La bande originale de la série de Steven Moffat et Mark Gatiss Sherlock vient tout juste de sortir. Créée par deux grands compositeurs connus pour leur travail au cinéma : David Arnold, auteur des musiques d’Independence Day, Stargate et plusieurs James Bond et Michael Price à qui l’on doit notamment tout le séquençage musical de la trilogie Le Seigneur des Anneaux qui lui a même valu un Oscar. Autrement dit, un duo qui avait peu de chances de décevoir sur le papier. Quand on écoute l’album, ce sentiment est confirmé. La bande originale de Sherlock est l’une des meilleures bandes originales écrites pour la télévision. Il y manque seulement les Bee Gees et Staying Alive.

Deux grands thèmes


Il faut d’ores et déjà noter qu’elle regroupe les deux premières saisons. On retrouve tout d’abord le générique. Concis comme lors de sa diffusion en début d’épisode, on n’a pas droit à une version étendue alors que 40 secondes, c’est largement trop peu ! Mais le thème est repris tout au long de l’album. The Game Is On, deuxième piste entraîne l’auditeur dans les pas de Sherlock Holmes avec son jeu de violon et de piano. Le violon n’est-il pas l’instrument dont joue Sherlock ?

Ce sont les deux thèmes que l’on retrouve tout au long de l’album dans une bonne partie des titres dont Pursuit, qui reprend la musique accompagnant la poursuite du taxi lors du premier épisode de la série. Ou bien Light Fingered, variation du générique classique accompagné d’un des autres thèmes présents avec Targets, toujours avec un rythme que l’on peut rattacher à une valse de l’esprit dans laquelle l’auditeur et le spectateur suivent les mouvements du seul chef d’orchestre, Sherlock Holmes.

Une variété d’ambiances

War reprend la base la plus nostalgique. Mais à l’instar de toute la série, on assiste à une variation d’instruments et au passage de cette tristesse nostalgique au thème le plus enjoué, celui du personnage. Il est d’ailleurs suivi de Pink, musique accompagnant la démonstration par Sherlock Holmes lorsqu’une femme assassinée est retrouvée dans un hôtel, tout habillée de rose. Ou comment montrer les capacités intellectuelles d’un homme en l’illustrant par un flot des notes.

Des maîtres de la tension


Mélange de cordes et de percussions, The Final Act reprend le fond accompagnant la première véritable rencontre entre Moriarty et Sherlock près de la piscine, concluant le dernier épisode de la première saison. Une véritable tension accompagne l’écoute et se laisse ressentir. Après tout, David Arnold a déjà travaillé sur James Bond ! Il est un maître en ce domaine. Security Cameras a d’ailleurs la même tonalité inquiétante.

La bande originale de Sherlock est un incontournable pour tous les amateurs de la série et comporte en même temps un intérêt artistique intrinsèque. Écrite par deux maîtres habitués de la composition de musiques de film, elle présente une variété de styles, de genres qui plairont aux mélomanes.

The Game is On

http://youtu.be/7g2qJF-4yWM

Crédits photo ©BBC