Retour la première saison du revival de Will & Grace qui offre de bons épisodes mais qui a besoin de retrouver un certain équilibre.
Qui aurait cru que plus de 10 ans après son arrêt, la série Will & Grace serait toujours aussi drôle et pertinente ? Si le dernier épisode de la saison n’est pas très engagé politiquement, parce qu’il est surtout centré sur l’entourage de Will et Grace qui prennent des décisions importantes, l’ensemble de la saison a montré que la sitcom pouvait être encore être dans l’air du temps et qu’elle n’avait pas peur de prendre position. Cependant, elle manque encore d’un certain équilibre, notamment dans le développement des personnages.
Affaire de famille
Dans le dernier épisode de la saison, Karen hésite toujours entre son mari Stan et son amant Malcolm, Jack se remet très rapidement de sa rupture avec Drew en se trouvant un steward espagnol (avec un très mauvais accent presque offensant) et Will et Grace se retrouvent coincés avec leurs parents chez eux. A leur grand désarroi, la mère de Will et le père de Grace ont trouvé réconfort dans les bras l’un de l’autre !
La saison se termine avec le père de Grace qui demande la mère de Will en mariage. Et ce n’est pas tout, puisque le nouveau petit-copain de Jack a aussi fait sa demande alors qu’ils viennent à peine de se rencontrer. Will et Grace sont ainsi cernés par des demandes en mariage, ce qui les torture et les met face à leur éternel célibat. Ils se rendent aussi compte qu’ils risquent de devenir frère et soeur.
Engagée
Dans les saisons précédents, si Will & Grace était déjà bien en avance sur son temps dans les sujets qu’elle abordait, avec le recul, elle restait très prude. Aujourd’hui, elle est bien plus libérée et les scénaristes sont bien moins frileux. L’épisode sur la conversion sexuelle avec le petit-fils de Jack était probablement l’un des meilleurs de la saison et a montré que ce genre de pratiques existaient malheureusement encore. Si ça brise le coeur, il y a un véritable message sur l’acceptation dans cet épisode.
Les créateurs David Kohan et Max Mutchnick ont encore des choses à dire et en pleine ère Trump, une série comme Will & Grace a sa place. Il y a également eu l’épisode sur le gâteau MAGA (Make America Great Again) qui en dit long sur l’état du pays mais la série fait toujours les choses avec humour et arrive à tempérer la situation. Avoir Karen qui soutient Trump et qui est même amie avec lui est un moyen pour la série d’avoir des moments hilarants mais aussi criant de vérité.
Nostalgique
Will & Grace reste tout de même très nostalgique. On retrouve bien les personnages et l’humour de la série originale. Au fil de la saison, elle a très bien réussi les « retour en arrière », avec plusieurs come-backs, comme celui d’Alec Baldwin dans le rôle de Malcolm, mais aussi les retours de Leo (Harry Connick Jr), Vince (Bobby Cannavale), Elliot (Michael Angarano) et d’autres. On a aussi pu assister à un épisode très émouvant après la mort du personnage de Rosario (Shelley Morrison) ainsi qu’un bel hommage à Debbie Reynolds qui jouait Bobbi Adler, la mère de Grace.
Dans l’ensemble, le retour de Will & Grace fut une belle surprise. Les créateurs ont su reprendre ce qui faisait le charme de la série et l’ont adapté à 2018. Ce n’est jamais facile de réussir à faire du neuf avec du vieux mais Will & Grace à plus ou moins gagner le pari.
Bien évidemment tous les épisodes ne se valent pas, certaines blagues semblent par moment un peu forcées et si Jack a eu une petite évolution dans son personnage (il est moins caricatural), Will et Grace stagnent un peu trop, ils régressent même. La série étant un revival, il faut le temps de réintroduire les personnages tout en les faisant avancer et ce n’est pas tâche aisée.
Si les d’audiences sont à la baisse depuis le début de la saison, Will & Grace reste tout de même un atout fort pour NBC. La chaîne a renouvelé sa confiance en la série en commandant deux saisons supplémentaires.
Crédit ©NBC
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