Critique des premiers épisodes de Snatch, le remake en série du film de Guy Ritchie, avec Rupert Grint et Luke Pasqualino.
En 2000 sortait Snatch, un film de Guy Ritchie, avec Brad Pitt et Jason Statham, qui tentait de faire son Tarantino. A l’époque, le film avait ses détracteurs mais au fil du temps, il est devenu plus ou moins culte. La prestation de Brad Pitt avait surtout marqué les consciences. Dix-sept ans plus tard, la trame du long-métrage revient sous forme de série, produite par le service streaming nord-américain de Sony : Crakle. Un remake en série qui passe complètement à côté de son potentiel.
Dans Snatch la série, une bande de jeunes se retrouve dans la tourmente du crime organisé. On découvre Albert Hill (Luke Pasqualino), le fils d’un criminel qui s’est fait arrêter il y a 15 ans quand Albert était encore enfant. Son père Vic (Dougray Scott) est aujourd’hui en prison mais depuis sa cellule, il a la vie plutôt agréable et gère ses affaires depuis son smartphone.
Aux côtés d’Albert, on rencontre Charlie Cavendish (Rupert Grint), un gosse de riche londonien qui s’amuse à jouer au criminel avec des petites arnaques ça et là. Albert et Charlie sont entourés de Billy (Lucien Laviscount), un boxer en galère et Lotti (Phoebe Dynevor), une jeune fille qui tente de se tirer des griffes de son petit-ami Sonny Castillo un autre criminel du coin incarné par Ed Westwick (Gossip Girl) qui est censé être cubain et qui n’a pas vraiment la saveur de la Havane.
Un remake inutile
Alors qu’on avait espoir que ce remake soit un tantinet intéressant, il n’en est rien. Le premier épisode rappelle grandement le film avec Albert et Charlie qui mettent toutes leurs économies sur un combat de boxe. Bien évidemment les choses ne se déroulent pas comme prévu et ils vont devoir trouver le moyen de se refaire. Et comme dans le film, il y a des diamants et du split screen à en revendre.
Snatch a aussi un problème dont souffrent certaines séries : le casting principal est bien trop beau pour être crédible dans leur rôle. C’est assez facile de dire ça mais il est difficile d’être crédible dans le monde du crime quand la majorité du casting ressemble à un défilé de mode. Ils se feraient bien plus d’argent ailleurs que dans le crime organisé, avec bien évidemment moins de soucis. Les personnages ne sont pas aidés par le scénario peu attirant, poussif et mal maîtrisé. Pasqualino est l’équivalent du personnage de Jason Statham dans le film et si le jeune acteur découvert dans Skins n’est pas mauvais, il manque de mordant dans ce rôle.
En surface
Avec Snatch il est évident que Rupert Grint souhaite s’éloigner le plus possible de Harry Potter. Dans un sens il y arrive, mais il est dommage que la série qu’il a choisie et qu’il produit, manque de consistance. On reste en surface, les acteurs offrent des performances correctes mais ne vont pas jusqu’au bout de ce qu’ils sont capables de faire. On est censé être dans un monde de criminels mais on a du mal à sentir le côté en trois dimensions et le combat interne des personnages.
Snatch se veut être pertinente et captivante mais elle reste en surface. Elle se veut être dangereuse et risquée mais elle est plate et ne prend pas énormément de risques. C’est bien dommage parce qu’elle aurait pu être amusante et innovante, à l’image du film qui l’a inspiré. Elle en fait trop dans son montage surfait qui n’est que de la poudre aux yeux et les dialogues sont faciles. Mais qui sait, peut-être que les choses s’améliorent après les deux premiers épisodes.
Crédits ©Crakle
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