Life Origine Inconnue : La boite de Pandore à monstruosité martienne

Bienvenue dans L’ISS. La célèbre plateforme spatiale de recherche internationale en orbite autour de la Terre. Une infrastructure connue du cinéma, que les spectateurs ont pu apprécier notamment dernièrement dans l’excellent  Gravity, d’Alfonso Cuaron.

Une station spatiale désormais mythique qui sera le huis-clos d’un film qui ne jouit pas d’une couverture médiatique body-buildée, avec pourtant de beaux noms du cinéma en tête d’affiche : Jake Gyllenhaal et Ryan Reynolds. Un thriller aux abords minimalistes et simples, mais pour le moins efficace. Voire même parfois surprenant : Life Origine Inconnue.

Perdus dans l’Espace

Life Origine Inconnue raconte l’histoire d’une équipe d’astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale. Les six membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars. Alors qu’ils approfondissent leurs recherches, leurs expériences vont avoir des conséquences inattendues, et la forme de vie révélée va s’avérer bien plus intelligente que ce qu’ils pensaient…

Alors que certains préparent une expédition de colonisation de la Planète Mars et que les recherches spatiales vont bon train concernant la planète rouge, Life Origine Inconnue surfe sur l’actualité  pour proposer un film de Série B. Un cross-over de genre, entre thriller efficace, film fantastique et SF traditionnelle. Porté par une scénarisation assez soutenue et une réalisation irréprochable de Daniel Espinosa, Life Origine Inconnue est un film aux premiers abords célébrant la curiosité et la science, avant de finir dans un véritable bain de sang fantastique, à travers un huis-clos stressant et anxiogène, avec de l’action à foison. Un film qui pourrait bien couper le souffle de certains spectateurs, notamment lors de son dernier quart d’heure.

Boite de Pandore

Si certains verront dans les premières séquences de Life Origine Inconnue une espèce de clone attardé de Gravity, notamment via certains plans séquences à la hauteur de la mise en scène de Cuaron, Life n’est en rien un rip-off du film avec Sandra Bullock. Plus fantastique, plus humain, mais surtout beaucoup plus nihiliste, Life Origine Inconnue est plus un questionnement sur la volonté humaine de dépasser ses peurs, de rechercher et comprendre ses origines mais aussi un hymne à la survie. Une espèce de mise en garde face à la curiosité de notre espèce, qui peut nous mener à notre perte. Une prise au piège originale et sournoise, loin de finir comme on s’y attendrait.

Comme avec une boite de Pandore, la découverte de cette forme de vie sur Mars, que la Terre choisi de nommer Calvin, sera l’origine de sa perte. Si dans Gravity, la survie était célébrée dans sa forme la plus simple et positive, dans Life, le ton est bien plus fataliste que ce qui est attendu. Et le fatalisme est bien au rendez-vous jusqu’à la dernière séquence du film.

Huis-clos prenant

Même si Life Origine Inconnue souffre de quelques erreurs, notamment dans l’équilibre entre intrigue et action, le film propose de véritables moments de dépaysement en Espace et des sensations parfois plus oppressantes et immersives que d’autres films du même gabarit on pût proposer. Si certes scénaristiquement des défauts sont à pointer, notamment vis-à-vis de la superficialité de certains personnages, d’autres, comme celui interprété par Gyllenhaal, sont touchant et favorisent l’empathie, pour un véritable voyage stressant, cloisonné aux côté de ces chercheurs astronautes face à un alien redoutable qui semble indomptable.

Et même si parfois, on a l’impression d’être face à un épisode de la saga Alien, ou d’assister aux origines de du vilain Venom, Life Origine Inconnue propose une bonne heure loin de notre Terre, avec son lot d’émotions, de stress, et de curiosité vis-à-vis de cette histoire inédite sur l’origine du monde, ou bien même de la vie.

Visuellement stressant

Le Cerveau tient à saluer le directeur de la photographie Seamus McGarvey (Reviens-moi, The Hours), qui permet de proposer des couleurs et des plans portés par des lumières bien placées dans certaines séquences, qui nous font oublier parfois que nous sommes dans une salle de cinéma. La réalisation reste irréprochable et loin d’être dopée par des effets spéciaux à toutes les sauces, histoire de garder une certaine authenticité de l’environnement dans lequel évoluent nos personnages. Les décors sont bien exécutés, et les scènes, qu’elles soient de découvertes, de partage, ou de tension, ainsi que celle d’actions, sont portées par une bande originale qui vient soutenir le film avec des sonorités bien choisies, favorisant l’empathie et l’émotion face à l’écran.

Certes, le Cerveau ne va pas dire que Life : Origine Inconnue est le film de l’année. Néanmoins,il reste un film de SF et de Série B qui mérite d’être vu en salle pour son lot d’émotions, son huis-clos intelligent, et son voyage en espace loin de ce qu’on imagine, entre célébration de l’humanité et nihilisme. Et rien que pour cela, le Cerveau vous recommande de prendre un billet pour l’ISS dès aujourd’hui. Surtout lorsque l’on est amateur de film de genre.

Life Origine inconnue : Bande Annonce

Crédit photos : ©Sony Pictures Entertainment