Nouvelle série originale de la plateforme Hulu, mise en ligne hier aux USA et dès le 9 octobre sur OCS en France, The First propose un drame familial dans une série d’anticipation loin des étoiles. La critique
Mars. L’engouement pour la planète rouge ne cesse d’alimenter notre quotidien, que ce soit dans l’actualité avec les recherches et diverses missions de la NASA, ou au cinéma, avec dernièrement Seul sur Mars ou Mission To Mars dans les années 2000, pour ne citer que ceux là.
La planète réputée inhabitable est la prochaine « Frontier » de l’espace. La possibilité et probabilité d’une colonisation de la planète n’ont jamais été aussi réelles qu’à notre époque, surtout depuis qu’on a découvert de l’eau à sa surface. The First, part de cette probabilité plus que certaine d’une expédition humaine vers Mars, pour proposer une série autour des pionniers qui vont tenter un premier voyage vers la planète rouge.
Du grand au petit écran
Avec Sean Penn à l’affiche, qui marque son retour à la télévision depuis un rôle secondaire dans deux épisodes de F.R.I.E.N.D.S il y a 17 ans, et Beau Willimon à la création (House of Cards), la barre était élevée et les attentes très hautes, pour ce qui pouvait être une série astrale sur la conquête de l’espace, à l’heure où notre planète semble irrévocablement en danger.
Malheureusement, les amoureux de la SF, de l’espace et des épopées galactiques vont être déçus. En effet, The First, après trois épisodes visionnés ne décolle pas vraiment. Loin de désintéresser complètement, The First n’est pas vraiment une série d’anticipation axée sur l’espace. Plus drame familial que récit science-fictionesque, The First ne fera sûrement pas l’unanimité auprès des téléspectateurs.
Mission to Mars
The First est l’histoire de Tom Hagerty (Sean Penn). Veuf et astronaute, 13ème homme à avoir marché sur la lune, Tom participe à la première mission de colonisation interplanétaire de la planète Mars, dans un futur assez proche.
Concentrée sur la préparation de cette mission après un premier essai raté, The First est plus axée sur la vie de ces astronautes, leurs préparations mais aussi drames familiaux, qu’une série d’expédition spatiale.
Décollage retardé
Deux épisodes visionnés, on comprend très vite que The First ne décollera jamais et restera bel et bien au sol. Même si quelques images de flashbacks en plein espace orbital apparaissent çà et là, The First est une série qui se concentre sur l’impact de cette mission sur les différents protagonistes ainsi que le héros incarné par Sean Penn.
Héros à distance
Un héros torturé et accablé par son passé et sa famille, entre le décès de son épouse et l’addiction de sa fille. Si l’acteur excelle dans son rôle, entre tendresse, tristesse du deuil, maladresse d’un père ou leader d’une équipe d’astronautes, le personnage semble assez construit pour proposer quelque chose d’intéressant.
Malheureusement, l’exposition narrative ainsi que la lenteur des deux premiers épisodes manquent de créer un lien affectif avec ce héros, ou quelconque autre personnage de la série, plus contemplative qu’imaginé.
L’Humanité avant l’Espace
En effet The First se concentre sur l’humain avant l’espace. Sur l’impact d’un travail comme celui d’un astronaute, qui impacte tous ceux qui ceux qui partagent le quotidien de ceux qui s’aventurent à voyager dans l’espace.
On ne cherche pas à faire rêver, célébrer ou sublimer le courage de ces « héros américains », comme l’aime en général le faire Hollywood. L’intention de The First est de montrer que ces personnes qui offrent leurs vies dans des expéditions à risques sont des personnes bien plus fragiles qu’on le pense, entre doutes, drames familiaux, dépression et questionnement continuel.
Plus cérébrale que spatiale
Une série bien plus psychologique et cérébrale que fantastique, ce qui pourrait décevoir ceux qui s’attendaient à découvrir Mars sur le petit écran autrement que dans la série de National Geographic. Une série produite avec un cachet indéniable et des effets spéciaux éparses, mais réalistes. Les images de la Terre dans l’espace sont sublimes face à une esthétique dans le quotidien de ces personnages, somme toute classique, mais efficace.
Pour le voyage digne d’un astronaute devant son écran, il faudra attendre, l’intrigue des premiers épisodes de The First se déroulant deux ans avant le décollage des colons vers Mars.
Loin des étoiles
Entre temps, le spectateur suivra tous les personnages entre flashbacks et tribulations familiales, doutes, douleurs et questionnements, comme si le créateur de la série souhaitait montrer l’essence de l’humanité à travers tout ce qu’elle a de complexe et difficile.
Notamment quand elle cherche à atteindre les étoiles. Une humanité plus complexe et fascinante qu’un système solaire sûrement aux yeux de Willimon. On aurait aimé un peu moins de contemplation et plus de SF, cela-dit, pour une épopée fantastique engageant le spectateur à rejoindre la préparation du voyage aux côtés de ces héros.
Crédit photos : ©Hulu/Paul Schrimaldi
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