin de complètement déprimer ses téléspectateurs et au contraire, leur donner un peu d’espoir en l’humanité. Bien évidemment, il y a des moments difficiles et qui font réfléchir mais il y a aussi des moments plus légers, très humains et les personnages sont très attachants.
A la fin de la première partie, April était hospitalisée pour son traitement. Dominic et elle avaient rompu et elle s’était rapprochée de Leo. Ce denier avait décidé de finalement avoir son opération. Durant l’épisode de Noël, après complications, il était tombé dans le coma. Au début de la seconde partie de saison, April était en rémission. Elle reprenait alors le travail assez rapidement pour se remettre vite dans la vie normale. Cependant, son médecin l’a prévenue qu’il y a malheureusement une forte chance que sa leucémie revienne. Pour cela, elle fait appelle à sa demi-soeur Natalie pour savoir si elle serait prête à se faire tester au cas où April ait besoin d’une greffe de moelle. Et c’est ce qui arrive dans cette fin de première saison. Le cancer d’April est de retour et son monde s’effondre. Elle doit quitter son travail et reprendre la chimio. Et coup de théâtre, à la fin de l’épisode, Leo la demande en mariage. Une demande inattendue qu’April accepte. Aujourd’hui en rémission, Leo est de l’autre côté et soutient April.
Jamais misérabiliste
Cette rechute est un coup dur pour April qui se bat comme elle peut. C’est une rechute qui pourrait bien être fatale. La série fait face à la maladie avec pudeur mais aussi réalisme. Chasing Life est très différente de The Big C qui était plus dans l’humour noir mais en ce qui concerne l’approche du malade et de l’impact que ça a sur l’entourage, la série tape autant dans le mille. On ne tombe jamais dans le misérabilisme et si par moment le moral d’April retombe, elle arrive à se remettre sur ses pieds et se bat. Sa soeur Brenna est très affectée par ce qui arrive à April et si elle ne peut pas lui donner sa moelle parcequ’elle n’est pas compatible, elle l’est avec un autre patient anonyme et accepte de l’aider. L’histoire est bien amenée et pour donner plus de force à ce don, on découvre le patient qu’elle va peut-être sauver.
Merrin Dungey, dans le rôle de l’oncologue d’April prend de plus en plus de place. C’est un docteur qu’on sent en empathie et surtout qui n’a pas l’air froide et dénuée de sentiment. On a ici un vrai côté humain du personnage. Dans la vraie vie, les médecins sont parfois très froid mais elle, elle tient à sa patiente et est dévastée quand elle réalise que le cancer d’April est de retour. Elle va alors tenter de lui faire sortir sa rage et prend les coups (verbales) d’April.
Greer et Brenna, les Juliette des temps modernes
Les parents de Greer refusent que Brenna fréquente leur fille mais pas parce qu’elle est lesbienne et qu’ils refusent que leur fille fréquente une autre fille. Non, c’est parce qu’ils pensent que Brenna a une mauvaise influence sur leur fille. On est ici dans une histoire post-moderne avec des “Romeo et Juliette” au féminin ou deux jeunes filles vont vivre un amour interdit. A la fin de l’épisode précédent, avec ses parents qui se séparent, Greer finit par aller vivre avec son père et quitte Boston. Le couple va donc se séparer du moins physiquement. On attend de voir si « Grenna » sera toujours d’actualité en saison 2. Ici, la série traite assez bien cette histoire. Tout n’est pas centré sur April et les personnages secondaires ont aussi leurs histoires développées. De plus, dans cette seconde partie de saison, on apprend que Brenna a eu recours à l’avortement, il y a deux ans alors qu’elle avait à peine 14 ans. Un événement qui l’a énormément marqué et qu’elle a gardé secret très longtemps.
La série est intelligente, très bien écrite et même si elle a tendance parfois à tourner vers le soap, elle sait toujours garder un juste milieu. Chasing Life parle d’un sujet sérieux, grave et qui touche des millions de gens. Les auteurs ont réussi à créer un objet télévisuel qui montre une réalité tout en y mettant les angles. ABC Family n’hésite plus à toucher à des sujets forts et importants et avec une grande intelligence. Tout comme The Fosters, Chasing Life aborde des sujets qui sont encore considérés tabous comme la bisexualité, l’avortement, la maladie ou encore la mort et des secrets de familles bien gardés et ce, avec tact et réussit à toucher le public. C’est une bonne série mature pour adolescents et jeunes adultes mais que toute la famille peut apprécier.
Image ©ABC Family
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