Les pingouins de Madagascar : Moi, mignon et sympa

Voguant sur la vague des spin-off de personnages comiques de films d’animation, Les pingouins de Madagascar débarquent avec un film amusant mais très classique.

Il y a presque 10 ans de cela, les petites têtes blondes de France et de Navarre découvraient Alex le lion, Marty le zèbre, Melman la girafe et Gloria l’hippopotame, les charmants personnages du film d’animation de Dreamworks Madagascar. Après 3 films assez inégaux, les producteurs se sont rendus compte que ceux qui tiraient leur épingle du jeux n’étaient pas les protagonistes mais les personnages secondaires, à savoir une bande de pingouins complètement allumés se prenant pour des agents secrets. Alors que la série animée basée sur leurs aventures est encore diffusée à la télévision, voila qu’un film entier leur est dédié.

Octopussy

Après leurs mésaventures au cirque, Commandant, le leader, Kowalski, le cerveau, Rico, l’homme à tout faire et Soldat, le… pingouin (?) se font la malle et décident de repartir de zéro. Alors qu’ils avaient réussi à se frayer un chemin en 5 minutes dans Fort Knox pour… des apéritifs au fromage, ils se font enlever par un savant fou qui s’avère être leur némésis auto-proclamée, Dave le poulpe. Ce dernier a monté un plan génial pour se venger d’eux à l’aide de son Sérum de la Méduse. Mais à peine eut-il le temps d’expliquer les tenants et aboutissants de l’affaire que les pingouins s’évadent et se font secourir par une équipe officielle d’animaux agents secrets, le Vent du Nord. Ces derniers vont avoir besoin de leur aide pour coincer Dave et mettre fin à ses machinations.

Quatre oiseaux dans le Vent… Du Nord.

A la question : Les Pingouins de Madagascar est-il drole ? Le Cerveau répond oui, clairement. L’enchainement de l’action, les dialogues, les situations… Tout est mis en place pour que le film remplisse sont contrat de comédie pour enfants. Seulement, ces dernières années, les films d’animations ont développé un humour à plusieurs étages, histoire de s’adresser autant aux enfants qu’à leurs parents ou accompagnateurs plus âgés. Dragons, Moi, Moche et Méchant, Tempête de boulettes géantes, Astérix Le Domaine des Dieux… Chacun possède cette particularité de parler à différentes générations à travers des références ou des thématiques sous-jacentes qui se laissent apprécier selon l’âge. Seulement, Les pingouins de Madagascar ne le font pas. Ils s’adressent avant tout à un public jeune en offrant une intrigue somme toute classique, avec des personnages stéréotypés. Sauf un.

Poulpitapo

La véritable seule originalité de Les Pingouins de Madagascar, c’est son antagoniste, Dave le poulpe. Avec ses allures de vilain du dimanche ne sachaant pas faire fonctionner son propre système de communication ou voulant se venger des pingouins pour des raisons discutables, il en devient autant attachant que diabolique. Surtout lorsqu’il fait des jeux de mots en appelant ses poulpes de mains (« Nicolas, cage them ! »), seul oasis de référence que les plus âgés trouveront et qui relancera à coup sûr l’intérêt du film pour eux. C’est limite à se demander s’il n’aurait pas été plus simple de faire un film uniquement sur lui et ses acolytes… Cela dit, réflexion faite, ça a déjà été fait et avec brio.

Décalage

Malgré tout cela, il y a un dernier détail qui chiffonne légèrement le Cerveau. Un détail sûrement qui ne dérangera peut être personne d’autre, mais qui mérité d’être soulevé. Jusque là, les films estampillés Madagascar avaient habitué le spectateur à un univers relativement réaliste (si on omet les animaux parlants, cela va de soi). Cependant, ici, Les Pingouins de Madagascar instaure d’autres codes qui changent la donne. Dans le film, le Vent du Nord, la fameuse unité composée d’animaux venus du grand froid, possède des gadgets futuristes et hors de prix. L’introduction d’un élément pareil dans une structure déjà bien établie vient bouleverser les croyances du spectateur qui peut rester perplexe devant un tel changement de cadre. Une fois de plus, il est possible que cela n’affecte que les plus âgés et que les têtes blondes accepte cela sans broncher. Ce qui reste l’objectif principal, puisqu’il s’agit de la cible principale du film.

Oui, Les Pingouins de Madagascar est drôle. Oui le film est rythmé, haletant et possède tous les codes pour en faire un bon divertissement pour la jeunesse. Et c’est là que réside la principale critique du Cerveau : il n’est qu’un divertissement et manque clairement d’ambition. Attention à ceux qui avancent que ce n’est qu’un film pour enfants, Il rétorquera que justement, c’est parce qu’il s’agit pour enfant que les efforts dessus doivent être multipliés. Mais trêve de démagogie, Les Pingouins de Madagascar n’en reste pas moins une bonne petite comédie classique, bourrée de stéréotypes et de situations réchauffées. Mais en même temps, pourquoi creuser à côté d’un filon déjà tout tracé ?