Critique du remake anglais de Real Humans intitulé Humans.
Dimanche soir, la chaîne anglaise Channel 4 en association avec l’américaine AMC lançait sa version de Real Humans avec un remake simplement appelé Humans. Ici aussi, dans un futur proche, les robots, appelés les Synths, ont remplacé les humains pour les tâches difficiles du quotidien et sont utilisés dans la vie de tous les jours pour venir en aide aux humains. On découvre ainsi dans le pilote un père de famille débordé qui achète son premier Synth pour l’aider à la maison ainsi qu’un vieil homme qui voit son synth comme son fils et refuse de s’en débarrasser bien qu’il soit défectueux. Et le fil rouge de la série : des robots, comme Anita, ont développé une conscience et des sentiments parfaitement humains et ont tenté de gagner leur liberté avant d’être capturé et remis sur le marché. Léo, leur humain protecteur, tente de les retrouver et de libérer de leur chaîne à nouveau. Malgré la qualité générale du pilote, une question se pose après la vision du premier épisode : pourquoi ?
Remake Inutile…
En effet, ce remake anglo-américain semble ne rien apporter de plus que la version suédoise. Généralement, lorsque une chaîne décide de produire un remake, c’est pour rendre une idée, un concept plus parlant, culturellement à leurs téléspectateurs. Or, si on enlève l’accent des personnages, Humans n’est pas vraiment marqué par la culture anglaise, ni même américaine. Les personnages principaux pourraient aussi bien être anglais, américains, suédois ou même français, il n’y aurait pas une grande différence. L’action est proche de celle de la série originale, les problématiques aussi. Comme dans Real Humans, Humans tâcle dans son pilote des problèmes de société qui sont réels dans toutes les cultures des pays dits développés. Seule l’ambiance générale est peut-être un peu moins anglosaxone, mais cela reste trop mineur pour justifier le remake.
Les mêmes problèmes d’ailleurs soulignés dans la version suédoise : la solitude et l’isolement des personnes âgées, les mères qui ont du mal à jongler entre leur travail et leur famille et se culpabilise sans compter un zeste de réflexions sur le commerce du sexe. La question sur la conscience des Synthétiques, leur utilisation par les humains et si c’est de l’esclavage ou non est même effleuré dans ce series premiere. Tout cela sera certainement plus creusé dans les prochains épisodes.
…mais série captivante
Humans est peut-être un remake inutile, mais ce n’est pas pour autant une mauvaise série en soit. Et surtout, contrairement à l’habitude des américains, les anglais n’ont pas fait un copier coller de la série originale. Si tous les thèmes abordés par la version suédoise se retrouvent et si les situations de bases sont là, les histoires prennent des directions différentes dès le pilote. C’est la même histoire, mais racontées autrement, ce qui peut être intéressant. Il faudra attendre la fin de la saison pour se prononcer à ce sujet.
La qualité de Humans vient aussi et surtout de ces acteurs. On citera en particulier Gemma Chan, dans le rôle d’Anita, parfaite en Synth douée de conscience. Les personnages sont déjà attachants. On s’inquiète déjà pour George, rendu très touchant par l’interprétation impeccable de William Hurt. La réalisation permet de tenir le spectateur du bout à l’autre de l’épisode et de se laisser captiver par l’histoire que la série tente de raconter. Humans dans son pilote montre beaucoup de qualités. La série en elle-même est très prometteuse et sait capter l’attention très rapidement. Elle s’adresse surtout à ceux qui n’auront pas vu Real Humans, même s’il sera intéressant de voir si Humans avec les mêmes thèmes et intrigues de bases tirera les mêmes conclusions que sa grande soeur.
Crédits Images : ©Channel4
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