Astérix Le Domaine des Dieux : Divine Comédie

Le Gaulois le plus irréductible du monde revient au cinéma dans un long métrage d’animation renouant avec ses origines : Astérix Le Domaine des Dieux. Critique.

Après une carrière au cinéma ayant connu des hauts et des bas, Astérix le Gaulois revient à la valeur sûre de l’animation. Les enfants des années 80-90 auront en tête les films animés multi-diffusés sur M6 à chaque Noël avec les chansons et les références aux albums, en première tête du podium : les mythiques 12 Travaux d’Astérix. Mais aussi des longs métrages plus ou moins réussis, La Surprise De César, en passant par Mission Cléopatre, jusqu’à Astérix au service de sa Majesté… Astérix Le Domaine des Dieux a la lourde tâche de passer après ces derniers et d’en faire une sorte de mélange afin de garder ce qui a été établi par le cinéma tout en revenant au style inimitable de Goscinny et Uderzo, avec bien évidemment l’approbation de ce dernier. Normal, et spoiler : c’est une réussite totale.

Soft Power

Comme son nom l’indique, Le Domaine des Dieux reprend l’intrigue de l’album éponyme : César, désespéré de ne pouvoir écraser le dernier village peuplé d’irréductibles gaulois, se tourne vers le plan de l’architecte Anglaigus et du sénateur Prospectus. Le reste de la Gaule étant territoire conquis, rien ne les empêche de construire une ville romaine à proximité du village. Ainsi, les autochtones seront confrontés à la culture romaine et petit à petit, ils deviendront romains par culture. Mais c’est sans compter sur l’abnégation d’Astérix, Obélix et Panoramix.

Astérix 2.0

Graphiquement, Astérix Le Domaine des Dieux n’a clairement rien à envier aux productions américaines de chez Pixar ou Dreamworks. L’animation 3D est sublime et colle parfaitement aux dessins d’Uderzo. Rien de plus logique quand on sait que le jeune réalisateur de 37 ans, Louis De Clichy, sort justement de plusieurs années chez Pixar, après avoir posé son crayon virtuel sur Wall E ou Là Haut. Les personnages sont bonshommes, avec leurs gros nez et leurs mimiques hilarantes, l’esprit est bel et bien là, ce qui va rassurer les puristes. Avec Alexandre Astier aux commandes de l’écriture, la qualité narrative est bien entendu au rendez-vous.

Astierix

Outre les textes qu’il a écrits et la mise en scène, puisqu’il est co-réalisateur, Alexandre Astier s’est aussi occupé du casting des voix. On retrouve donc quelques intonations connues comme Lionnel Astier, Alain Chabat, Elie Semoune, Florence Foresti, ou Alexandre Astier lui-même. Mais la grosse surprise, est la présence à l’affiche de Roger Carel, la voix originale du petit Gaulois depuis les premiers dessins animés. Seule ombre au tableau, si on veut vraiment pinailler, la voix d’Obélix qui semble surjouée par rapport au reste.

Pour petits et grands

Là où Astérix Le Domaine des Dieux brille réellement, c’est dans la façon qu’il a de lier l’ambiance et l’humour des dessins animés aux textes et aux sujets sous-jascents des films. On obtient donc un film d’animation destiné certes aux plus jeunes, mais qui, par les dialogues et les comiques de situation, s’adresse tout autant à un public plus adulte, nostalgique des bandes dessinées de Goscinny et Uderzo. Le film contient quelques références un peu geek qui feront sourire les plus connaisseurs mais qui ne viennent pas parasiter le propos pour autant, chose qu’on aurait pu peut-être reprocher au film de Chabat, référence comique quand on parle d’Astérix au grand écran.

Astérix Le Domaine des Dieux marque donc le grand retour du Gaulois sur la scène du cinéma avec un film frisant la perfection tant il s’adresse à un large public et tant son univers séduit. Qu’on soit jeune, âgé, fan, ou pas, de la bande dessinée, qu’on aime Astier ou non, tout le monde y trouvera son compte. Astérix fait son retour sur grand écran peut-être vers un nouvel âge d’or en cinéma d’animation qui peut rivaliser avec les géants américains, Astérix étant une marque internationale. Et ce ne sont pas les sujets à adapter qui manquent avec ses 35 tomes, par Toutatis !