Réalisation : Justin Kurzel
Casting : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons…
Genres : Action, Aventure
Durée : 1H55 mn
Nationalité : Etats-Unis
Distributeur : Twentieth Century Fox
Année de production : 2015
Interdit aux moins de 12 ans
Sortie en salles le 21 Décembre 2016
Découvrez la critique du Cerveau pour Assassin’s Creed avec Michael Fassbender et Marion Cotillard. Un film qui aurait pu être bien plus, et qui ne va pas au bout de son potentiel, bien que le voyage historique soit au rendez-vous.
Grâce à une technologie révolutionnaire qui révèle la mémoire génétique, Callum Lynch (Michael Fassbender) revit les aventures de son ancêtre, Aguilar, dans l’Espagne du XVème siècle.
Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, et amasse les connaissances dont il aura besoin pour affronter une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers.
Assassin’s Creed, le film, c’est donc une intrigue revisitée du scénario du premier jeu de la licence d’Ubisoft, avec plus de séquences dans la réalité et moins de voyage et d’aventures dans le passé de l’ancêtre de Callum, membre du crédo d’Assassins en charge de protéger le libre-arbitre des hommes face à ceux qui souhaitent l’annihiler. Un combat du Bien contre le Mal, plus nuancé, avec d’un côté des assassins poussés par une cause honorable et de l’autre, un groupuscule maléfique de grands « honorables » de ce monde, cherchant à détruire l’essence de la race humaine, pour mieux servir leurs fins.
Cinématiques grand-écran
Le cahier des charges d’Ubisoft et de la Fox se sent beaucoup au visionnage de Assassin’s Creed. Comme si le réalisateur, Justin Kurzel, avait à la fois une certaine liberté artistique, notamment concernant la couleur et l’esthétique du film ainsi que sa mise en scène, tout en devant respecter les directives de l’éditeur de la licence du jeu mythique, et de la Fox, avide de scènes d’action spectaculaires.
Le déséquilibre se fait sentir à plusieurs reprises au visionnage, entre le présent de Callum et le passé de ses ancêtres. Les scènes « historiques » se font parfois trop désirer, notamment dans la première partie du film, mises de côté au détriment de scènes d’exposition avec le personnage de Marion Cotillard, beaucoup trop lentes et étirées sur la longueur.
L’action, quant à elle, est intéressante. Les addicts de la licence vidéo-ludique se feront un plaisir de retrouver les codes de la franchise, tant dans la gestion de la caméra, que dans certaines séquences aux allures de cinématique du jeu. Les chorégraphies de combats sont travaillées et dopées à blocs, portées par un Fassbender assez époustouflant dans ces dernières. Tout y est pour retrouver l’ambiance du jeu : de l’aigle qui survole la vieille ville espagnole en pleine Inquisition, aux divers plans reconnaissables en pleine course poursuite, jusqu’au saut de la Foi. De quoi ravir les fans de l’immersion façon Assassin’s Creed, avec beaucoup de choses préservées, pour ne pas dénaturer le produit originel.
Too Much
Mais, peut-être un peu trop, au goût du Cerveau. En effet, Kurtzel ayant assurément un grand amour pour l’Histoire, et les grandes œuvres, comme il a pu le montrer dans son adaptation de Macbeth l’an dernier (avec les mêmes acteurs), a tenté de transposer le passé de l’Assassin de manière encore plus fidèle que dans le jeu. Une tentative en partie réussie avec beaucoup de réalisme tant dans la couleur de ce passé, ses tons chauds, que les costumes ou les décors, extrêmement réalistes. Pour rendre hommage à une époque et rendre le voyage de Callum (et du spectateur) encore plus immersif, tant dans les scènes de combats que celles de contemplations de l’espace avant les fameux « saut de la foi ». Des scènes contrastant avec la froideur et les ambiances bleutées de 2016, avec une transition souvent abrupte d’une époque à l’autre.
Beaucoup de plans deviennent à certains moments grossiers, too much, et en contradiction avec ce que tente d’installer Kurtzel et son talent de cinéaste. Notamment quand la caméra se positionne en mode FPS / changement d’arme, en pleines séances de combats rapides, déstructurées par la 3D. D’autres scènes sont plus que stéréotypées et caricaturales. Le Cerveau pense notamment à celle où Callum décide de repartir de son propre gré dans l’Animus, en mode « bad-ass viril , et torse nu, histoire sûrement de faire plaisir à la gent féminine dans la salle.
Scénario peu abouti
L’imaginaire de Assassin’s Creed, notamment avec cette intrigue d’Ordre des Templiers, avait beaucoup de potentiel. En effet, l’adaptation revisite l’intrigue et se donne des libertés pour l’explorer, de manière à avoir un peu de substance narrative à détendre sur plusieurs suites. La Fox ayant clairement l’ambition de faire d’Assassin’s Creed une franchise.
Malheureusement le scénario reste très faible et déséquilibré. Pourtant, le choix d’installer l’intrigue non dans le futur, mais à notre époque, en 2016, sur fond de société secrète cherchant à dominer les hommes et les asservir, avait tout pour faire de ce long métrage quelque chose de réussi et intelligent, tant dans le fond que dans la forme.
La volonté est certes là, dès le début du film, notamment avec un échange entre avec l’Ordre des Templiers, qui avoue ouvertement que tout a échoué pour faire régner l’ordre sur les humains, que ce soit la religion, le consumérisme, ou des faux semblants de démocratie. Une thématique de complot et de manipulation des sociétés et du peuple, par les puissants de ce monde, qui aurait pu être poussée plus loin et donner vraiment, non seulement plus de sens, mais aussi de la profondeur à un blockbuster parfois un peu trop cliché. Malheureusement Assassin’s Creed oublie très vite de creuser ce thème, pour mieux se concentrer sur l’action et la présentation des enjeux d’Asbtergo.
A côté de l’essentiel
Et c’est bien dommage, car le casting de renom aurait pu s’accaparer de cela pour donner plus de nuances et de rondeurs aux séquences inscrites dans le présent, qui parfois paraissent lentes, fades et beaucoup trop aseptisées, à l’image du personnage de Marion Cotillard. Une Marion Cotillard un peu en retrait, monolithique et presque absente dans ce film, bien qu’elle tente de donner du corps à son personnage de scientifique aux aspirations pacifiques, par un jeu sans fausses notes.
Les personnages secondaires, qui vont devenir les complices du héros vers la fin du film sont complètement oubliés, au point qu’on ne sait pas qui ils sont, d’où ils viennent, et leur raison d’être là, au-delà d’être des descendants d’assassins. Preuve du bâclage et de la précipitation à produire Assassin’s Creed, alors qu’il avait tout le potentiel pour être un grand blockbuster de cinéma. Il reste quand même un film appréciable, surtout si l’on est joueur.
Assassin’s Creed : Bande-annonce
Crédit photo : ©Twentieth Century Fox 2016
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