Réalisation : Angelina Jolie
Casting : Jack O’Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund
Titre original : UNBROKEN (Etats-Unis)
Genre : Guerre, Drame, Biopic
Année de production : 2014
Durée : 2H18 mn
Distributeur : Universal Pictures International France
Sortie en salles le 07 Janvier 2015
Critique du second film d’Angelina Jolie, Invincible, un récit de bravoure et de dépassement de soi à l’américaine.
« Quelles que soient les circonstances, il y a toujours une part en nous qui croit en la possibilité de se battre et de survivre. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Dieu décide du reste » – Louis « Louie » Zamperini. Si l’on devait résumer le dernier film d ‘Angelina Jolie, Invincible, on ne pourrait pas faire mieux que cette citation de l’homme qui a inspiré ce long métrage.
Adaptation du best-seller signé Lauren Hillenbrand, « Invincible : Une histoire de survie et de rédemption » est l’histoire d’un jeune américain d’origine italienne, athlète de haut niveau, qui va survivre à l’horreur de la guerre, version japonaise, après avoir dérivé pendant plus de 45 jours en mer.
Dépassement de soi
Invincible est avant tout un récit de survie. Un récit qui souhaite célébrer le courage d’un homme, que ce soit son assimilation difficile dans un pays qui n’est pas le sien (d’origine italienne la famille de Louie a dû s’intégrer aux USA au début du XXème siècle), ou en guerre. Une célébration de la ténacité d’un jeune homme presque épique.
Au fil des images, le spectateur découvrira très vite la morale de l’histoire de cet homme qui a subi les pires choses de la guerre dans un camp de prisonnier japonais, presque aussi atroce qu’un camp de concentration. C’est une histoire qui émeut, bien évidemment, issue d’une page de l’Histoire des hommes qu’on aimerait bien oublier. Ce qu’on aime dans ce récit, c’est cette ode au courage. Cette poésie qui apprend au spectateur que le courage de se battre et la soif de vivre peuvent permettre de survivre aux pires atrocités de ce monde.
Pas assez solide
Malheureusement le courage, le dépassement de soi, ne suffisent pas pour faire d’Invincible un film extraordinaire. Le scénario des frères Coen (Burn after Reading, No country for old men, The big Lebowski) nous étonne beaucoup, loin de ce que nous connaissons des frères cinéastes.
Lisse, très “américain”, Invincible manque cruellement de nuances dans son récit, et c’est ce qu’on déplore. On aime ce thème de « dépassement de soi », mais il est dépeint dans ce film avec beaucoup de candeur, chose étonnante de la part des frères scénaristes. Aucune scène réellement atroce n’est offerte au spectateur au-delà des coups donnés, très durs, par le Capitaine Japonais. La dérive en mer est bien moins dure que ce qu’on a pu voir dans d’autres récits du même genre (L’odyssée de Pi, All is lost), berçant le spectateur avant la suite.
A l’Américaine
Grâce à une mise en scène efficace, une réalisation léchée qui pourrait presque faire pâlir les plus grands noms du Cinéma, une musique épique, le film ne souffre pas de temps morts à proprement parler. La réalisation d’Angelina Jolie est ce qui impressionnera le plus le spectateur. Rien n’est laissé au hasard, les séquences bien choisies et en cohérence avec l’adaptation scénaristique de cette histoire vraie.
Reste ce sentiment d’inachevé et de manque d’authenticité qui se fait ressentir. Les scénarii des frères Coen sont en général nuancés au possible et souvent complexes, dans un souci de vraisemblance humaniste, mais dans Invincible, ce n’est pas le cas. On pense plutôt, au visionnage, à ces films de guerre qui célèbrent l’Amérique comme Pearl Harbour, extrêmement positifs.
Invincible est l’héritage positif au possible d’une tranche de vie difficile, d’un homme qui a souffert, transposé sur grand écran afin de redonner espoir et courage à ses spectateurs. Comme une leçon de vie et de bravoure au-delà de la guerre. On aurait aimé plus de noirceur et moins de candeur pour que le film reste dans les annales.
Invincible – Bande Annonce
Crédit photos : © Universal
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