Réalisation : Morten Tyldum
Casting : Benedict Cumberbatch, Keira Knightley, Mark Strong, Matthew Goode, Allen Leech, Rory Kinnear
Titre original : The Imitation Game
Genre : Drame
Durée : 1h54
Année de production : 2014
Distributeur : Studio Canal
Sortie en salles le 28 janvier 2015
Critique de Imitation Game, film de Morten Tyldum avec Benedict Cumberbatch qui raconte l’histoire d’Alan Turing, mathématicien surdoué qui aura un rôle crucial durant la 2nde guerre mondial.
Synopsis officiel
1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable. À la tête d’une équipe improbable de savants, linguistes, champions d’échecs et agents du renseignement, Turing s’attaque au chef-d’oeuvre de complexité dont la clef peut conduire à la victoire.
Des longueurs mais un message fort
Imitation Game démarre alors qu’un policier enquête sur un cambriolage chez Alan Turing. Intrigué par le comportement de Turing, il va faire des recherches qu’il n’aurait pas dû. Pensant qu’il était un espion, son enquête va mener à la découverte de l’homosexualité d’Alan qui était considéré un crime. Peu importe son passé et son implication dans la guerre, qui était classée secret défense, Turing va être arrêté puis condamné à la castration chimique en 1952. Durant son interrogatoire, Turing va raconter son histoire. Le film bascule entre l’enfance de Turing, son travail durant la seconde guerre mondiale et les dernières années de sa vie. En plus de la vie de cet homme fascinant, Imitation Game est aussi un regard sur l’origine des ordinateurs avec cette machine Enigma dont Turing réussira à déjouer les codes. L’histoire d’Alan Turing est une histoire importante. Cet homme a été un élément clé dans la victoire de la seconde guerre mondiale et il mourra seul, presque dans l’indifférence. Il aura fallu attendre 2013 pour que la couronne Britannique le réhabilite.
Le film n’est cependant pas parfait car il est très explicatif ce qui alourdi parfois son discours et son rythme mais ceci est nécessaire pour comprendre les enjeux et le rôle de Turing dans la seconde guerre mondiale. Mais dans son ensemble, c’est un beau film et son message est fort. L’homophobie et le sexisme de l’époque sont assez bien retranscrits. Les fans de l’acteur auront au début quelques flashbacks à Sherlock mais Benedict Cumberbach incarne cet homme avec conviction. L’intelligence de Turing et sa fragilité sont bien retranscrites par Cumberbatch qui s’efface au service de Turing et qui tente de faire justice à ce personnage qui a réellement existé. Malheureusement, le film manque d’une vraie profondeur sur la personnalité d’Alan Turing et de ce qui le ronge réellement. Le parallèle avec sa jeunesse est tout de même bien trouvé et aide à comprendre pourquoi Alan est comme il est et ce qui est important pour lui. Cumberbatch se voit offrir ici un rôle important, il porte le film sur ses épaules mais il est entouré d’un casting secondaire solide qui offre aussi une bonne performance.
Une histoire post-guerre en surface
La réalisation de Morten Tyldum est simple et épurée, au service de l’histoire. Le réalisateur a pris le parti de ne pas trop montrer la vie privée de Turing. Il est dommage que les répercussions de sa condamnation soit expédiée à la fin. Le focus est fait sur Enigma et sur le travail exceptionnel de Turing ce qui est important. Cependant, on aurait aimé que la partie post-guerre soit plus développée. Le film réussit tout de même à faire en sorte que l’homosexualité de Turing ne soit pas son unique trait de caractère. C’est un point important de sa personne parce que son illégalité fait que Turing doit rester discret à ce sujet pour faire son travail. Ce qu’on regrette, c’est que le film ne montre pas le procès et fait l’impasse sur le fait qu’il est été traité comme un criminel à cause de son orientation sexuelle. Cette partie de sa vie est à peine effleurée.
Réalité vs Fiction
Pour des raisons de simple narration, beaucoup de faits ont été remaniés de façon à ce que le film soit plus fluide. Le personnage du policier est fictif. Il est là pour aider le public à entrer dans la vie de Turing et qu’il puisse raconter son histoire. L’arrivée de Joan Clarke (Keira Knightley) dans l’équipe de Turing ne sait pas faite de la même manière. Elle travaillait déjà à Bletchey Park et avait déjà rencontré Turing. Dans le film, elle entre dans le programme grâce à des mots-croisés difficiles dans un journal. De plus, leur amitié a continué jusqu’à sa mort dans la vraie vie alors que dans le film, elle est brusquement interrompue. Quant à Christopher, son ami d’enfance, Turing savait plus de choses que le film laisse entendre. Mais par soucis d’effet dans le film, Alan n’est pas au courant de la maladie de Christopher. D’autres faits comme l’implication de John Cairncross (Allen Leech) dans le groupe ont été changés.
Le but du film est de tenir le spectateur en haleine et de garder son intérêt. Il crée donc du drame là où il n’y en a pas forcément mais cela aide au niveau scénaristique. Certains verront ça comme des inexactitudes, d’autres comme de la fiction. Le film est basé sur une histoire vraie mais tout ce que raconte le film ne l’est pas. La vérité est légèrement changée pour donner plus de poids à l’histoire. Il faut garder en tête que c’est du cinéma, de la fiction et que Imitation Game n’est pas un documentaire. Avec ceci en tête, on peut profiter du film en tant qu’objet cinématographique et pas comme livre d’histoire.
Avec 8 nominations aux Oscars, Imitation Game marquera son temps.
Bande-annonce
Images ©StudioCanal
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