Préquelle à Superman, Krypton est la nouvelle série de Syfy. Sans qualité particulière, elle peine à convaincre le Cerveau.
Arrow, Gotham, Inhumans, Daredevil, Legion… Les séries de super-héros, ce n’est pas ce qui manque en ce moment. Elles sont de partout et il y en a pour tous les goûts. Elles sont loin d’être toutes d’une qualité incroyable – et ce peu importe le média de diffusion – mais elles arrivent à toutes avoir leur style, ne pas se cantonner à l’image du super-héros basique, et ce depuis très longtemps. Par exemple, Smallville traitait de l’adolescence de Superman. Cette fois, Syfy a décidé d’aller encore plus loin dans le temps concernant ce dernier avec la série Krypton, qui suit le grand-père de l’homme d’acier. Soit un retour de 200 ans dans le passé. Malheureusement, en termes de qualité, c’est aussi l’impression que ça donne.
On avait déjà précédemment eu une vision de Krypton dans Man of Steel de Zack Snyder. Pleine de vie, d’originalité, de fraîcheur et de beauté, l’introduction du film avait convaincu tout le monde. L’accueil reçu de cette séquence et l’envie d’en voir plus est sans doute l’un des facteurs qui a poussé à la création de la série. Malheureusement, nous sommes bien loin de la Krypton que l’on voyait. Le Cerveau n’est pas stupide, il ne demande évidemment pas à ce qu’une chaine comme Syfy reproduise ce qu’a fait un film à 225 millions de dollars. Non, il demande juste que cela ne ressemble pas au moyen-âge. Que la planète et le peuple de Krypton aient une âme et une crédibilité.
Supermoche
Clairement, il y a problème dans les costumes et les décors de Krypton. Voir un manque d’originalité c’est une chose, voir des costumes moches et kitchs en lycra que n’importe quel cosplayeur pourrait porter à la Comic-Con, c’est déjà plus dérangeant. Effacer toute subtilité de chaque décision artistique, c’est le pire. A un moment, la caméra se concentre sur un homme en particulier. On sait tout de suite qu’il vient de notre bonne vieille Terre. Pourquoi ? Parce que porter un bluejean, un hoodie et une casquette New Era, ce n’est pas vraiment passe partout sur une planète alien. Bravo aux costumiers, ils auront ainsi réussi à rater les costumes de chaque personnage, même le plus évident.
Et en ce qui concerne les décors, c’est aussi du haut niveau. Ils ne respirent pas, ressemblent à chaque décor de série de science-fiction bas budget déjà fait et n’impressionnent pas un seul instant. Krypton est censée être extrêmement puissante et développée. Qu’est ce que nous avons pour représenter la chambre des décisionnaires ? Un minuscule espace, qui semble fait en pierres, sans signe distinctif particulier. Impose ta puissance ! C’est simple, Inhumans avait de meilleurs décors. C’est dire le niveau. D’autant qu’ils sont loin d’être mis en valeur par la photographie absolument moche, qui rend tout sombre et fade.
Superfoutraque
Cependant, on pourrait espérer qu’au milieu de ce cadre raté, un bon univers prend place. Et bien … c’est possible. On ne sait pas vraiment. Le Cerveau essaie encore de faire le tri et de classer par ordre d’importance les différents enjeux présentés dans ce pilote. Et ce n’est pas facile entre les problèmes avec le pouvoir en place, l’organisation terroriste, la quête de Sag-El – notre héros – pour redorer le blason de sa famille, Brainiac et l’ennemi qui va venir du futur (à moins que ce ne soit Brainiac aussi ?). Et ce ne sont là que les principaux enjeux. Difficile de s’y retrouver au milieu de tout ça dans un épisode de 42 minutes.
Cela aurait sûrement été plus simple avec des personnages attachants, mais ils sont aussi fades que la cadre. Ce ne sont pour l’instant qu’une accumulation de clichés qui ne donnent pas particulièrement envie de s’attacher à eux. La première fois que l’on voit vraiment Sag-El ? En train de se battre dans un bar pendant qu’il sort des traits d’esprit. Si parfois un tel cliché marche, ici ce n’est absolument pas le cas. Et c’est comme ça avec tous les personnages, particulièrement celle de Lyta Zod. La finesse laisse la place à la facilité ici.
Superfade
On n’a du mal à croire que ceci soit écrit par David S. Goyer, qui n’est pas un mauvais scénariste habituellement. Mais cela serait une erreur de lui jeter tout le blâme. L’intensité que mettent les acteurs dans leur jeu et la mise en scène en fil blanc n’aide pas à alléger l’ensemble. De nombreux choix en tous genres sont discutables, en termes de casting, de représentation, ou d’incohérence, pour au final faire de Krypton une série sans intérêt.
La série n’est pas catastrophique, mais elle est juste d’une facilité telle qu’il est impossible de se laisser vraiment convaincre par ce pilote, et on peine à être curieux de voir la suite. Fade et sans ambition apparente, elle n’apporte absolument rien pour l’instant. A voir ce que ça donne par la suite, mais il est rare qu’après un mauvais départ on gagne la course.
Crédit : ©Syfy
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