On oublie les Confédérés et on pense Vampires ! Dans Abraham Lincoln Chasseur de Vampires, Abraham Lincoln (Benjamin Walker) devient chasseur de vampires. Pourquoi pas après tout ? Voilà une idée des plus originales, adaptée du livre de Seth Grahame-Smith, déjà coupable de Pride and Prejudice and Zombies, publié en 2010. La fanfic est désormais un nouveau genre littéraire, qui peut même être porté à l’écran. En voici la preuve !
L’histoire ? Une biographie revisitée du célèbre président des Etats-Unis dans laquelle les vampires existent bel et bien. Maman Lincoln décède donc non plus d’une intoxication alimentaire mais suite à une attaque de vampire qui pousse le jeune Abe à partir à la chasse aux méchants êtres de la nuit… et aux esclavagistes qui sont en fait ces mêmes créatures ténébreuses et maléfiques. Lorsqu’Abraham Lincoln découvre que ces vampires assoiffés de sang (et friands de crème Anti-UV… True Story) se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la Guerre de Sécession.
Abraham plus fort que Buffy
Quand on parle de chasse aux vampires, on s’attend à ce que ça gicle en sang et autres têtes de vampires. Ce qui est le cas dans Abraham Lincoln Chasseur de Vampires. Le film, qui se veut dans la veine d’un biopic mais version steampunk, envoie du lourd visuellement sans pour autant scotcher complètement sur le siège puisque déjà vu dans bon nombre de productions esthétiquement similaires, comme 300 ou Sucker Punch. Le passage visuel entre réalisme du biopic à la noirceur fantastique du genre du film est parfois déroutant mais pas déplaisant. Certaines scènes sont même très appréciables, à coups de haut de forme et de hache, sauts et autres batailles assez spectaculaires, qui décrocheront quelques sursauts aux moins habitués du genre. Des scènes de combats parfois beaucoup trop recherchées, qui veulent forcément en mettre plein la vue avec leur effet « Bullet Time » emprunté à Matrix, qui finissent par être le problème majeur de ce long métrage un peu loufoque. Abraham Lincoln Chasseur de Vampires souffre beaucoup de ces scènes qui souvent prennent le pas sur la fresque historico-épique dressée par l’auteur et scénariste de cette idée qui aurait pu, si elle avait été mieux orchestrée, vraiment offrir un film qui scotcherait complètement le spectateur. Car oui, le scénario ne laisse pas suffisamment la place à l’exploration des personnages, à l’histoire américaine, voire même à l’explication et la genèse de ces vilains vampires qui veulent esclavager l’Amérique depuis peu libérée du joug britannique. Une genèse qui aurait pu être intéressante si elle avait été travaillée et non effleurée à travers quelques images et un monologue succinct au profit des scènes d’actions qui à la longue lassent, même portées par un score épique des plus réussis.
Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires, Super héros
Quand on veut voir Abraham Lincoln Chasseur de Vampires, il vaut mieux y aller le coeur léger sans pour autant s’attendre à une satire ou à un biopic qui rend hommage à l’une des figures les plus iconique de l’histoire américaine. Porté au rang de super héros avec sa hache et sa capacité à buter des troncs d’arbres d’un seul coup, Abraham Lincoln bûcheron vampirique n’est plus qu’un simple héros patriotique mais un héros fantastique à la limite des super pouvoirs. Et l’idée n’est pas déplaisante, même si l’on souffre d’une relecture « hérétique » d’une période pivot de l’histoire américaine. Un revenge movie fantastique qui veut donner une nouvelle définition à l’héroïsme, en mélangeant les genres, la fiction et la réalité, le fantastique et l’Histoire. Malheureusement, dans le fond, cette redéfinition est absente et ne reste que superficielle et beaucoup trop simpliste.
A la Maison Blanche
L’histoire privée et politique de ce grand président américain, au sens propre et figuré du terme, orphelin parti de rien n’est elle aussi effleurée qu’en surface. Son arrivée à Springfield et sa romance avec Mary Todd ne sont explorés que très rapidement et restent très clichés, comme son entrée dans la vie politique après une carrière dans le droit traités encore plus rapidement et en surface. Pourquoi ? Au profit de ses rapports avec les vampires et surtout de la Guerre de Sécession, dont le pivot central dans l’Histoire, la vraie, et dans le film reste la bataille de Gettysburgh dont on ne voit là aussi pas grand chose, mais qui marque près d’un 1/3 du film.
Malgré toutes ces faiblesses, Abraham Lincoln Chasseur de Vampires reste un bon divertissement quand on aime les histoires farfelues et décalées, agrémentées de fantastique à ne surtout pas prendre au sérieux. On passe un bon moment devant son écran, le sourire aux lèvres avec cette relecture complètement cinglée de l’Histoire Américaine qui rend Abraham Lincoln encore plus « grand » et mémorable qu’il ne l’était déjà, même si le film reste bien en dessous de son potentiel.
Bande annonce
crédit photo : Twentieth Century Fox Film 2012
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