Retour sur les deux premiers épisodes de Cloak and Dagger, nouvelle série Marvel qui se trouve être une agréable surprise. Spoilers.
La semaine dernière, Freeform a lancé sa nouvelle série, Cloak and Dagger, adaptée des comics Marvel, dont les personnages sont nés dans l’univers de Spider-Man. Si le Cerveau ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, surtout venant de Freeform, c’est pour l’instant une belle surprise.
Cloak and Dagger suit Tyrone Johnson (Aubrey Joseph) et Tandy (Olivia Holt), deux jeunes gens dont les vies vont être liées à jamais quand, dans leur enfance, ils sont victimes d’un accident qui va déclencher leurs pouvoirs. La série va intelligemment se nourrir des comics pour créer une histoire avant tout centré sur des personnages et comment leurs pouvoirs vont changer leur vie.
Dans les comics, Tyrone (Cloak) et Tandy (Dagger) sont des adolescents qui fuguent à New York et se retrouvent sujets à des tests de drogue qui tournent mal. C’est là qu’ils vont découvrir leurs pouvoirs. La série a changé cette histoire et lient les deux personnages dans leur enfance, bien avant que leur chemin ne se croisent à nouveau à l’adolescence, à la Nouvelle-Orléans.
Changements efficaces
La dichotomie entre les deux personnages est très intéressante. Le fait d’inverser leurs origines sociales est une très bonne idée de la part des scénaristes parce que cela casse les clichés. Tyrone est un garçon de famille aisée, il va dans une école privée, cela change certaines perspectives par rapport aux comics où il était d’un niveau social inférieur.
Les noirs ne sont pas toujours pauvres mais cela n’empêche pas le monde de les voir comme tel et comme des criminels. Quand la police tire sur quelqu’un, elle ne regarde pas son milieu social, elle voit la couleur de sa peau. C’est ce qui arrive à son frère, Billy, qui se fait tirer dessus par un policier dans le premier épisode. Dans les comics, Billy n’est pas son frère, c’est son ami mais le changement est brillant parce que la mort de Billy affecte aussi ses parents ce qui lui met encore plus la pression.
De son côté, Tandy est une fille qui avait une vie assez aisée dans les comics et dans la série aussi, jusqu’à la mort de son père qui va tout changer. Elle vit désormais dans la précarité avec une mère négligente et sous influence. Tandy s’éloigne le plus de sa mère et avec son petit ami Liam, elle monte des coups et vole les “gosses de riches”. Elle reste aussi toujours très affecté par la mort de son père et prend des cachets pour ne plus avoir mal.
Zones de gris
Tyrone qui a le pouvoir sombre est un bon garçon et si Tandy n’est dans le fond pas une mauvaise fille, elle reste une voleuse et une délinquante qui se retrouve avec le pouvoir de lumière. Le parallélisme est plutôt bien trouvé et on joue sur une ligne fine qui peut basculer à tout moment. Parce que son frère a été tué, Tyrone porte tous les espoirs de réussite de ses parents sur le dos, il a un poids sur ses épaules et les deux premiers épisodes montrent bien le combat du personnage qu’il soit interne ou externe.
Pour le moment, la série évite le cliché de voir Tyrone trop se nourrir de la violence et évite aussi d’avoir Tandy le contrôler. Si Tyrone reste le côté sombre et Tandy le côté soit disant “pure”, la balance est bien trouvée et tout n’est pas tout noir ou tout blanc entre Cloak et Dagger, on est dans une zone de gris. PAr la suite, on s’attend à ce que le du apprenne à se connaitre et à maitriser leurs pouvoirs.
Ancrée dans la réalité
Il est aussi intéressant de voir cette série arrivée après Runaways qui traitait aussi d’adolescents super-héros. Si Runaways a commencé de manière assez solide, la série a traversé quelques turbulences. Dans son ensemble Runaways était assez bonne mais elle possède trop de personnages et finit par se perdre un peu. De son côté, Cloak and Dagger se concentre vraiment sur ces deux jeunes qui découvrent leurs pouvoirs et la série semble bien plus solide, encore plus ancrée dans la réalité…du moins, aussi réel que possible.
Avec les séries Marvel, notamment celle de Netflix, le commentaire social a toujours été très fort. Jessica Jones et Luke Cage le fond très bien et arrivent à faire un parallèle puissant entre la réalité et la fiction. Cloak and Dagger tend vraiment à ça et à leur niveau, on espère qu’ils y arriveront. La série n’a pas peur d’aborder des sujets qui peuvent préter à controverse comme le viol, la drogue ou la brutalité policière. Et si Cloak and Dagger est clairement destinée à un public d’ados et de jeunes adultes, elle n’est pas aseptisée.
Identité propre
Les fans des comics reconnaitront certains easter eggs mais parce que la série a fait pas mal de changements par rapport aux comics, il sera très intéressant pour eux de voir comment la dynamique des personnages change et quels choix scénaristiques ont été faits. Tout en respectant le matériel de base, la série réussit à se créer sa propre identité, à étendre son univers et reste captivante. Assez rapidement, les personnages sont mis en place et le téléspectateur est vite pris par l’histoire.
Freeform est une chaîne qui, de plus en plus, s’éloigne de l’image proprette qu’avait ABC Family et fait un beau travail dans ses séries récemment. Des séries qui prennent de plus en plus de risques. La chaîne grandit avec son public et ne le traite plus comme un enfant. Freeform a trouvé le bon ton pour Cloak and Dagger en étant à la fois une série pour jeunes mais qui n’a pas peur d’être sombre. La série commence bien et le Cerveau a hâte de voir la suite.
Cloak and Dagger c’est le jeudi sur Freeform et dès le lendemain en US+24 sur Prime Video en France.
Crédit ©Marvel/Freeform
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