Réalisateur : Doug Ellin
Casting : Adrian Grenier, Kevin Connolly, Jeremy Piven, Jerry Ferrara
Genre : Comédie
Distributeur : Warners Bros Pictures
Année de production : 2015
Sortie en salles le 24 juin 2015
96 épisodes et 8 saisons plus tard, la série des années 2000 Entourage arrive sur grand écran. Ou comment se rendre compte à quel point beaucoup de choses changent en 10 ans niveau humour.
Les années 2000, c’était l’explosion des séries en tout genre. Parmi les plus célèbres, on avait How I met your mother ou The Big Bang Theory qui rentraient dans un moule grand public et assez amusant. Mais il y avait aussi Entourage qui racontait comment quatre garçons partis de rien ont conquis Hollywood. Célébrités, argents, bombes en bikini, drogues… Tout y passait. Dans le traitement, le Cerveau pourrait paraphraser Screen Junkies qui qualifie la série de « Sex and the City » au masculin. Et non, ça ne passe pas du tout.
8 seasons and a movie
Maintenant que Vincent Chase est devenu la nouvelle coqueluche d’Hollywood, il lui prend l’envie de réaliser un film. Oui car bien qu’il vienne de divorcer au bout de 8 jours de mariage et qu’il se trouve sur un yacht rempli à ras bord de top model à moitié à poil, Vincent Chase reste un artiste sensible. Afin de concrétiser son projet, il va faire appel à ses amis de toujours : Eric, le manager au grand coeur mais qui couche avec tout le monde malgré lui, Turtle, le sidekick rigolo qui joue les chauffeurs et Johnny, le demi-frère de Vincent et gros lourd salace misogyne de la bande. Il ne manque plus qu’Ari Gold, le producteur stéréotype du juif doublé d’un raciste homophobe. Avec une brochette pareille, qu’est ce qui pourrait mal se passer ?
Mauvais plan
Avant d’attaquer le plus évident à propos de ce qui ne va pas, arrêtons nous sur la réalisation et la mise en scène. De ce côté là, rien d’original, pas une seule idée faisant sortir le film des chemins établis, ce à quoi il n’aspirait pas forcément d’ailleurs donc passons. Les performances des acteurs cela dit sont bluffantes de… Clichés ? Vince a l’air d’avoir tout le temps la même expression de canard, Turtle et Eric sont transparents et Johnny semble être engoncé dans ses muscles au point de quasiment ne plus pouvoir bouger. Le casting féminin ? Les performances en bikini ou topless sont parfaites là par contre, rien à dire. Mais bon heureusement que pour soulager le spectateur de ce spectacle parfois embarassant, le film multiplie les plans d’ambiance à Hollywood dans un stromboscopique agrémenté de soupe musicale si chère au coeur du Cerveau avec des images allant dans cet ordre précis à chaque fois : palmiers, voitures, boobs, Chanel, boobs, Dior, voiture, boobs, palmiers, voiture, boobs, coucher de soleil. Un régal pour n’importe quel spectateur.
First world problems
Avec un panel de personnages aussi hauts en couleur, difficile de se dire qu’on aura pas de quoi se claquer les cuisses de rire pendant 1h30. Et pourtant… Pour revenir déjà sur le scénario, qui bien évidemment n’est qu’un prétexte pour mettre en avant ce que la série a toujours contenu, à savoir des caméos, des femmes-objets à moitié nue, des voitures et de l’humour bien gras, il sert plus de fil rouge pour lier les intrigues qu’autre chose. Vince fait les yeux doux à tout le monde et tout le monde l’aime parce qu’il est mignon et gentil, Eric tente de sauver encore et encore sa relation avec Sloan, Turtle va harceler une star du free-fight et Johnny passe les 3/4 du film à dire que personne ne l’aime tout en traitant la moitié du casting comme du papier toilette. De temps en temps quand même, on les entend se rappeler qu’ils ont un film à promouvoir et qu’il faudrait peut etre y penser, trouver de l’argent quelque part etc… Oh tiens, une top model en bikini !
Peut-être que le Cerveau a manqué quelque chose dans Entourage, peut-être que traiter de « tapette » toutes les 5 secondes un homosexuel est toujours drôle en 2015. En attendant, on se retrouve plus face à une comédie française avec toute la beaufitude que ça implique mélangée avec le nouveau riche bling bling d’Hollywood. Le résultat est à la croisée entre Uwe Bowl et Michael Bay et offre un spectacle navrant sur l’industrie hollywoodienne. Qu’il s’agisse d’une satire trop subtile pour le Cerveau ou d’un véritable film pour fans de Sardou, Entourage reste grossier, de mauvais goût, lourd et jamais drôle. Mais comme dirait Paul Meurisse dans Le cri du cormoran le soir au dessus des jonques : « C’est vulgaire, ça plaira ».
Entourage : Bande annonce
Crédits : ©Warner Bros
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