Tom Hooper parle de son travail sur Les Misérables alors que le film est un sérieux candidat pour les Oscars.
Les Misérables, sorti il y a une semaine aux Etats-Unis et dans plusieurs autres pays du monde dont nos voisins ibériques, est l’un des films les plus attendus de la saison. Et un sérieux candidat aux Oscars, ce qui n’était pas arrivé à une comédie musicale depuis le succès de Chicago. En discutant avec Collider, le réalisateur Tom Hooper a expliqué que la genèse de son projet remonte à la période où il travaillait sur Le discours d’un roi, qu’il avait cette idée en tête dès cette période. Pour l’intégralité de l’interview c’est ici.
« Pendant tout le phénomène Le discours d’un roi, raconte-t-il, je pensais sérieusement à travailler sur Les Misérables, en découvrant les misérables, pour savoir si c’était que je voulais faire ensuite et ça m’a obligé à regarder le spectacle plein de fois. J’ai disparu de New York pour me rendre à Chicago et voir la nouvelle production. Je lisais le livre, je l’avais avec moi pendant toute cette folie autour du Discours du roi et c’est ce qui me faisait tenir en cette période de folie. Je pense que j’ai senti que j’avais eu assez de chance pour que l’industrie apporte cette reconnaissance au Discours d’un roi : je devais l’utiliser pour prendre un risque, faire quelque chose d’audacieux (…) pour ne pas me retrancher dans un choix conservateur. Et je pense qu’un film musical, on peut le dire avec assurance, est le choix le plus risqué qu’on puisse faire ensuite. Hugh Jackman appelle ça le Mont Everest de la réalisation. »
L’un des succès du film est le fait que les acteurs chantaient en live pendant le tournage. Quand a-t-il pris cette décision ? « J’étais passionné par le fait de le faire en live, j’ai dit clairement que je ne le ferais pas si ce n’était pas en live. Je croyais à ce point que chanter en live est la meilleure façon de traiter cette histoire particulière. » Tom Hooper explique que ce choix était le meilleur choix pour les acteurs : « La combinaison du chant en live et du piano en live, parce qu’il était aussi important que l’accompagnement soit aussi en live, redonne le contrôle à l’acteur. Ils contrôlent tout ce qu’ils contrôlent dans n’importe quel autre film, et s’ils doivent attendre une fraction de seconde pour montrer une idée ou une émotion dans leur regard, ils le peuvent. »
Et il cite un exemple de ce qui n’aurait pas pu se passer si la bande son avait été pré-enregistrée : « Je me souviens du premier jour de tournage. On était en haut de la colline avec Hugh Jackman et on le filmait en train de chanter « le goût de la liberté est étrange. » J’avais la caméra sur l’épaule parce qu’on était une équipe réduite et je me souviens entendre le froid dans sa voix, parce qu’on se gelait. On pouvait voir la condensation et l’entendre dans la qualité de la voix. Je trouvais ça enthousiasmant. J’ai pensé que ça rendait ce moment viscéral, ça ne sonnait pas faux, on n’entendait pas une chanson enregistrée dans un studio en haut de la colline. »
Un autre point important du film est sa longueur : 2h45. Tom Hooper explique que le premier montage faisait 4h tandis que le Director’s Cut durait 3 heures. Mais il n’y aura cependant pas de scène nouvelle dans l’édition BR ou DVD. Si Tom Hooper n’est pas sûr à 100% de le faire, il se garde la possibilité, plus tard, de réaliser une version étendue et encore plus longue du film. « Je pensais au début que je ferai une version plus longue, mais après avoir mis les mains dans le cambouis, lutté pour en arriver là, j’ai conscience que dire « allez, on refait tout » n’est pas un procédé simple. On verra comment ça se passe et si on voit qu’il y a une forte demande, alors je le considérerai. »
Les Misérables sortent dans les salles françaises le 13 février 2013. Pour voir la bande-annonce, c’est ici.
Crédits photo ©Universal Pictures / Source : Collider
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