Bilan final de Falcon et le Soldat de l’Hiver qui révèle l’identité de Power Broker et offre un nouveau Captain America. Spoilers.
Falcon et le Soldat de l’Hiver, c’est terminé…du moins pour l’instant (un film va prendre le relais). Après 6 épisodes, la série qui mettait en vedettes les Avengers Falcon alias Sam Wilson (Anthony Mackie) et Bucky Barnes (Sebastian Stan), autrement connu comme le Soldat de l’Hiver, s’est terminée ce vendredi. Dans ce final, Sam prend enfin la responsabilité de devenir Captain America et Bucky fait enfin amendes honorables après des proches de ses victimes (même si on aurait aimé en voir plus). On découvre également qui est le Power Broker, du moins, on en a confirmation si certains avaient des doutes sur son identité.
Un système brisé
Falcon et le Soldat de l’Hiver n’a pas hésité à aborder des sujets qui fâchent. Durant toute la saison, Sam s’est demandé s’il pouvait être Captain America, s’il pouvait être cette personne qui représente un symbole pour un pays qui est ancré dans un racisme systémique. Un pays dont les banques refusent un prêt à sa sœur Sarah (Adepero Oduye), qui pourtant travaille comme une acharnée et et très peu récompensée. On aurait aimé en voir plus de Sarah, espérons qu’elle soit présente dans le film.
La présence d’Isaiah Bradley (Carl Lumbly) était aussi très forte. Cet homme, qui a servi son pays s’est retrouvé torturé pendant trois décennies. La série lui fait ainsi une place et Sam l’honore en lui dressant une statue au musée des super-héros. Un moment très émouvant qui restaure un peu de dignité à cet homme qui s’est battu pour son pays.
Il est intéressant de voir que Marvel aborde ce genre de sujet et le format de série aide à vraiment le faire. Ce n’est pas rien que quelqu’un comme Sam prenne cette responsabilité de Captain America avec tout ce que ça symbolise. Mais Sam est prêt. Il est non seulement prêt à honorer Steve mais il est surtout prêt à prendre ce rôle qui vient avec tous les bagages et tous les maux de l’Amérique. Nous vivons dans une période compliqués où il est parfois difficile de se réconcilier avec l’autorité quand on est un homme Noir en Amérique. Mais Sam Wilson sait ce qu’il fait, à son niveau, il peut changer les choses ou du moins il peut essayer de les changer. Et Anthony fait un travail d’acteur formidable.
Pas de véritable méchant
Falcon et le Soldat de l’hiver n’est pas votre série typique de super-héros avec un méchant physique à abattre. Parce qu’en réalité, il n’y a pas vraiment de méchant dans la série. Que ce soit Karli et les Flag Smashers et même Sharon (on parle d’elle un peu plus bas), chacun a ses motivations et elles sont plus ou moins valides. Et Sam le dit lui-même, ce ne sont pas des terroristes ou des criminels, ce sont des gens qui pensent faire ce qu’il faut pour réparer une injustice. Ce sont des victimes de dommages collatéraux. Tout le monde opère dans une zone grise et se bat pour sa cause même si cela résulte en pertes humaines. La série tente d’humaniser les méchants et le public les comprend, mais cela n’empêche pas la responsabilité. Leurs actes restent répréhensibles.
Il est intéressant de voir que, si le Blip de Thanos a apporté énormément de chagrin, il a aussi permis une diminution des conflits politiques et annulé les restrictions aux frontières. Avec moins de population, les personnes originaires de territoires auparavant défavorisés ont été confrontées à une quantité accrue de ressources telles que l’eau, la terre et le carburant, tout en ouvrant la voie à des opportunités de travail. Et depuis que les restrictions aux frontières ont été supprimées, ils ont trouvé la paix et l’harmonie alors que les guerres et les conflits ont été abandonnés à la lumière d’une nouvelle vie. Le retour de la population disparue a changé les choses.
Redéfinition des méchants
Quant à John Walker qui est sur une pente descendante, c’était un homme bien qui a été détourné du droit chemin. Valentina Alegra se sert de sa détresse pour en faire U.S. Agent. A l’origine, Walker prend son rôle de Captain America à cœur, il le prend aussi au pied de la lettre pensant que son rôle est de protéger l’Amérique, pas le monde, mais cette mentalité est toxique parce que son idée de valeurs Américaines peut rapidement se transformer en mauvais nationalisme. Puis la mort de son ami Lamar et l’humiliation subie face à la Dora Milaje, va déclencher sa rage et le rendre revanchard.
Avec intelligence, la série change subtilement la définition des méchants. L’histoire plonge en profondeur dans un débat de politique divisée, adresse les problèmes raciaux, les guerres civiles et les problèmes de réfugiés d’une manière subtile mais percutante. En fin de compte, le méchant dans Falcon et le Soldat de l’Hiver, c’est le système, qui est corrompu.
Mise en place de la suite du MCU
Hier matin, on ne sait pas exactement dans quel film ou série cette histoire continuerait. S’il est toujours possible qu’une saison 2 se mette en place (Captain America et le Soldat de l’Hiver), on sait désormais qu’un film Captain America 4 est en développement, mais il est aussi possible qu’une série spin-off centrée sur US Agent, prenne le relais. Comme cité plus haut, John est engagé par Valentina Allegra de la Fontaine qui reviendra sans aucun doute dans la suite du MCU.
Ce qui est certain, c’est que la scène post-générique promet que Sharon Carter n’a pas finit de semer la pagaille. Sans surprise, nous apprenons enfin qui est le Power Broker, et c’est bien Sharon Carter. C’est elle qui a tiré les ficelles dans les coulisses et qui soufflait aux oreilles des Flag Smashers, en particulier en ce qui concerne le sérum de super-héros. Si elle n’a plus accès au sérum, elle a désormais accès à des infos classifiées, des prototypes d’armes et autres projet top secrets du gouvernement qu’elle pourra revendre au plus offrant puis qu’elle a été réhabilitée en tant qu’agent.
Même si cela commençait à être clair que Sharon était derrière Power Broker, cela n’a pas beaucoup de sens. On se demande pourquoi elle a conduit Sam, Bucky et Zemo à Nagle, l’architecte du super sérum dans l’épisode 3. Et pourquoi a-t-elle laissé Zemo tirer sur Nagle quand elle avait besoin de lui ? C’était peut-être un moyen de détourner l‘attention (Valentina était aussi une distraction puisqu’elle est littéralement Power Broker dans les comics), mais c’est assez étrange, elle s’est tirée une balle dans le pied. Elle a aussi littéralement tiré sur Karli et Batroc et les a tué. Elle n’est pas là pour rigoler, elle est là pour se venger. C’est une nouvelle Sharon Carter qui entre en jeu, pas sûr que feu tante Peggy approuve ses actions.
Des discussions importantes
Il n’y avait peut-être pas autant d’action que certains auraient voulu dans la série, mais Falcon et le Soldat de l’Hiver a ouvert des discussions intéressantes et a permis à Sam et Bucky de vraiment se développer en tant que personnages et de ne plus être que des side-ckicks. La série prend son temps avec eux et les laissent être eux-mêmes. C’est une chose qu’un film n’aurait pas pu faire alors que la série les laissent respirer et prend le temps de la réflexion. Ils sont désormais au centre, ont les voit, on les comprend et on les aime encore plus.
Evidemment, Falcon et le Soldat de l’Hiver n’est pas une série parfaite, par moment, on se demande quels sont les vrais enjeux, mais comme dit plus haut, la série est une critique plus large de la société et du système. Si on prend la série telle qu’elle est, alors on peut l’apprécier à juste valeur.
Crédit ©Disney+
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