Critique du pilote de The Bridge, avec Demián Bichir et Diane Kruger.
FX a diffusé le pilote de la version américaine de The Bridge, série suédo-danoise qui sera aussi adaptée en France et en Angleterre sous le titre The Tunnel. La version américano-mexicaine se déroule autour des villes d’El Paso (Etats-Unis) et Juarez (Mexique), séparées, comme le titre de la série l’indique, par un pont. Au casting, Demián Bichir et Diane Kruger campent les deux héros. Et comme c’est « à la mode », le personnage de Kruger est atteinte du syndrome d’Asperger. Mais que vaut ce pilote ?
Loin des sentiers battus
Le premier épisode de cette saison est l’adaptation d’un format nordique et ça se sent : si on devait la comparer à une autre série, ce ne pourrait être qu’à The Killing. Avec un rythme posé, lent, on est loin de la précipitation des séries des grandes networks. Et Sonya Cross est beaucoup plus proche de Carrie Matheson que de Kate Beckett. Après les héros masculins atteints de troubles (Perception, Monk, dont on retrouve ici Ted Levine, loin de son rôle de Leeland Stottlemeyer), la parité est en place et les femmes échappent au stéréotype de la flic à talons sexy, parfaite, pour ressembler à une femme de tous les jours, avec ses qualités et ses défauts. The Bridge va aussi dans cette direction et c’est appréciable. Le personnage mexicain, l’inspecteur Marco Ruiz, est aussi très bien interprété et la relation plutôt tendue entre les deux devrait être intéressante d’autant plus qu’il n’y a pas l’once d’une tension sexuelle entre eux.
Intrigues parallèles bien articulées
Les intrigues parallèles sont mises en place de manière cohérente et solide : les secrets du défunt mari du personnage d’Annabeth Gish (l’Agent Monica Reyes dans X-Files) sont introduits tout en gardant une part de mystère à ce stade. On n’a pas droit à une présentation trop étendue, ni au contraire à des éléments qui seraient trop légers. En l’espace d’une heure, l’épisode parvient à cadrer l’intrigue et à l’organiser sans que ce soit superficiel ou trop compliqué.
Contexte politique
Le contexte politique de The Bridge échappe à un accueil : on ne tombe pas dans un misérabilisme qui reposerait sur le pathos. La série traite (entre autres) des meurtres de centaines de femmes dans la ville de Juarez (qui existent réellement) sans jouer sur les sentiments. Au contraire, on a une vision combative de la situation, loin des clichés. Carlos Ruiz n’est pas corrompu et Sonya Cross reste quelqu’un de posé malgré son envie s’en découdre pour résoudre ces meurtres. Les implications politiques pourraient aussi être intéressantes avec la thématique de l’immigration.
The Bridge est une série au casting intéressant et son pilote est plutôt prometteur. Mais est-ce que la série échappera-t-elle aux nombreuses fausses pistes qui ont émaillé la première saison de The Killing ? On est optimiste et on attend la suite.
The Bridge – Trailer
Crédits photo ©FX
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