Découvrez l’avis du Cerveau pour le premier épisode de la saison 6 de Game of Thrones, dévoilée cette nuit sur HBO et OCS. Un début de saison en dessous de la qualité habituelle de la série, classique et moyenne, et une séquence finale qui ne manquera pas de faire son effet.
Le moment tant attendu de l’année est enfin arrivé. Game of Thrones est de retour sur nos écrans pour une saison 6, sur HBO aux USA, et en simultané ou le lundi soir en France sur OCS. Le coup d’envoi a été lancé cette nuit, dans un calme assez déroutant, pour un premier épisode moyen sans réel grand retournement à part sa dernière séquence. La critique de ce season premiere, par un Cerveau un peu déçu de marcher en terrain connu, avec un épisode plus que jamais classique.
On commençait à avoir l’habitude de retrouver Game of Thrones avec enthousiasme dans des premiers épisodes de saisons qui offraient, si ce n’est des réponses, les bases de nouvelles intrigues qui annonçaient beaucoup de choses pour la suite. Cette année, on ne change rien. On reprend les mêmes est on recommence dans un calme olympien, sans gros retournement, ni surprise pour la plupart des personnages principaux. Portés par des échanges de dialogues entre les personnages et la suite des évènements encourus dans le final de la saison dernière, ce premier épisode est tout simplement la suite des épisodes précédents. Seul deux réels moments se distinguent dans cette mécanique narrative assez linéaire : une rapide bataille et une séquence de conclusion avec une révélation assez tordue, qui ne manquera pas de faire buzzer la twittosphère, comme la série a son habitude de faire sur les réseaux sociaux.
La garde de nuit noire
Que ceux qui veulent une réponse quant au trépas de Jon Snow, qu’ils passent leur chemin, qu’ils se résolvent à accepter l’inévitable, ou prennent leurs maux en patience. Car oui, cet épisode ne répondra pas à toutes les théories des fans et autres spectateurs qui font de Jon Snow le véritable héros de Game of Thrones, avec la promesse d’un destin incroyable, voué à être ramené à la vie par la Prêtresse Rouge. Comme un pied de nez aux fans, cet épisode intitulé The Red Woman, ne montrera pas cette dernière sauver Jon de sa fatalité, comme le titre aurait pu le suggérer. Non, il ne ressuscitera pas dans cet épisode et, oui, il est bel et bien mort. Un beau cadavre défendu par ses derniers « frères », Ser Davos, et Ghost, qui tentent de retourner la situation au sein de la Garde de Nuit, avec un flegme assez déroutant. Les compères échafaudent des plans sans être réellement perturbés par Thorne, qui a pris les commandes bien évidemment. Et ils attendent… L’attente, est bien le mot qui définit ce premier épisode. Le spectateur attendra pendant longtemps que quelque chose se passe vraiment et ce jusqu’à sa fin.
Temps mort
Ce qui frappe ce premier épisode est bien la lenteur avec laquelle les choses se mettent en place. Si en milieu de saison, le développement des diverses intrigues se font dans le détail et dans des séquences parfois lentes, sans pour autant être un problème (puisque nous sommes en pleine accalmie narrative comme expliqué l’an passé), en début de saison, ce type d’écriture n’est pas approprié dans une série télévisée. Un « season premiere » est censé donner le ton du reste de la saison, de ses thématiques, et l’ambiance qu’on souhaite lui donner. Ici, ce n’est pas le cas. Les scénaristes se contentent simplement de raconter les intrigues des multiples personnages de Game of Thrones, qu’ils soient à King’s Landing, Dorne, Meereen, chez les Dothaki (qui nous avaient un peu manqués, avouons-le) ou à Winterfell.
Surprise et facilités
Certaines d’ailleurs sont réglées avec une facilité assez déconcertante. Ainsi, Sansa et Theon en fuite, rattrapés par la garde des Bolton se font sauver in extremis par Brienne, dans une bataille fort appréciable, le Cerveau ne le cachera pas. Un ressort dramatique d’une facilité hors-normes : un beau deus-ex-machina par excellence. Celui qui va permettre de faire avancer l’intrigue de Sansa la victime, qui comme l’indique les multiples teasers de cette saison 6, deviendra Sansa la Vengeresse pour défendre son domaine en héritage et son clan.
La petite surprise de ce premier épisode est la séquence consacrée aux Lannister : Jaime de retour avec le corps de la défunte Myrcella est un événement qui s’abat comme un coup de massue sur la machiavélique Cersei, qui nous montre un nouveau visage. Celui d’une femme affaiblie, abattue par le sort, consciente de sa méchanceté et du prix de ses actes. Et on aime ! Elle fera référence à la prophétie de sa jeunesse, persuadée qu’elle a tout perdu. Pour le moment Cersei perd son statut de véritable Marâtre Royale et diabolique de Westeros, même si Jaime tente de la convaincre que la vengeance est un plat qui se mange chaud (normalement c’est froid, le Cerveau sait, mais le moitié manchot est pressé de se lancer dans une vendetta internationale à Westeros, qu’on aurait presque envie de lui dire : « Slow down bro »). Une fois de plus, le personnage de Lena Hadey sort son épingle du jeu et étonne, alors que le spectateur pensait tout connaître de cette anti-héroïne iconique de la télévision.
Retour de flammes et séquence osée
La surenchère en communication et marketing autour de Game of Thrones surtout ces dernières semaines, qui ne cessait d’affirmer que la saison 6 sera l’une des meilleures saisons de Game of Thrones a l’effet inverse de celui désiré auprès du spectateur. Affirmé et soutenu par divers acteurs, producteurs et autres membres de la série, cette volonté d’annoncer de l’épique avant l’épique, n’aide pas ce sentiment d’écriture facile et non aboutie au visionnage.
Le Cerveau ne dira pas qu’on s’ennuie, car l’épisode à ses multiples intérêts, comme ce qui se passe à Dorne, où un véritable putsch se produit, Varys et Tyrion à Meereen qui discutent de la marche à suivre sans leur Reine, tout comme la séquence assez inattendue et très « What The Fuck » de fin, qui dévoile la véritable nature de Mélisandre. Mais l’effet attendu et la fébrilité générée par cet excès de communication, cette volonté d’être visible et cette overdose médiatique, n’est évidemment pas là.
Le véritable ressort dramatique que l’on attendait pendant presque 45 minutes ne se dévoile qu’à sa fin. Après un épisode à la mécanique classique et ses intrigues linéaires, Benioff et Weiss proposent aux spectateurs quelque chose d’inattendu histoire de les tenir en haleine, avec un retournement de situation proposé dans « le plus simple appareil ». Si certains diront que cette révélation aurait pût être proposée de manière moins « gratuite », l’effet voulu est là. Game of Thrones a toujours fonctionné sur ces séquences chocs proposées quand on s’y attend le moins, notamment avec des personnages qui ont déjà été présentés sur toutes les coutures. Ça marche un peu, même beaucoup, mais ça énerve aussi, car c’est, une fois de plus, trop facile et trop dénudé.
Wait and see
Le problème de cette séquence qui aura bien évidemment l’effet escompté sur tout le monde – même le Cerveau – est qu’à posteriori, le sentiment d’entourloupe remonte à la surface. Pourquoi dévoile-t-on sa nature comme cela ? Et surtout, pourquoi pas plus tôt dans l’épisode ? Dans un épisode qui ne propose aucun véritable ressort dramatique qui pourrait changer le cours des intrigues entamées depuis 5 ans, cette révélation un peu « dégoûtante », mais surtout osée, lance son lot d’hypothèses, qui, le Cerveau l’espère, ne mettront pas 5 épisodes pour être résolues, et aura de véritables impacts sur les différents sorts de nos héros.
En attendant, le Cerveau se console en se disant que ce n’est que le début, et que les scénaristes de Game of Thrones peuvent toujours se reprendre pour nous offrir une belle suite à tous ces personnages bafoués, trahis, mal en point, ou dans des situations extrêmes. On notera pour finir que le tant attendu Bran et son fidèle Hodor se font désirer. Peut-être que ces disparus de la saison 5 relèveront le niveau de Game of Thrones qui vient de descendre officiellement d’un cran et devient moyen, tout en gardant le potentiel de redevenir « Athdavrazar* », comme on le dit si bien en Dothraki. Réponse la semaine prochaine.
*excellent
Crédit : ©HBO
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