Réalisateur : Luc Besson
Casting : Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen
Genres : Science Fiction, Action
Durée : 2H18 mn
Nationalité : Française
Année de production : 2017
Sortie en salles le 26 juillet 2017
Valerian et la cité des mille planètes est un gros pari pour Luc Besson, mais aussi malheureusement un gros échec. Scénario mauvais sur tous les aspects, les effets spéciaux ne parviennent pas à compenser pour que le film est un intérêt. Quel dommage pour le film français le plus cher jamais réalisé. La critique.
Valerian et la cité des mille planètes est un très gros pari. Adaptation de la série de bande-dessinées cultes, Valérian et Laureline, par Christin et Mézières, Valérian est le film français le plus cher – et de loin – avec un budget estimé à 197 millions d’euros.
Selon Luc Besson, le risque financier est faible, mais le vrai risque se situe au niveau de la crédibilité d’EuropaCorp et du réalisateur. Valerian, c’est la chance du cinéma français de gagner en prestige à l’étranger et de montrer que nous aussi, on peut faire des superproductions, à l’image de son dernier film : Lucy.
Pari perdu
Malheureusement pour tout le monde, le pari est totalement perdu. Sur le plan qualitatif du moins, puisqu’il pourrait toujours marcher au box-office. Car oui, Valerian n’est pas réussi et sur de nombreux aspects. Impressionnant visuellement et nous vendant de grandes promesses, le film n’est au final qu’une jolie boite vide sans aucun intérêt.
Valerian et la cité des mille planètes s’ouvre sur une très belle séquence, pleine de poésie, simple mais efficace et accompagnée d’une super chanson de David Bowie. Profitez-en bien, c’est la meilleure du film, celle qui fera croire que l’on est devant une œuvre réussie. Mais vu ce qui arrive par la suite, personne ne peut croire que quoi que ce soit d’original se produira dans l’intrigue, tant le niveau d’écriture est digne des plus mauvaises productions Besson.
Le Cerveau ne parle pas bien sûr des talents du cinéaste en termes de réalisation, ici irréprochable, mais bien des films où il sort souvent un scénario basique est sans intérêt, machines à générer des fonds pour d’autres productions plus importantes. Problème, ce devait être ce film, puisqu’il a été vendu comme le film pour lequel Luc Besson avait fait sa carrière de cinéaste.
Premier acte prometteur
Le premier acte est ce qui se rapproche le mieux d’un film correct. On est pris par ce qui se passe, dans l’action, sympathique, mais surtout dans un cadre très intéressant et jamais vu au cinéma de cette façon-là. Le cerveau pense notamment à cette sorte de super marché/réalité virtuelle plutôt originale. Il va permettre d’offrir des idées intéressantes et bien exploitées. A peu près les seules du film. Car après ça, tout est fini, le désastre commence.
Dès la fin du premier tiers du film, on sait tout ce qui va se passer, comment et pourquoi. Le parcours est littéralement balisé. Et pourtant, le Cerveau n’aime pas essayer de deviner, il préfère se laisser surprendre. Mais quand tout est là pour nous indiquer de quoi il en retourne, qu’aucune subtilité n’existe, et qu’on nous écrase la tête sur l’écran à plusieurs reprises pour bien nous faire rentrer dans le crâne qu’il se passe quelque chose de louche… impossible de passer à côté. Et quand on dit qu’on sait tout, c’est absolument tout. La seule chose qu’on ne voit pas venir est une séquence qui n’apporte rien à l’intrigue – et même pas sûr que ce mot convienne – principale.
Sans âme
On pourrait éventuellement passer au-dessus, mais de manière générale le film est plat, tant au niveau de l’intrigue que dans sa capacité à nous émouvoir. On reste impassible devant ce déluge d’effets spéciaux– l’ennui ne comptant évidemment pas ici. Aucun rire, aucune peur, le spectateur n’est jamais impliqué dans l’histoire, en immersion dans ces mondes inconnus, ou attachés aux héros, mal écrits au possible.
La relation entre Valérian et Lauréline est totalement artificielle, et à l’image de deux héros stéréotypés. Elle parait fausse et forcée dès les premiers instants où on les voit, et ça ne va pas aller en s’arrangeant. Leur première scène est tellement ridicule qu’on a l’impression d’être dans une publicité tant leurs dialogues sonnent faux. L’alchimie entre les deux protagonistes n’est clairement pas au rendez-vous.
Love story
La mise en scène a sûrement sa part de responsabilité vis-à-vis de la fadeur de ces personnages. Individuellement, ils n’ont aucun fond, aucune personnalité, si ce n’est la lourdeur de Valérian. On a l’impression de voir des ados cools écrits pour une comédie de bas étage. Mais impossible de jeter la pierre uniquement à Besson, Dean DeHann – pourtant bon acteur – et Cara Delavingue – pas de commentaire – peinent à être crédible.
L’autre problème, c’est qu’il n’y a aucune évolution des personnages qui pourrait aider leur relation, surtout concernant le personnage féminin. Et là on touche à un problème profond du film, pas forcément aussi visible que les autres, mais tout aussi important. Lauréline n’est là que pour permettre à Valérian d’exister et de briller.
Sexisme ou maladresse ?
C’est lui le héros du film, elle ne sert que de faire valoir ou presque. Si, of course, le film s’inspire d’une bande dessinée écrite il y a plusieurs décennies, dont le personnage principal est avant tout un homme, aujourd’hui, voire un personnage féminin en sidekick, ça dérange un peu. Evidemment, elle sait faire des choses toute seule, mais elle ne sera jamais au même niveau que son compère masculin. On pourrait presque dire que le film est presque empreint d’un certain sexisme. La faute à la bande dessinée, l’écriture, ou l’interprète ?
Et ce n’est pas le personnage de Rihanna qui va nous pousser à dire le contraire. La chanteuse n’est là que dans une scène où elle va passer par tous les fantasmes clichés du mâle concernant les femmes : Infirmière, soubrette, gymnaste… tout y passe. Au moins elle sera toujours plus développée que la majorité des autres personnages, de jolis pots de fleurs dans Valérian. Le titre nous le dit bien, seul lui compte.
Visuellement bon
Il faut cependant bien reconnaître une chose à Valérian (le film, pas le play-boy), les effets spéciaux sont de qualités, tous plutôt réussi voire même époustouflants. Le dernier long-métrage de Luc Besson ne déçoit pas sur la forme, tant il est impressionnant visuellement, et plusieurs plans sont grandioses.
On regrette juste que Besson s’obstine à enfermer ses personnages dans des couloirs offrant visuellement peu de possibilité d’être ébloui. En revanche, comme rien ne peut être parfait dans ce film, les aliens principaux ont l’air tout droit d’être sortie d’une cinématique de jeux vidéo. On ne croit pas eu leur consistance. Dommage, c’est la seule race qui ait une vraie importance.
Coquille vide
C’est bien le comble pour un film de Science-Fiction, hormis une race d’alien, le reste n’est là que pour le décor, rien ou presque n’est présenté. L’univers futuriste fait presque uniquement de la figuration. Qu’il soit là où non, on ne le remarquerait presque pas. L’originalité est absente dans ce film dès qu’on arrive sur Alpha, avec des artifices et des designs propres au genre, ce qui n’empêche pas le spectateur d’apprécier le voyage intergalactique.
Valérian n’est donc rien de plus qu’un « actionner » de bas étage. Un pop-corn movie qui ne réussit même pas à être intéressant. Un film de divertissement sans aucun autre but que de divertir. Le scénario est sans saveur et banal avec un traitement de l’univers et des personnages désastreux. Alors oui, les effets spéciaux sont bons dans l’ensemble mais il faut plus pour faire un bon film.
Il faut qu’il parvienne à nous emporter, à nous tenir, à nous faire passer des émotions, comme Besson l’avait fait avec le 5ème élément, qui même aujourd’hui, prend aux tripes et touche le spectateur dans un voyage hors norme. Hormis le voyage dans l’espace, Valerian n’offrira rien de bien nouveau au spectateur, et c’est vraiment dommage, car il avait de quoi hyper tous les férus de science-fiction.
Valerian et la cité des mille planètes – Bande Annonce
Crédit : ©EuropaCorp
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