Réalisateur : Ryan Murphy
Distribution : Mark Ruffalo, Matt Bomer, Jim Parsons, Taylor Kitsch, Julia Roberts, BD Wong, Joe Mentello, Jonathan Groff
Titre original : The Normal Heart
Genre : Dramatique
Durée : 2h12
Distributeur : HBO Film
Année de production : 2014
Diffusion le 3 juin 2014 sur OCS City
Critique de The Normal Heart, téléfilm HBO réalisé par Ryan Murphy sur l’épidémie du SIDA au début des années 80.
Dimanche soir, HBO diffusait The Normal Heart, un téléfilm réalisé par Ryan Murphy (Glee, American Horror Story) et basé sur la pièce de Larry Kramer, lauréat d’un Tony Award (équivalant des Molières). 1981. Le film suit Ned Weeks, un activiste gay (basé en partie sur Kramer lui-même) qui voit ses amis mourir d’un virus inconnu les uns après les autres et qui décide de se battre pour éduquer la communauté gay et faire du lobbying auprès des autorités pour qu’elles fassent quelque chose. Cancer gay, GRID (Gay Related Imunodeficiency Disease) étaient les noms donnés à cette maladie avant qu’on ne découvre ce qu’elle était : SIDA. Le Président Reagan à l’époque refusait d’en parler et ce n’est qu’en 1985 qu’il a enfin abordé le problème publiquement. Ils ont ensuite réalisé que les homosexuels n’étaient pas les seuls concernés mais au départ, la maladie a surtout touché les hommes gays.
Un message pour les jeunes
The Normal Heart est une histoire d’amour non seulement entre Ned (Mark Ruffalo) et son petit-ami malade Felix (Matt Bomer), mais aussi entre Ryan Murphy et cette pièce qui lui tient à cœur depuis ses années à l’université et qu’il a voulu faire en film depuis quelques années maintenant. HBO est l’hôte parfait pour cette histoire puisque c’est la chaîne qui a porté à l’écran une autre pièce sur le sujet, l’excellente Angels in America en 2003 et Les Soldats de L’espérance (And the Band Played On) il y a plus de 20 ans, en 1993. Sur une autre chaîne, la liberté aurait était moindre et de plus Murphy est en contrat avec la chaîne. Le film rappelle aux plus jeunes la souffrance et l’horreur vécues à l’époque. C’est avant tout le message que Ryan Murphy veut faire passer. Larry Kramer, qui a lui-même adapté sa pièce pour la télévision avec l’aide de Murphy, veut montrer que certains ont tourné les yeux très longtemps avant de prendre la situation en main. The Normal Heart est donc un témoignage laissé pour la jeune génération, pour qu’ils réalisent que la situation n’a pas été facile et qu’ils ont lutté à l’époque pour être entendu.
De l’émotion mais des maladresses
The Normal Heart prend moins aux tripes que Dallas Buyers Club ou Angels in America ou même Philadelphia mais il n’en n’est pas pour autant dénué d’émotions. Il est triste de voir toutes ces personnes mourir les unes après les autres sans que personne dans les hautes sphères ne bouge le petit doigt. Cependant, ils meurent tellement tous si vite qu’on n’a pas le temps de s’attacher à eux sauf pour Felix, l’amour de Ned. C’est peut-être aussi pour montrer à quel point tout est soudain. Cette maladie les a pris de court et les a emportés à une vitesse folle. Les choses commencent de manière très légère avant de tourner au cauchemar pour eux. Cependant, Ryan Murphy a fait quelques choix de réalisation douteux sur certaines scènes qui sont un peu hors de propos et de l’ordre de la fantaisie. Une séquence en particulier, dans le métro, serait presque digne d’American Horror Story, l’une des séries de Murphy. Mais on est tout de même très touché pas le film qui fait réfléchir.
Un casting en or
Mark Ruffalo est incroyable dans le rôle de Ned. Il se donne à 100% et disparaît complètement derrière son personnage. Ned est un homme en colère qui se bat de tout son cœur pour les siens, un homme qui se demande pourquoi on laisse les gens mourir dans l’indifférence. Il nous brise le cœur mais ne baisse jamais les bras. Il n’hésite jamais à pointer du doigt les responsables, de la mairie de New York à la Maison Blanche qui font tous l’autruche. A ses côtés, Matt Bomer fait un excellent travail dans le rôle de Felix. Il est grandiose et lui aussi s’est donné à 100% puisque qu’il a perdu près de 20 kilos pour être au plus proche de la réalité. On peut voir sa détérioration physique de manière impressionnante. Jim Parsons est aussi très touchant dans le rôle de Tommy qu’il tenait aussi dans la pièce en 2011. Il apporte un peu d’humour dans ce monde tragique et beaucoup de douceur. Le reste du casting est aussi très solide puisqu’on y trouve Alfred Molina dans le rôle du frère de Ned, Julia Roberts dans le rôle du médecin qui a étudié les premiers cas de malades. Taylor Kitsch, BD Wong, Joe Mentello ou encore Jonathan Groff portent chacun leur pierre à l’édifice.
The Normal Heart est donc un film à voir pour son message puissant et ses grands acteurs.
Bande annonce VOST
The Normal Heart sur OCS city le 3 juin par OCS
Crédits images ©HBO
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