Réalisateur : Colin Trevorrow
Casting : Chris Pratt, Bryce Dallan Howard, Nick Robinson, Ty Simpkins, Omar Sy
Genre : Action
Année de production : 2015
Distributeur : Universal Pictures
Durée : 2h10
Sortie en salles le 10 juin 2015
22 ans après Jurassic Park, Jurassic World ouvre ses portes. Retour à Isla Nublar. Bonne visite.
Il y a 22 ans, pour des raisons évidentes, le Jurassic Park n’a pas été ouvert au public. Vous vous êtes surement demandé : « Et si ce parc ouvrait un jour… Qu’est-ce qui pourrait bien se passer (de pire) ? »
Jurassic World se place dans la continuité directe de Jurassic Park. Bien que se passant une vingtaine d’années plus tard, il est une suite logique au premier film. En effet, 10 ans après le drame, les portes de ce parc se sont finalement ouvertes, laissant entrer un public qui en veut toujours plus face à des généticiens à l’égo démesuré, des hommes d’affaires pensant qu’à s’enrichir et à servir leurs intérêts.
Un, pour l’argent, Deux pour le spectacle et Trois, pour le caillou
Dix ans après l’ouverture, il faut maintenir un public exigeant qui commence à se lasser de voir le même spectacle. Moins d’entrées, moins d’argent… Il faut de nouveau captiver ces milliers de visiteurs. Quoi de mieux que de créer une nouvelle espèce ?
Là est la vraie bonne idée de Jurassic World. On pourrait se dire qu’ils n’ont tiré aucune leçon de la première version du parc ou que ça n’a rien d’original alors que c’est en réalité la logique du divertissement. En effet, le parc était déjà immense et bien trop ambitieux donc jusqu’où pouvait encore aller la démesure ? On tombe déjà dans la perversion du « Toujours plus »qu’on peut constater même sans parc à dinosaures. Rien qu’affalé dans son canapé et devant la télé.
Le spectateur n’a forcément pas la même attente que lors de la sortie de Jurassic Park, où on assistait à un véritable spectacle historique d’effets spéciaux numériques hyper réalistes, quand aujourd’hui on est habitué à du gros blockbusters et aux lunettes 3D. Le film est en parfaite corrélation avec le moment de sa sortie et ses enjeux. Tout comme la recherche d’un nouveau dinosaure encore plus terrifiant, pour donner un coup de neuf au parc et à la franchise.
Théorie de la régression
Spielberg a toujours donné une grande importance au point de vue des enfants dans ses films ou productions. De même que l’action et l’intrigue sont vues par un regard enfantin que le spectateur le soit ou non. Ici, nous avons le droit à une version plus « mature »du point de vue, du moins légèrement plus en cohérence avec la jeunesse de notre époque. Si dans les années 1990, être fasciné par les dinosaures pour les enfants était presque monnaie courante (et les voir à l’écran un plaisir indescriptible), aujourd’hui ils sont une attraction comme une autre. Et ce paradoxalement à cause de Jurassic Park premier du nom qui les a institutionnalisés dans la pop culture.
« That’s one big pile of s***»
Si c’est un bon divertissement plein de bonnes idées et de passages à couper le souffle, on ne reste pas loin de la bouse cinématographique à cause de l’erreur majeure de ce film : Les enfants. Quitte à rendre hommage à un film, autant en reprendre certains éléments.
Car ils sont le fil conducteur, on doit avoir de l’empathie pour eux, ils doivent servir la mise en scène et nous accompagner dans cette aventure. Ici il n’en est rien. Ils coupent le film dans son élan, cassent le rythme à chaque grosse scène, mais par dessus tout, on meurt d’envie de les voir se faire dévorer. Ces deux gamins sont insupportables. Le grand est léthargique, on a envie de lui mettre des claques ou juste de le voir se faire décapiter par un raptor, son petit frère est son opposé mais tout aussi insupportable. Le stéréotype du je-sais-tout qui chouine pour un rien. Ptérodactyles, épargnez nous cette souffrance. Pitié.
Si dans Jurassic Park on supportait aisément les deux gamins, c’est parce qu’on s’identifiait au Professeur Grant, qui n’aime pas les enfants et qui ne s’est pas privé de le leur faire savoir en leur faisant des blagues horribles. Ici, même leur tante ne veux pas les voir et la baby-sitter les délaisse complètement.
Reboot ?
Comme son nom l’indique, Jurassic World est un Jurassic Park en plus grand, plus beau, plus fort. On reprend les mêmes, on les actualise, on les agrandit en les rendant plus spectaculaires, tellement que, pour prouver qu’il peut mieux faire que Spielberg, Trevorow fait dévorer un requin par un de ses Mosasaurus. Innovant sur certains points, en recyclant d’autres, on peut le considérer à la fois comme une suite ou comme…Un reboot ? Tout dépend comment on le perçoit. Il reste à voir, pour une relance de franchise qui va plaire et parler à la nostalgie de toute une génération.
Jurassic World : Bande-Annonce
Crédits : ©Universal Pictures
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