7 films traumatisants à voir à Noël (pour pas faire comme les autres)

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Martyrs

Dossier films de Noël Martyrs

Réal : Pascal Laugier, 2008

Une petite fille de 10 ans, hagarde, le visage tuméfié et le corps couvert de sang erre dans une rue déserte…. Lucie, traumatisée après avoir été enlevée, séquestrée et torturée est recueillie dans un hôpital où elle va se lier d’amitié avec Anna. L’histoire commence vraiment 15 ans plus tard quand Lucie pense avoir retrouvé ses tortionnaires.

Pascal Laugier fait partie du club des cinéastes les plus manipulateurs au même titre que Christopher Nolan ou Alfred Hitchcock. Ces metteurs en scène qui vous montrent ce qu’ils veulent vous montrer, qui vous hypnotisent pour mieux vous mener par le bout du nez et vous surprendre. Lucie est persécutée par un être cadavérique et décharné qui la martyrise. Pauvre âme perturbée qui revit à tous moments les instants de torture et d’infini désespoir qu’elle a vécu petite, dans un lieu abject où elle a dû abandonner une autre codétenue. En pleine forêt, elle entre dans une villa et tue froidement une famille paisible, membre après membre, parents et enfants à coup de fusil à pompe… Avait-elle retrouvé ses tortionnaires ? A-t-elle pété les plombs ? Entre en scène son amie Anna qui va terminer cette terrible histoire à la place de son amie…

Le réalisateur surdoué, auteur également du scénario, change constamment de registre pour mieux nous surprendre et nous entraîner toujours plus loin dans la souffrance du corps et de l’âme jusqu’au twist final qui nous transporte loin dans l’interrogation de l’au-delà. Une photo est la clé du film. Elle fait partie d’une série qui atteste de la dernière exécution par le supplice des 100 morceaux ou lingchi (turandot. chineselegalculture.org). Le 10 avril 1905, sur la place du marché de Pékin, un Mongol assassin de son maître est dépecé vivant. L’écrivain Georges Bataille, fasciné par la cruauté de l’homme, reproduisit cette séquence dans son ouvrage Les Larmes d’Eros en la commentant. Il expliquait que le phénomène de l’horripilation, les cheveux du supplicié se dressant sur sa tête, était dû à la souffrance extrême. Il parle même d’extase mêlée de plaisir quand il décrit le visage du Mongol. Il paraît qu’on donnait de l’opium au supplicié. Pour qu’il ne s’évanouisse pas ? Pour qu’il jouisse pleinement dans un cauchemar hallucinogène de la perte définitive de ses membres et de sa chair ? Certains voyaient même les parties de leur corps livrées sous leurs yeux aux chiens errants.

Martyrs Trailer

La rédaction

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