Réalisation : Ridley Scott
Casting : Chrristian Bale, Joel Edgerton, Aaron Paul, John Turturro, Ben Kingsley, Sigourney Weaver, Ben Mendelsohn…
Titre original : Exodus Gods and Kings
Genre : Drame, Historique
Durée : 2h35
Année de production : 2014
Distributeur : 20th Century Fox
Sortie en salles le 24 décembre 2014
Critique de Exodus Gods and Kings, film biblique de Ridley Scott qui en met plein les yeux mais qui ne touche pas vraiment.
Exodus Gods and Kings est une relecture du fameux récit biblique mythique de l’Exode des Juifs au moment de leur fuite d’Égypte vers la Terre Promise d’Israël. Ridley Scott offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.
Les événements se déroulent en 1300 avant JC alors que Moïse (Christian Bale) et Ramès sont généraux dans l’armée du père de Ramsès, le Pharaon Seti. Moïse a été adopté et élevé auprès de Ramès. Les deux hommes sont comme des frères mais Ramsès se sent menacer par le fait que Moïse est peut-être meilleur que lui. Moïse va apprendre qu’il est en réalité hébreu et qu’il est né pour diriger son peuple esclave vers la liberté. En apprenant la vérité, Ramsès va chasser Moïse du palais et le pousser à l’exile. Dans son périple, Moïse va finir par fonder une famille et devenir berger mais son destin va le rattraper. C’est dirigé par Dieu qu’il va mener son peuple vers la liberté. Un Dieu qui prend l’apparence d’un enfant.
Impressionnant à l’image
Ridley Scott maîtrise son genre épique comme on a pu le voir dans Gladiator ou Kingdom of Heaven. A l’image, le film est sublime. La réalisation de Ridley Scott est spectaculaire. La bataille du début du film est savamment dirigée et les 10 plaies d’Egypte avec les invasions des animaux rendent bien à l’écran. Les décors sont en partie naturels ce qui rend les choses moins artificielles et les effets spéciaux en mettent plein la vue surtout en 3D. Les costumes et le maquillage sont aussi bien exécutés. En apparence donc, le film est beau mais il manque une véritable humanité derrière tout ça et surtout il manque une écriture plus solide. Exodus Gods and Kings est un peu froid malgré de bons acteurs. Les femmes sont en revanche des objets de décoration qui ne servent malheureusement pas à grand chose dans le film. Elles sont complètement mises au second plan. Elles sont souvent présentes dans des scènes plus intimistes et c’est là que Scott pêche avec une émotion quasi inexistante. On déplorera aussi la sous utilisation d’Aaron Paul qui campe ici un Josué peu considéré.
L’humain peu approfondi
Après le Noé de Darren Aronofsky cette année, voici un autre film tiré de la bible qui joue sur le terrain du grand spectacle avec un homme pourvu d’une mission pour sauver son peuple. Là où Noé arrivait à mettre l’humain au centre de l’histoire, Exodus Gods and Kings échoue. Cette histoire de l’exode est très riche et il y a beaucoup à puiser dedans. La rivalité de Moïse et Ramsès qui sont à la base des frères des coeurs n’est pas assez approfondie. On a presque l’impression que Ridley Scott n’était pas très intéressé par les émotions que cette histoire pouvait susciter. On a ici une opportunité manquée d’aller plus loin dans l’humain, de donner une autre dimension à cette histoire. C’est certes une histoire de dieux et de rois mais l’humanité est tout de même importante. Ridley Scott a mis toute son énergie dans la forme plutôt que sur le fond. C’est un très beau paquet, bien emballé mais le cadeau n’est pas complètement satisfaisant à l’intérieur.
Le film va vite positionner Moïse en héros et faire de Ramsès le méchant facile. On laisse peu de place à la nuance dans “le bien contre le mal”. Moïse est le leader parfait tandis que Ramsès est un incompétent. Christian Bale parlait d’un Moïse très humain mais il ne l’est au final pas tant que ça tant il apparaît en être parfait. Même quand il décide de quitter sa famille pour mener sa mission à bien, on voit ici un héros presque sans faille. Et bien sûr, on ne peut pas parler de Moïse sans penser à Charlton Heston dans les 10 Commandements. Un classique du genre. Le Moïse de Bale est différent, il est très imposant mais moins bon que celui de Heston. Le film reste du grand spectacle avec des batailles réussies et des effets spéciaux grandioses. C’est donc à voir en famille en cette veille de Noël.
Pour finir, le manque de diversité dans le casting est un problème. On ne peut pas s’empêcher de penser qu’il y a clairement un souci. Si les acteurs sont excellents, cela ne change pas le fait que le casting principal est trop blanc pour jouer des Égyptiens.
Bande-annonce
Crédits : 20th Century Fox
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