La planète des singes : l’affrontement – Ave César, Respect et robustesse

Une tragédie Shakesperienne fantastique, dans La planète des singes 2 : l’affrontement, César va apprendre la véritable nature des sentiments humains, la critique

Une nation de plus en plus nombreuse de singes génétiquement évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui ont survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt.

Ave César : Respect et Robustesse

La planète des singes 2 : l’affrontement se déroule 10 ans après les évènements du premier opus avec James Franco. Les humains sont en voie d’extinction suite au virus développé dans La planète des singes: les origines (2011). Dans un monde post apocalyptique, César a bien grandi : il est le leader respecté de sa communauté où il vit reclus entre singes évolués, comme une tribu des siècles anciens.

Ca chasse, ça a domestiqué les chevaux, ça maîtrise le feu et ça parle en langage des signes, mais pas que. Une vie paisible loin des hommes, en harmonie dans cette forêt symbolique aux alentours de San Francisco. «Singe ensemble singe fort» est le modo de la communauté de César. Une tribu simienne, qui ferait presque oublier sa nature animale et sauvage, pleine de force et de principe. Une tribu qui va remettre en question les fondements de la race humaine à travers la sienne, mais surtout, avec un affrontement guerrier attendu depuis le premier opus. Un affrontement qui va lier les hommes et les singes mais aussi les séparer.

La marche de l’Empereur

La science-fiction, dans son essence, est un genre dédié à la remise en question de la nature humaine. Et La Planète des singes 2 : L’affrontement s’en sort très bien  dans cet exercice, malgré certains stéréotypes attendus lorsque l’on va voir ce film. Si les adaptations libres et précédentes du roman de Pierre Boulle étaient plus ou moins ratées ou peu développées, celle de Matt Reeves (Cloverfield) au moins, a le mérite de tenter de faire réfléchir le spectateur sur notre nature belliqueuse, qu’elle soit entre nous ou face à d’autres peuples. Un blockbuster certes, qui va tomber dans les écueils de son genre, surtout dans les trente dernières minutes d’affrontements explosifs entre les deux races, à trop s’en mettre l’une sur l’autre à coup de chars et projectiles en feu, mais qui prend le temps de revenir sur des thèmes universels : la pitié, la trahison, la peur de l’autre et la loyauté.

Un peu comme une tragédie Shakesperienne des temps modernes ou fantastiques, César va apprendre la véritable nature des sentiments, de la haine tant côté humain que simien. Presque comme un hymne contre la haine et le racisme, made in Hollywood, of course, La planète des singes : l’affrontement réussit au moins sur ce point. On est parfois touché par les rapports entre César et Jason Clarke, parfois lassé par certaines facilités scénaristiques ou la platitude de certains personnages, mais dans l’ensemble, séduit par ces singes à l’écran.

Visuellement bluffant

La Planète des Singes : l’Affrontement arrive à nous offrir un blockbuster estival qui vaut la peine d’être vu, avec une esthétique visuelle réussie, de l’émotion, des singes aux visages bluffants de réalisme. Le tout, malgré certaines inspirations décors très stéréotypées de villes envahies par la nature suite à un évènement post apocalyptique (San Diego désaffectée nous ferait presque croire à une suite de I am Legend ou the Last of us).

Un cliché qui aurait pu être évité comme beaucoup d’autres, mais très vite balayé par la puissance épique, le charisme de César incarné avec beaucoup de conviction par Andy Serkis, tant dans la gestuelle que la voix, le tout délivré dans des effets spéciaux hallucinant de réalisme, surtout concernant les expressions et visages de ces animaux, une bande originale émouvante signée Michael Giaccino, pour un film qui mérite sa première place au Box Office Américain. Qu’il en profite, les Gardiens de la Galaxie pourraient bien détrôner l’Empereur Chimpanzé d’ici quelques semaines.

La Planète des Singes 2 : L’Affrontement – Bande annonce

Crédit photos : ©Twentieth Century Fox Films 2014