Retour sur l’une des saisons les plus riches et les plus massacrantes de l’année : Game of Thrones saison 3, une histoire de familles pour une belle tragédie des temps modernes. (spoiler)
Une fin de saison de Game Of Thrones c’est toujours un final de haut niveau. Il est assez difficile, même au bout de trois saisons de noter la qualité d’écriture, le développement et la qualité visuelle de Game of Thrones en dessous de 4.5/5 ou de donner une autre note qu’une maximale. Mhysa, dixième épisode et final de cette saison 3 clôt les différents arcs narratifs qui y ont été developpés, sans pour autant offrir plus d’épique ou de choc que The Rains of Castamere, qui lui avait la puissance d’un final. Moins de sang, pour mieux surmonter le choc de la boucherie chez Lord Frey, ce qui est compréhensible.
Une fois de plus cette saison 3 a été des plus riches et placée sous le signe de la FAMILLE. Et même si, chez Brain Damaged, nous n’avons pas succombé à la grande tentation de revenir dès le neuvième épisode de cette troisième saison sur cette grande tragédie mystique et magique que peut être Game of Thrones, force est, même suite à ce final, d’avouer que Game of Thrones est LA série qui marquera et changera cette décennie télévisuelle, comme d’autres ont pu marquer les leurs. Première série de Fantasy pour adultes à la télévision, Game of Thrones est un hit, mais un hit mérité, pour une qualité qui ne tarit pas, même après trois années de diffusion.
Georges R.R Mardin : Tragédien des temps modernes
Game of Thrones est avant tout une épopée littéraire de Fantasy. Il était donc à prévoir, même sans avoir lu les livres, que son auteur, tel un tragédien des temps modernes, allait bien sûr assassiner violemment certains de ses personnages les plus iconiques de la série, et surtout préférés du public. Ainsi cette saison, on dit adieu à Robb Stark et sa chère mère, on sépare encore plus le clan déjà éclaté, avec Bran qui quitte Rickon pour découvrir ses pouvoirs au-delà du Mur, et surtout on fait presque abattre Jon Snow par Ygritte. Décidément Martin a vraiment quelque chose contre les loups, puisqu’être un Stark dans son monde imaginaire veut dire être destiné au trépas, au grand dam des spectateurs et des fans.
Qu’on soit lecteur ou juste téléspectateur, il était facile de prévoir que les Stark allaient souffrir d’un triste sort, entre la menace de Cersei qui faisait référence à l’hymne de son clan l’épisode précédent (épisode 3×08 : Second Sons), où le sort jeté par Melisandre et Stannis qui prédisait cette scène. Car oui, si l’on a prêté attention, les deux prochains décès de personnages phares de la série sont d’ores et déjà annoncés depuis au moins deux épisodes. On peut même lancer les réjouissances sans trop spoiler.
La mort de Robb Stark est un «assassinat » scénaristique qui restera dans les annales de la télévision comme un grand moment, par sa surprise et son extrême violence. La boucherie finale de The Rains of Castamere est une des scènes les plus chargées de l’histoire de la série. La charge émotionnelle, c’est ce qui marquera cette saison de Game of Thrones bien plus que ses saisons précédentes. La scène à retenir de ce final pour le clan maudit de Westeros reste le premier assassinat d’Arya, qui prononce pour la première fois « valar morghulis », les derniers mots laissés avec une pièce par Jaqen H’gar, en final de saison 2. Une tueuse vient de naître et l’heure de la vengeance a sonné. Yo Go Girl !
Famille, je vous aime !
Game of Thrones est une histoire de familles, de souveraineté patriarcale avant d’être politique. Quand les clans se font la guerre, ce ne sont pas des chefs mais des tribus qui se battent pour maintenir leur famille au pouvoir. Dans cette grande épopée d’héritage et non de conquête d’honneur et de valeurs, où tout est permis : trahisons, coup bas, mensonges et changement de camps, on prendrait presque l’institution familiale en horreur.
Tout pour la famille, comme chez les Lannister, qu’on le veuille ou non, qu’on l’aime ou pas. Quand un clan s’effrite, l’autre se réunit et s’agrandit. Ce final clôt le voyage de Brienne et Jaime, qui finit par retrouver sa sœur bien aimée dans une courte scène sans dialogues. Tyrion, lui, tente de tenir tête une fois de plus à son père qui le pousse à produire un héritier qui gardera le Nord pour la famille et qui sera reconnu par le peuple. Tyrion, le Lannister le plus aimé des spectateurs, brebis galeuse de la famille, destiné à faire de grandes choses comme l’explique Lord Varys à Shae.
La famille, un concept aléatoire chez les Greyjoy, mais existant tout de même, puisque la Soeur de Theon, avertie de la captivité de son frère par le bâtard de Lord Bolton (on sait enfin qui est le bourreau de Theon, l’eunuque) lance une opération de sauvetage de ce dernier malgré les réticences de son père. C’est beau l’amour fraternel, presque aussi beau que celui partagé par Cersei et Jaime.
Mysha, Mhysa, Mhysa : La Mère, la vraie !
La Khaleesi, dernière de son clan, Mère des dragons, est celle qui incarne ce qui est sans aucun doute la véritable définition de la souveraineté et l’esprit familial pour George R.R. Martin dans Game of Thrones. Au cœur d’une bataille entre personnages qui se disputent le trône de fer, et plusieurs dialogues qui reviennent sur la notion d’être roi (référence à Tywin face à Joffrey dans ce même épisode), celle qui incarne la véritable définition de la souveraineté est bien la Khaleesi. Daenerys Targaryen, l’héritière qui va tenter de récupérer ce qui lui revient de droit avec son armée d’Unsullied et les Second Sons. Celle qui vient tout juste de libérer Yunkaï dans l’épisode précédent, acte passé presque inaperçu en faveur du Red Wedding, clôt ce final sur une scène aussi épique, joyeuse et touchante. De la joie ! Qui l’aurait cru dans Game of Thrones ?
Reçu sous les acclamations de la population d’esclaves affranchis de la cité de Yunkaï, comme une souveraine et une mère : car oui, le mot «Mhysa» en Ghiscari veut dire «mère». Daenerys est LA mère, non seulement des Dragons, mais aussi de toute une catégorie d’opprimés et d’esclaves, protectrice de la liberté. C’est la Mère de Westeros par excellence. Quand dans Game of Thrones la famille est décrite comme l’institution souveraine, celle qui incarne la véritable notion familiale est bien Daenerys, avec son incroyable bonté et sa gentillesse. Les peuples de Westeros sont ses enfants. Et ça c’est beau ! Une fois de plus, la série prouve qu’elle est une histoire de femmes, et non de violence ou course au pouvoir masculine. Girl Power !
Lord of light vs Army of the Dead
Ce final revient sur les évènements mystiques et magiques qui ont marqué cette saison : à savoir la présence marquée et marquante des White Walkers qui s‘approchent du Mur. Et même si cela fait longtemps qu’on n’a pas entendu la fameuse phrase : « Winter is Coming », on sait qu’il approche à grand pas, et que le froid sera bien glacial avec l’armée de zombies de glace que sont les White Walkers.
Sam, qui vient de tomber sur Bran et son équipée, revient sur son improbable rencontre avec l’un deux et comment il l’a tué, grâce aux lances trouvées par hasard la saison dernière, forgées par le souffle des dragons Targaryen. Ce dernier offre ces armes magiques à Bran, avant de rejoindre Castleblack, où il retrouvera Jon Snow dans un piteux état, et préviendra Maester pour sonner l’alerte auprès des différents états de Westeros, avant la grande bataille qui est à venir en saison prochaine. Une bataille qui sera bien évidemment fantastique, puisque prévenus, Stanis, Melisandre et Davos feront appel aux forces magiques du Lord of Light pour les combattre. Le spectateur est désormais lui aussi prévenu, la saison prochaine sera placée sous le signe de la Magie, d’une belle Danse avec les dragons et d’une bataille frigorifique avec les White Walkers. Allez plus qu’un an à tenir les amis….
Crédit photo : ©HBO 2013
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