Retour sur la fin de la saison 4 de Sherlock qui offre un jeu de famille et qui pourrait bien être la dernière. Spoilers.
Hier soir, les téléspectateurs de Sherlock ont assisté à ce qui pourrait bien être le tout dernier épisode de la série. Un dernier épisode nommé, de manière assez appropriée, “The Final Problem” . Un épisode loin de tout ce qui a été fait auparavant dans la série et qui fut assez perturbant dans sa structure. On se serait presque cru dans un film de genre, à la Saw.
Sherlock découvre qu’il a une soeur prénommée Eurus. Une soeur très intelligente mais aussi extrêmement dangereuse et psychopathe qui lui a été cachée et dont il n’avait plus le souvenir. Une soeur qui le torture depuis des années à son insu. Il se trouve que cette soeur est la même personne avec qui John flirtait dans l’épisode 1 et c’est aussi la thérapeute de l’épisode 2, ainsi que celle qui s’est fait passer pour la fille de Culverton Smith (Toby Jones) auprès de Sherlock.
Un fil rouge qui s’est dissimulé un peu partout pour se révéler dans le final. Cette dernière est détenue dans une prison ultra sécurisée, mais apparemment pas assez sécurisée pour elle, puisqu’elle prend rapidement le dessus en lobotomisant tout le monde et en s’échappant régulièrement. Durant tout l’épisode, Eurus va jouer à un jeu psychologique et se prêter à une expérience qui va embrouiller l’esprit brillant de son frère Sherlock.
Tout est lié
Le premier épisode de la saison 4 était une petite déception, avec une mort mal gérée même si, au fond, c’était nécessaire pour arriver là où la série se termine. Le deuxième épisode fut un peu plus intéressant avec un Toby Jones dans le rôle d’une ordure finie. Ce dernier épisode arrive à lier Moriarty, qui dans le fond, a toujours été le véritable ennemi de Sherlock, et sa soeur, un personnage dont on ignorait l’existence jusqu’à présent. Si Moriarty est bel et bien mort, il y a 5 ans, il a fait connaissance avec Eurus et lui a laissé des enregistrements qui lui ont été bien utiles pour manipuler ses frères.
Mark Gatiss et Steven Moffat ont dévoilé que cette fin était celle envisagée depuis le début. Que tout ce qui a fait jusqu’à présent était fait pour arriver à ce point. Si en fin de compte, on en revient toujours à Sherlock, la série a toujours été à son paroxysme quand Sherlock résolvait des affaires insolvables. Quand il tente de comprendre le commun des mortels ou quand il se montre humain, faisant preuve de compassion, surtout à travers son amitié profonde avec John.
Le chemin et l’état psychologique de Sherlock est le centre de la série et cet épisode a débloqué quelque chose d’important en lui. Sans spoiler, la grosse révélation sur le chien de Sherlock et les raisons de l’incarcération de Eurus jouent un rôle important dans son évolution. Il a réprimé énormément depuis son enfance ce qui en partie, explique son asociabilité. En fin de compte, même si Sherlock est un “sociopathe de haut niveau”, il est un réalité un “petit garçon.” Il a des émotions comme tout être humain, ce qui est même souligné par Lestrade qui fait une apparition furtive dans l’épisode.
Mycroft pas si malin
Si la série reste très centrée sur Sherlock, The Final Problem a révélé beaucoup de choses sur son frère Mycroft. Un Mycroft qu’on sent un peu plus vulnérable et qui a aussi volé la vedette sur quelques moments “comiques”. Cependant, alors qu’on avait toujours affaire à un Mycroft assez compétant dans son travail, cet épisode ne lui fait pas justice. Celui qui se pensait plus intelligent que Sherlock s’est bien fait avoir avec Eurus, puisque même s’il avait un oeil sur elle, elle l’a complètement berné, faisant de lui un incompétent. C’est aussi de sa faute si elle a eu un moment non-surveillé avec Moriarty. De plus, il la renvoie à la fin dans l’établissement duquel elle n’a cessé de s’échapper.
Sherlock reste une très bonne série, avec des personnages intrigants et bien construits le tout porté par un excellent casting. Les premières saisons ont été un régal, pleines de rebondissements savoureux, de personnages bien écrits et de storylines maîtrisées. Une vision très moderne et réussie de l’oeuvre de Arthur Conan Doyle. Mais dans les dernières saisons, la série s’est parfois perdue dans ce qui a fait d’elle un excellent programme. Parfois à vouloir être trop “hype” on en perd son authenticité et sa fraîcheur. Aussi excellente que la série puisse être, elle a eu tendance vers la fin a vouloir en faire trop.
Saison ultime ?
En aucun cas on ne renie la qualité de Sherlock qui reste sans conteste l’une des meilleures séries de ces 10 dernières années. Le problème est que quand on a mis la barre aussi haut, il est difficile de rester au sommet. Et c’est justement parce qu’elle est une très bonne série qu’on est un peu déçu quand elle est en dessous de ce dont elle est capable. On reste aussi sur notre faim par rapport à certains points comme les ramifications du meurtre de Magnussen à la fin de la saison 3, ou encore l’évolution de certains personnages comme Molly et Mrs Hudson qui ont malheureusement toujours été explorées en surface. Il en est de même pour la réconciliation de John et Sherlock un peu trop facile.
Cet épisode semble clairement tourner une page et marquer la fin de la série. La saison ne se termine pas sur un cliffhanger insoutenable, il n’y a pas de frustration et les personnages continuent de vivre tranquillement. Pour le moment, rien n’est officiel, mais tout porte à croire que Sherlock s’arrête ici, à moins qu’il ne revienne de temps en temps pour des épisodes spéciaux. Affaire (peut-être) à suivre…
Crédit ©BBC
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