Lou ! Journal Infime – Ludivine Sagnier et Kyan Khojandi La Brainterview

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Pour la sortie prochaine de Lou ! Journal infime, le Cerveau a rencontré Ludivine Sagnier et Kyan Khojandi pour parler de leur expérience sur le film.

Après avoir rencontré le réalisateur Julien Neel et l’actrice principale Lola Lasseron du film Lou ! Journal infime, le Cerveau a été accueilli dans un ambiance détendue et amicale par Ludivine Sagnier, incarnant la mère de Lou, et Kyan Khojandi, interprète de Richard le voisin au gilet en peau de mouton. Le film raconte l’histoire de Lou, jeune adolescente vivant avec sa mère dans une grande ville indéfinie. Elle y vit sa vie, entre amis, coups de coeur et famille, le tout saupoudré d’imaginaire et d’un grain de folie. Rencontre drôle et émouvante.

Quelle a été votre approche personnelle pour incarner vos rôles respectifs ?

Lou brainterview 2 ludivine sagnier mamanLudivine Sagnier : Je ne connaissais pas la BD donc je me suis plongée dedans et il y avait de la matière de base. Ca permet d’avoir un personnage très caricatural mais il fallait la ramener dans quelque chose de plus réaliste, de burlesque. Donc ça passe par la démarche, apprendre le yukulélé, Bollywood… Mais le travail déterminant c’était la silhouette (perruque, lunettes, costume…)

Kyan Khojandi : Je suis allé au Népal pendant 8 mois (rires). Julien m’a décrit comme très gentil, qui veut toujours bien faire. Je cherche toujours les limites d’un personnage donc je suis parti là-dessus et fait avec. Que de la bonne vibe.

C’est votre premier grand rôle au cinéma. La pression ?

Kyan Khojandi : Pas du tout. Quand on est sous pression, c’est qu’on n’est pas sincère avec son choix. Et j’étais complètement en phase avec le mien. J’adore l’univers et Julien est quelqu’un de génial. J’y suis allé sans pression et Ludivine m’a beaucoup accompagné avec son expérience. La seule pression c’était la confiance qu’ils avaient en moi et le soucis de bien faire.

Ludivine, dans le film vous êtes la fille de et la maman de. Vous vous sentiez plus quoi ?

Ludivine Sagnier : Comme Lou est un peu la mère de sa mère, j’étais deux fois fille de quasiment. Ce qui est intéressant, c’est de voir le rapport fille/mère sur trois générations et comment les dommages peuvent retentir sur une génération qui n’a rien demandé. Je trouve que c’est traité avec beaucoup de délicatesse par Julien. Lou hérite du boulot alors qu’elle n’a rien demandé. Elle veut juste qu’on lui fasse confiance. Et elle se retrouve à dire à sa mère d’affronter ses propres problèmes parce que ce n’est pas à elle de le faire. Je trouve qu’il y a quelque chose de très réaliste là-dedans, malgré le décor de conte de fée ou le gilet en peau de mouton de Kyan (rires).

Qu’est ce qui vous a plu sur ce projet ? Traiter le sujet de l’adolescence ?

Kyan Khojandi : Ce qui m’a plu, c’est le côté il n’y a pas d’hommes et de femmes. Il n’y a pas de filles et de garçons, pas d’adolescents et d’adultes, juste des êtres humains qui ont des problématiques que tout le monde peut avoir. Je me suis senti concerné par Lou. Il y a en plus cette ambiance des années 80, cette nostalgie qui est plus de ma génération que de celle de Lou et instinctivement, il y a une vérité. Contrairement à Bref où on était dans l’anecdote pure, là on est dans un nuage de nostalgie qui est agréable à vivre. Il vont retrouver l’acceptation de l’enfance qu’on a tendance à oublier. Ca fait du bien d’avoir cette petite bulle “hé mais je n’avais pas de loyer à payer avant” (rires).

Les enfants étaient-ils pénibles sur le tournage ?

Kyan Khojandi : Ah non, ils étaient incroyables.

Ludivine Sagnier : Lola est timide mais elle était vraiment sincère dans son jeu. Elle était très attentive, observatrice, dans le partage tout le temps, prête à recevoir des conseils. Je l’ai vue progresser en tant qu’actrice. Quand elle a vu que Kyan et moi étions dans une certaine liberté de jeu, il y a des moments où elle nous surprenait et elle se mettait à improviser.

Est-ce compliqué d’interpréter des personnages de bande dessinée ?

Kyan Khojandi : Ma formation théâtrale m’a appris la sincérité, à partir toujours de toi et de tirer vers là où le personnage va. Dans la BD, Richard se gratte toujours la tête, signe qu’il n’est pas sur de lui, donc je voulais le retransmettre mais en tant que moi je ne suis pas sur de moi, pas en tant que Richard. Il faut toujours partir de soi, trouver le prisme et les limites.

Ludivine Sagnier : J’ai eu l’impression de partir d’une caricature et d’épurer au fil des étapes de composition. J’ai essayé de trouver la sincérité.

Quand vous avez lu le scénario, est-ce que vous vous êtes dit “tiens ça c’est moi” ?

Ludivine Sagnier : (rires) Pas trop, non.

Kyan Khojandi : Capilairement on est dans le même ordre d’idée (rires). J’ai dit à Julien “tu sais que je n’ai pas de cheveux” mais ça s’est fait. Ce personnage m’inspire. Le gilet a du jouer.

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Vous avez montré ce film à vos filles ?

Ludivine Sagnier : Oui et c’était un vrai accomplissement pour moi, une vraie récompense parce qu’il y avait cette volonté de faire marrer mes filles et c’était super. Elles sont plus fans de Lola que moi mais ça leur a beaucoup plu et chacune à leur age ont vu quelque chose de différent.

Comment s’est passé le tournage avec Julien ? Comme il est auteur et réalisateur ça a du être plus difficile ?

Kyan Khojandi : Ah non j’aime bien les choses cohérentes. Je pense que je n’aurai pas joué dans ce film si ce n’était pas Julien qui avait réalisé. Parce qu’il n’y a que lui qui sait ce qu’il veut. A un moment donné, je lui ai donné plein d’idées. Il prenait, il prenait pas mais je ne me vexais pas parce que c’était son bateau. Je ne voulais pas lui mettre le doute sinon ç’aurait cassé son oeuvre. C’est rassurant d’avoir quelqu’un qui sait ce qu’il fait.

Kyan, connaissiez vous la BD ?

Kyan Khojandi : Pas du tout. J’ai dit oui sur le scénario que j’ai vraiment beaucoup aimé. Après j’ai lu les BD que j’ai adoré aussi.

Ludivine Sagnier : On n’avait même pas besoin de lire la BD parce que le film s’en détachait assez.

Kyan Khojandi : Julien m’a happé dans son monde. Et les gens qui vont aller voir ce film vont voir un OVNI, un truc qu’ils n’ont encore jamais vu au cinéma, un nouveau traitement, une nouvelle réalité.

Quelle était votre scène préférée ?

Lou journal infime illus2Kyan Khojandi : Le générique du début. On voit Mina et Lou en bébés fées princesses animées et on se rend compte qu’elles sont amies depuis si longtemps…

Ludivine Sagnier : On a l’impression qu’on va voir un film de chez Ghibli. Y’avait un côté Totoro et être dans Totoro c’est cool.

Kyan Khojandi : Il y a ça chez Julien qui en est très imprégné. Riad Sattouf a ça aussi. Il ne parle pas d’une certaine adolescence mais de toutes les adolescences, peu importe la génération.

Faut dire qu’il n’y a pas d’adolescence type ou générationelle.

Kyan Khojandi : Dans les années 90, on avait quand même la banane, la Game Boy…

Ludivine Sagnier : Les jeans neige.

Kyan Khojandi : Ah oui les jeans neige (rires). Mais là on est totalement en dehors de tout ça. Il y a même un côté Kubirck dans l’ennui. Dans les synthés qui font très 80, des nappes très désuètes qui te forcent à la nostalgie. Mais s’il y a une fille qui en ressortant de ce film se dit “je vais faire un carnet”, pour moi le pari sera gagné. Parce qu’il faut pousser à la créativité comme ça. Parce que Lou a ça et le film encourage à ça.

Lou ! Journal infime est réalisé par Julien Neel avec Lola Lasseron, Ludivine Sagnier et Kyan Khojandi. Il sort en salles le 8 octobre 2014.

Lou ! Journal infime : Bande Annonce

Crédits : ©BraindamagedCorp2014 / ©StudioCanal

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