Critique de la bande originale de la série de France 2 Inquisitio, composée par Christophe La Pinta.
Pour Inquisitio, Nicolas Cuche a fait appel à son compositeur habituel, Christophe La Pinta. Ce dernier, très actif sur le petit écran français, a travaillé sur Les hommes de l’ombre, Flics 2, David Nolande, Boulevard du Palais. Dans cet album, il a réussi à allier classicisme, musiques médiévales et chants grégoriens et musique un peu plus moderne. Attaquons de suite avec le générique de la série : reposant sur les instruments à corde alliés avec des choeurs, il fait ressentir une forte émotion, de la tristesse qui en même temps nous emporte. Avec un motif fort, il répond aux attentes que l’on peut avoir quant à un générique efficace et représentatif de son sujet. Christophe La Pinta utilise à son habitude, les choeurs et le chant : ceux qui ont suivi son travail sur David Nolande, Flics et même Les hommes de l’ombre (on pense en particulier à Cimetière) savent qu’il les apprécie énormément, dans tous les registres.
Un confutatis émouvant
Le thème de Catherine de Sienne, au ton classique, est fortement empreint de mysticisme comme son personnage. Prophet, joué à la guitare électrique, est l’un des titres résolument les plus contemporains. Ceux qui cherchent le plus beau classicisme écouteront Confutatis. Pour ceux qui l’ignorent, le Confutatis est une partie essentielle pour un requiem suivant un schéma très précis. Marquée par la tourmente, elle commence par un appel à rejoindre les élus : Confutatis Maledictis. S’en suit le moment lourd, pesant, face à la mort, conclu par un ultime cri du choeur et le glas. C’est l’un des plus beaux morceaux de l’album.
Grande diversité
Desiderata reprend le thème principal de la série mais de manière plus neutre peut-on dire, sans les choeurs qui lui donnent tout le poids. Autre variation avec Family : cette fois, si le motif est bien là, la guitare le transforme et mêlée au violon, il devient encore plus triste, porte beaucoup plus d’émotion. Mais avec 32 pistes, Christophe La Pinta réussit à couvrir une variété de registres avec les nombreux instruments : East et Landlord avec leurs musiques orientales, Peste où le mélange de choeurs masculins et féminins culmine et se termine de manière magistrale avec toutes les voix réunies, Discord dont la variation de rythmes et de tons est parfaitement accordée avec un passage presque expérimental. Et ainsi de suite tant l’album est complet.
Inquisitio n’a rien à envier aux séries anglo-saxonnes avec une bande originale puissante, accordée à son sujet. Classique dans sa facture mais perfectionnée, elle repose à la fois sur un thème récurrent et une variété de titres. Christophe La Pinta prouve une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs compositeurs du petit écran.
Crédits photo ©France Télévisions et Septembre Productions
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