Critique d’une fin de série décevante pour Castle, une bonne série qui se termine bien mal. Attention Spoilers.
Il était une fois, Castle. Une série qui racontait l’histoire d’amour entre un écrivain et sa muse. Une histoire qui était faite de moments joyeux, d’autres tristes, de tensions, mais surtout et souvent d’une vraie complicité et d’amour. Un beau roman, une belle histoire, mais gâché par sa fin en demi-teinte.
Une belle histoire peut avoir tous les éléments qu’elle veut, elle ne prendra pas une forme agréable si elle n’a pas un bon écrivain derrière elle. Et c’est ce qu’il s’est passé pour ces dernières saisons de Castle et en particulier son season finale.
Tristes Réécritures
Le créateur de Castle Andrew Marlowe a quitté la série après la saison 6. Pour la saison 8, Alexi Hawley et Terrence Paul Winter ont décidé d’écrire à quatre mains. Ou plutôt, au vu des épisodes et intrigues qu’ils nous ont offerts, de la réécrire. Avec eux, cette saison n’a été souvent qu’une revisite de thèmes et intrigues déjà vues dans la série. Ils pensaient faire mieux que leur prédécesseur, peut-être, mais c’est un raté. La relation cachée de Beckett et Castle étaient moins sexy qu’en saison 5. Le voyage à Los Angeles moins drôle et intéressant. La chasse aux mystérieux méchants qui veulent faire la peau de Beckett, tout simplement lassante. Et les plongées dans les divers micro-sociétés répétitives.
Pour cette saison 8, les fans de Castle ont dû supporter un ramassis de clichés que tout scénaristes et écrivains valables savent devoir éviter. Hawley et Winter se sont aussi appliqués à détruire presque chacun des personnages, et les liens qui les ont unis.
Entreprise de destruction
Ainsi, l’histoire de l’écrivain et de sa muse a été totalement oubliée dans cette dernière saison. Castle n’étant plus écrivain, mais un détective privé dont on doute parfois des capacités mentales et des talents d’investigateurs. Le personnage n’est devenu que l’ombre de lui-même, une version juvénile et immature de l’homme que beaucoup ont admiré durant plusieurs saisons. Des petits défauts qu’il avait certes depuis le début de la série, mais qui étaient souvent équilibrés par sa loyauté, son intelligence, son courage et ses capacités de déductions. Ces derniers points étaient souvent aux abonnés absents cette dernière saison.
Beckett, de son côté, est devenue de plus en plus froide, et n’était presque plus sur le terrain. Là encore, les qualités qui ont fait de ce personnage un des meilleurs de la télévision n’ont été montrés que trop rarement. Et pour couronner le tout, Beckett et Castle n’ont eu que de trop rares scènes ensemble cette saison. Et dans ces scènes, trop peu soulignaient leur connexion.
L’entreprise de destruction des nouveaux auteurs ne s’est pas arrêtée aux personnages principaux. Lanie, Martha, Ryan, Esposito, Alexis n’ont presque pas eu d’intrigues à eux, n’ont presque pas eu d’évolution. Quand ils ont eu assez de scènes pour faire quoique ce soit.
Et enfin, l’intrigue générale, sur LokSat, elle aussi ratée. Elle aurait pourtant pu être très intéressante si elle n’avait pas été tirée en longueur, ni sans cette fin ratée, décevante, et qui manque clairement d’envergure.
Conclusion faible
La confrontation finale entre Beckett, LokSat et Castle est tellement faible qu’elle en devient ridicule. La révélation de qui est ce gros méchant est une surprise, mais uniquement parce que le personnage choisi ne fait sens que dans la tête des auteurs, et personne d’autres. L’impression qu’ils ont choisi au hasard un des personnages déjà apparu dans la saison est forte.
Pourtant, l’épisode avait bien démarré. Il y avait l’humour et l’amour entre Beckett et Castle, ce qui avait été perdu depuis longtemps. Nathan Fillion offre une superbe performance, les auteurs lui donnant enfin un vrai matériel et de quoi travailler. Mais le reste tombe à plat. La magnifique et excellente Stana Katic ne peut pas montrer pour la dernière fois son incroyable talent, elle n’a aucune scène lui permettant d’offrir une quelconque performance. Les scènes d’action sont trop rapides et se règlent que trop facilement.
Puis, il y a la scène finale. Du moins, ce qui aurait dû être la scène finale si la série n’avait pas été annulée. Ce cliff-hanger aurait clairement enragé les fans, et fait beaucoup parler. La série se termine malheureusement, pour ne pas frustrer les fans, par une petite vignette et un saut dans le temps. Du coup, des questions restent en suspens, et la scène de la fusillade finale semble bien inutile.
Tous les clichés du monde
Et ainsi se termine cette histoire d’amour qu’on a suivi durant 8 ans. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Enfin 3 gamins, dont des jumeaux. Une belle fin heureuse, bien emballée et sirupeuse. Beaucoup trop pour Castle. Cela manque d’un certain humour et légèreté qui était la marque de fabrique du couple. C’est aussi et surtout très cliché. Le Cerveau est prêt à parier que les enfants s’appellent Johanna, Roy et Rysposito . Ce genre de clichés à vomir iraient bien avec cette vignette.
Ainsi, une page se tourne dans le paysage des séries. Castle aura malgré tout eu une longue et belle vie. Il était temps de terminer le livre. Alors même si la fin est décevante, il aura au moins une conclusion. Beaucoup trop de séries ne peuvent pas en dire autant.
The End.
Crédits Images : ©ABC
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