Le Cerveau a vu le premier épisode de Nox. Solide sans être exceptionnel, il permet de se faire autant d’espoirs que de craintes pour la suite.
Nouvelle série française made in Canal+, Nox est le nouveau thriller qui fait parler en ce moment. Mini-série de six épisodes, elle a notamment de beaux arguments au casting avec Nathalie Baye ou Maïwenn. Mais ce qui attire, et qui après tout est presque l’unique chose sur laquelle est construit ou du moins vendu la série, c’est son cadre : les égouts de Paris. Enfin, pas que les égouts, mais tout ce qui est souterrain.
Commençant à la base comme une simple série policière, Julie, une inspectrice de police jouée par Maïwenn, va se retrouver dans une course poursuite au sein des égouts, seule, alors qu’elle était en planque. A la fin de l’opération, la policière, est introuvable. Malgré les recherches lancées, tout ce qui est retrouvé c’est son portable. La mère de Julie (Nathalie Baye), ancienne policière, va se mettre en tête de la retrouver elle-même, avec l’aide du partenaire de sa fille, Raphael. Et ils ne vont pas se contenter de ne fouiller que la surface des égouts. En revanche, il risque d’aller de surprise en surprise.
Attention à ne pas se perde
C’est donc en grande partie dans les souterrains de la capitale que va se dérouler l’action et surtout que les avancés et clefs scénaristiques vont se trouver. Et il y a de quoi faire : on explique assez vite, que sous Paris, c’est trois fois la superficie de la ville, avec donc trois niveaux différents. Heureusement, les deux derniers ne sont pas accessibles au public. Les recherches vont donc s’axer sur le premier niveau, ce qui ne donnera évidemment rien.
Inutile d’avoir un doctorat en évidences scénaristiques pour comprendre tout de suite que le gros de l’intrigue, du thriller et du mystère va avoir lieu dans les niveaux deux et trois, et qu’ils sont aussi largement accessibles. Alors qu’y a-t-il bien de cacher sous Paris ? Un tueur en série ? Un réseau d’immigration ? Une société secrète judéo-maçonnique ? L’antre des reptiliens ? Aucun moyen de savoir uniquement avec le premier épisode, mais on devine bien qu’il va y avoir un truc louche. Parce que c’est beaucoup trop facile d’imaginer ce que l’on peut de cacher dans les entrailles de Paris. Ce n’est pas comme si ça n’avait jamais été vu après tout.
De ce que l’on a pu voir, on espère que ça ne va pas partir trop loin, et que l’intrigue va rester maîtriser. C’est souvent un problème de ce genre de série. Avoir une bonne idée de base, et la gâcher en poussant trop loin. Julie s’est perdue dans ces souterrains, il ne faudrait pas que les scénaristes s’égarent eux aussi. Pour l’instant la série s’en sort pas trop mal, bien qu’elle n’aille pas assez au fond des choses.
Pas assez en profondeur
Nox reste pour l’instant trop à la surface. Elle met bien la moitié de son premier épisode à commencer, et plus sous la forme d’une excuse que véritablement d’un intérêt pour son sujet. Les personnages ne sont pas vraiment présentés, et il faudra cheminer d’un bout à l’autre de l’épisode pour récupérer quelque indice nous permettant de caractériser les personnages un minimum.
De même, il y a pour l’instant un duo de pakistanais qui fait plus pièce rapportée dans la série qu’autre chose. On devine qu’il va leur arriver quelque chose de pas très beau dans les sous-sols parisiens, mais hormis une pseudo promesse pour la suite, ils ne sont qu’un moyen de combler quelques minutes à l’épisode. Aucun attachement, aucune information. Ils ne sont que des vendeurs pakistanais à la sauvette. Mais bon, essayons déjà de se concentrer sur les personnages importants, on verra pour le détail après…
Nathalie Bye Bye
Si la réalisation n’est pas mauvaise sans pour autant mettre en place quelques inventivités de réalisation pour profiter au mieux du lieu clôt, original, et presque mystique sur lequel s’appuie Nox, et que le scénario est, dirons-nous, classique, ce qui pose réellement un problème d’un point de vue technique, c’est le jeu. Pas de tout le monde heureusement. Malik Zidi s’en sort par exemple très bien dans son rôle de Raphael.
En revanche, et le Cerveau ne pensait sincèrement pas que serait le plus gros point noir de la série, Nathalie Baye n’y est absolument pas. Le rôle n’est probablement pas fait pour elle – on essaie de lui chercher des excuses, elle joue d’habitude très bien – mais ici, il n’y a presque pas une réplique qui sonne juste. On aimerait pouvoir dire que du coup elle en devient invisible, mais c’est tout le contraire. Telle une fausse note lors d’un concert, on ne peut entendre que ça.
Nox est donc pour l’instant solide, bien que pas suffisamment creusée. Les lieux des souterrains permettent d’offrir quelques fantasmes faciles aux spectateurs, attention cependant à en garder la maîtrise. Ce serait dommage de se perdre et de sombrer.
Nox, c’est le lundi sur Canal+.
Crédit : ©Canal+
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