Réalisation : James Bobin
Casting : Mia Wasikowska, Johnny Depp, Anne Hathaway, Helena Bonham Carter..
Genres : Aventure, Jeunesse, Fantastique
Nationalité : Etats-Unis
Distribution : Disney
Durée : 1H48 mn
Année de production : 2015
Sortie en salles le 01 Juin 2016
Critique de Alice de l’autre côté du Miroir, suite du Alice au pays des Merveilles de Tim Burton. Un second opus farfelu mais plus cohérent que le précédent, pour un film qui s’apprécie même s’il reste perfectible.
Tout le monde connaît le flop monumental de Tim Burton : Alice au Pays des Merveilles. L’histoire d’une adaptation live d’un dessin animé culte, lui-même adapté du roman de Lewis Caroll. Une histoire barrée, noire et rocambolesque, mais surtout ratée, d’un univers Burtonien à moitié et loin des grands succès du réalisateur.
La nouvelle aventure Disney, Alice de l’autre côté du miroir, permet de retrouver les célébrissimes personnages du récit du même titre de Lewis Carroll, sans pour autant en respecter la trame narrative, puisque l’aventure du film diverge complètement du roman. Alice doit cette fois retourner dans le monde fantastique d’Underland et voyager à travers le temps pour sauver le Chapelier Fou.
Malgré s’être fait attaqué par la critique, Disney rempile aujourd’hui avec une suite dans Alice de l’autre côté du miroir. Cette fois-ci, Tim Burton laisse sa place à James Bobin pour une réinvention de l’univers installé six ans plus tôt. Un univers perdu dans un océan de temps et de merveilles, qui rattrape un peu les dégâts de son prédécesseur, mais qui aurait pu mieux faire, puisque parfois brouillon et expéditif, mais surtout un peu compliqué pour les tout petits.
Tic Toc Tic Toc Tic Toc
Le temps, cet ennemi impalpable et universel que tout le monde tente de dompter. Dans Alice de l’Autre côté du Miroir, le temps est personnifié dans une intrigue un peu farfelue et brouillonne, mais qui fonctionne. Dans cette aventure d’Alice, Le chapelier fou pense que sa famille, qui aurait péri le jour du Jabberwocky, est en fait toujours en vie. Ce dernier, qui est en train de dépérir, charge Alice de remonter le temps grâce à une sphère magique, qu’elle volera au Temps – un monsieur fort-pas-très-sympathique, qui lui permettra de retourner dans le passé afin de les sauver. Mais le Temps, incarné par un Sacha Baron Cohen un peu beaucoup taré, et mécanique (au sens propre), ne laissera pas Alice l’altérer…
Le temps. Difficile d’expliquer cette notion à un enfant. C’est pourtant ce que tente de faire Alice de l’Autre côté du Miroir. Faire comprendre aux enfants que le temps passe vite, que le passé a une incidence sur le présent, qu’il faut vivre sa vie sans retenue mais surtout près de ceux qu’on aime, peu importe les divergences. Car oui, si le temps est la thématique principale de Alice de l’Autre côté du Miroir, l’autre thème important du film est la famille. Qu’elle concerne le Chapelier fou ou les deux sœurs Reines. Un thème résolument américain et idéaliste, cher à l’univers Disney.
Mise à jour
Depuis quelques années, Disney cherche clairement à renouveler et réadapter ses franchises de contes pour enfants. Tout y passe, mais surtout, une mise à jour est mise en pratique, notamment concernant les intrigues autour des vilains, les méchants de l’histoire. Ainsi, alors que les contes vieillots des studios de la souris aux grandes oreilles étaient basés sur des structures manichéennes : le méchant qui est méchant parce que méchant, depuis quelques années, Disney tente de nuancer ses intrigues, en expliquant la nature mauvaise des vilains et ses origines, pour finir vers une réconciliation et une rédemption.
Histoire d’expliquer aux enfants que personne ne commet le Mal sans raison. Une initiative à saluer qui se retrouve dans Alice de l’autre côté du miroir, avec une explication de l’état de la Reine Rouge (Helena Bonham Carter), et un autre visage de la Reine Blanche (Anne Hathaway). Une définition qui permet d’expliquer aux enfants que personne n’est soit tout gentil, soit tout méchant, qu’il y a beaucoup de degrés, que l’humanité est faite de nuances et n’est pas aussi simple que les notions de Bien et de Mal.
Girl Power
Des nuances dans l’intrigue qui viennent s’ajouter au féminisme des héroïnes Disney, de Mulan, à La Reine des Neiges en passant par Rebelle. Dans Alice de l’Autre côté du Miroir, on embrasse le féminisme à fond. Alice est une héroïne, mais une héroïne peu conventionnelle pour son temps. Si dans le premier opus, le personnage interprété par Mia Wasikowska était dépeinte dans la réalité qu’à travers sa proposition de mariage, ici, elle est une femme capitaine de navire, chef de son entreprise, loin des convenances liées à son statut de femme et de damoiselle. Intrépide et hors convention, Alice est une femme qui s’assume et qui donne du pouvoir aux femmes. Un pas en avant pour un conte de fée où la femme est souvent destinée à un prince. Preuve que le virage entamé par Disney cette dernière décennie n’est pas près d’être abandonné.
Perfectible
Côté réalisation, Alice de l’Autre côté du Miroir garde une partie de l’esthétique de Burton mais ne s’empêche pas de réinventer l’univers de cette dernière, tout en le rendant plus farfelu et coloré. Alors que dans le premier opus la réalisation se voulait noire, comme une personnification des états des personnages, tout en étant loufoque, dans Alice de l’Autre côté du Miroir, le public jeune appréciera les décors, les personnages farfelus dans le château du temps et les prouesses visuelles proposée par James Bobin, porté par une musique de Danny Elfman fidèle aux mélodies féeriques du premier opus. Certes le film n’est pas une réussite dans sa totalité, puisque certains aspects du scénario et de sa mise en scène sont sans aucun doute perfectibles, il réussit la prouesse de ne pas retomber dans certains écueils dramatiques installés dans le précédent. Ce qui rend cette aventure un peu plus appréciable que Alice au pays des Merveilles.
Alice de l’Autre côté du Miroir : Bande annonce
Crédits photos : © Disney
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