Critique de la saison 6 de Orange is the New Black qui voit les détenues dans un nouvel environnement, au quartier de haute sécurité de Litchfield. Spoilers.
Quand la série a été lancée en 2013, Orange is the New Black était un souffle d’air frais dans un paysage audiovisuel qui ne laissait pas forcément la place aux femmes. Des femmes qu’on voyait rarement représentées à la télévision, différentes, de toutes origines, d’âges différents, de différentes tailles, d’orientations sexuelles différentes.
La série les mettait en scène dans une prison, un environnement confiné qui fait ressortir les instincts les plus primaires. C’est la série qui a mis le pied à l’étrier pour Netflix, étant parmi ses toutes premières séries originales avec House of Cards. Les attentes sont donc toujours au plus haut pour la série.
Mieux structurée
Depuis ce vendredi 27 juillet, la saison 6 de Orange is the New Black est enfin disponible sur Netflix. Après une saison 5 décevante dans les grandes lignes, la série revient de manière un peu plus solide, avec une structure plus classique, offrant de nouveaux personnages et de nouvelles perspectives. C’est presque un mini reboot pour la série.
Dans son ensemble, cette saison 6 est bien mieux écrite que la précédente et la créatrice Jenji Kohan a tenté de ramasser les pots cassés. Dans la saison 5, les scénaristes ont pris la décision d’étaler les événements sur quelques jours, durant l’émeute commencée après le meurtre de Poussey par un garde. L’idée était intéressante, mais l’exécution était ratée.
Nouvelle prison
A la fin de la saison 5, l’aile de sécurité minimum de la prison a été fermée et les détenues sont désormais en quartier de haute sécurité. C’est une bonne mise en place pour relancer la série qui commençait à perdre de sa saveur. Malheureusement, ce changement en met certaines de côté, dans une autre prison à des kilomètres qu’on ne verra pas dans la saison. On espère tout de même les revoir la saison prochaine puisque la série est garantie d’une saison 7.
C’est ainsi une déception de ne pas voir Boo (ne cliquez pas des yeux, elle apparaît 30 secondes dans l’épisode 3), Maritza, Norma, Carmen, Yoga et d’autres qui ne sont pas présentes. Elles laissent ainsi leur place à de nouveaux personnages puisque les autres détenues sont jetées en pâture dans un nouvel environnement et elles vont devoir suivre les règles du QHS. Des règles qui vont remettre en question les amitiés et les alliances précédentes.
La guerre des blocs
Les femmes sont assignées à des blocs différents qui sont en guerre. Deux blocs en particulier, le C et le D qui sont menés par Carol et Barbara, des soeurs rivales. Des soeurs qui se détestent et qui ont un lien avec Frieda puisqu’elle était avec elles au QHS il y a des années avant son transfert en QMS. Frieda s’est faite des ennemies et elle a réussi à se réfugier au bloc B, surnommé la “Floride” parce que la vie est plus agréable et plus neutre dans ce bloc.
Si la série arrive doucement à remonter la pente et faire mieux que la saison 5, elle n’est pas complètement revenue à son meilleur niveau parce qu’elle offre de nouveaux personnages parfois ridicules, au bord de la caricature comme Badison, un personnage insupportable qui aurait pu être meilleur. Il y a aussi « Daddy », un personnage un peu plus nuancé et bien moins insupportable que Badison.
Le Cerveau aime les personnages méchants mais ils doivent être solides et Badison ne l’est pas, elle est très irritante. Si la série offre un épisode flashback sur elle et tente de faire comprendre au public son comportement, ça ne marche pas. Il y a aussi les gardes qui sont ignobles et traitent les détenues comme des animaux et s’amusent de leurs souffrances. Seule une d’entre eux (peut-être deux) reste décente.
Système à deux vitesses
Orange is the New Black y va toujours de son commentaire social sur le système judiciaire et carcéral américain. Cette saison, c’est à Taystee d’être touchée par l’injustice du système. La jeune femme qui ne souhaitait que justice pour son amie Poussey, se retrouve accusée du meurtre du garde Piscatella.
Elle a le soutien de Caputo, du mouvement Black Lives Matter et de ACLU (American Civil Liberties Union) mais tout est contre elle. Elle n’a malheureusement pas le soutien de certaines personnes qu’elle pensait de son côté mais chacun doit assurer ses arrières et penser à soi. Elle a été donné en pâture et piégée par les responsables et ça brise le coeur de la voir tomber pour un acte qu’elle n’a pas commis. Comme à son habitude, Danielle Brooks est excellente.
Piper, la privilégiée
A la fin de la saison, Piper est libre. Par miracle (on ne dira pas comment), elle obtient une sortie anticipée. Il sera intéressant de voir comment elle s’en sort et ce qu’elle va faire pour se réinsérer. Durant la saison, elle parle d’écrire un livre sur son expérience. Elle le fera peut être dans la saison 7.
Sachant que c‘est ce qu’à fait la vraie Piper, celle dont le livre a inspiré la série, c’est tout à fait possible. C’est assez inattendu de la voir déjà dehors mais c’est aussi une chose intéressante parce qu’elle sera peut-être la porte-parole de ses camarades qui sont toujours à l’intérieur et qui vivent un enfer. Piper connaît son statut de privilégiée et on espère qu’elle en tirera profit pour aider ses amies en souffrance.
Libertés anticipées
Piper n’est pas la seule a être sortie. Sophia est libre après avoir passé un accord et elle peut enfin retrouver sa famille. Cependant sa libération se fait dans des circonstances au détriment d’autres personnes. Elle aurait pu combattre le système et aider à témoigner contre le MCC renommé PolyCon, mais elle doit penser à elle-même et à sa famille.
Blanca est aussi dehors mais les choses sont bien moins positives pour elle. Alors qu’elle s’imaginait enfin fonder une famille avec son petit ami, elle se fait cueillir par la police de l’immigration à la sortie et elle est transférée dans le nouveau centre de détention de PolyCon et pourrait être immédiatement déportée. C’est un coup de couteau dans le coeur pour elle.
La fin est proche ?
Orange is the New Black fait le portrait d’une société injuste, à deux vitesses qui rabaisse les moins fortunés. Certes ces femmes sont en prison parce qu’elles ont enfreint la loi, mais ce n’est pas une raison pour ne pas les traiter comme des êtres humains. C’est en gros le message de la série et elle arrive à le faire passer.
Tous les espoirs ne sont pas perdus pour Orange is the New Black. La série s’est reprise cette saison et elle offre de bons moments. On rigole peut-être moins, mais l’histoire est un peu plus solide. Cela n’empêche pas que par moment, les choses restent éparpillées. La saison 6 donne tout de même une bonne impulsion pour la suite.
La saison 7 qui est potentiellement la dernière saison, se met en place dans le final. Ce serait peut-être le moment pour la série de se terminer pour ne pas arriver à la saison de trop parce que même si on adore certains personnages, il ne faut jamais qu’une série dure plus qu’elle ne devrait. 7 saisons c’est déjà un exploit.
Crédit ©Netflix
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