Dakota tome 1 : critique

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Critique du premier tome de Dakota, en librairie depuis le 6 juin.

Avec Dakota, commence chez Glénat la parution d’une saga se déroulant dans un monde dystopique, dans lequel cohabitent humains dotés de super-pouvoirs et humains normaux, appelés collapses.  Une bande dessinée qui plaira à tous ceux qui recherchent des univers différents et aiment voir une oeuvre critique envers nos sociétés contemporaines.

Synopsis

C’est un vendredi soir que Gordon Ox fut pris d’une envie irrésistible de déguster un délicieux risotto dans un restaurant interdit à ceux de sa condition, les « collapses ». Il a d’abord été regardé de travers, imparfait au milieu de ces gens beaux, jeunes, impeccables. Réussissant à se faire oublier, il faillit parvenir à savourer son plat, jusqu’au moment où il commit un acte inconcevable : Gordon Ox toussa. Or, dans les sphères où il a osé s’introduire, tout un chacun dispose bien entendu de super-pouvoirs, et la maladie a été depuis longtemps éradiquée ! Déclenchant la panique, Ox est forcé à fuir. Un agent spécial est mis sur sa piste : c’est la belle et froide Dakota…

Critique de la société

Dakota est écrit par Jean Dufaux, dessiné par Philippe Adamov et coloré par Greg Salsedo. On doit au premier de nombreux scénarios, comme ceux de Beatifica Blues, Jessica Blandy, Murena, L’impératrice rouge dont il retrouve ici le dessinateur. Adamov est très prolifique avec plusieurs séries dont Dayak, Les eaux de Mortelune, L’impératrice rouge évidemment, Le vent des dieux. Forts de ces expériences, on a avec Dakota un univers qui détourne totalement  celui des super-héros. Quand beaucoup de personnes sont devenues des super-héros, ceux-ci sont la norme et les collapses sont l’exception. Leurs conditions de vie sont minutieusement restreintes par ceux qui sont génétiquement leur évolution.

Dakota, personnage en évolution

Audacieux, parfois violent mais jamais vulgaire, ce premier tome de Dakota porte un regard cruel sur nos sociétés. Plus exactement sur la façon dont le culte de la perfection, de la beauté, de la réussite, peuvent devenir, sous certaines conditions, une cause d’exclusion.  Dakota est un agent des plus efficaces qui va rencontrer une situation extraordinaire. Cette situation transformera sa vision du monde. Côté dessin, Adamov réussit à dessiner avec justesse cet univers dystopique. Sans jamais avoir le trait lourd, les personnages, très bien intégrés dans cet environnement généralement angoissant prennent ici le pas sur les décors qui sont plutôt lointains.

Réflexion sur l’évolution du monde, Dakota s’annonce comme une oeuvre intéressante à suivre pour qui, habitué de l’univers des supers-héros, a plaisir à lire une critique de cette trame de fond qui réussira même à attirer l’attention des personnes non familières de ce genre d’aventures. Car les super-pouvoirs ne sont pas au centre de l’intrigue comme dans une aventure classique. Ils ne sont que le prétexte.

Crédits photo ©2012 Editions Glénat

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