Echo : Héroïne atypique pour série plus adulte et inclusive

0

4.0

Découvre l’avis du Cerveau pour Echo, la nouvelle mini-série de Marvel sur Disney+. Une série plus mature pour une héroïne aux multiples handicaps, plus bad-ass que certains de ses pairs du MCU.

La mini-série Echo, consacrée à l’héroïne introduite dans Hawkeye, d’origine amérindienne et handicapée débarque aujourd’hui sur Disney +. Une série plus adulte qui détonne avec les habitudes du MCU sur le petit écran, avec ses séries plus légères, souvent tournant à la comédie.

Ici, on suit Maya, une jeune femme polyhandicapée, amputée de la jambe par suite d’un lourd accident, sourde et muette de naissance. Une héroïne atypique, dont on découvre l’origin-story en 5 épisodes, à mi-chemin entre la retour de l’enfant prodigue et le deuil parental.

Mature et violente

Une série plus adulte, puisque produite par Marvel Spotlight, première série de la division des studios qui propose des contenus plus matures ou artistiques. Plus adulte, surtout qu’elle est interdite aux moins de 16 ans aux USA, avec pour la première fois chez Marvel sur Disney+ un encart pour alerter sur la violence des images que Echo propose.

En effet, la série pourrait être l’héritière de celles qui avaient jadis été produites par Netflix, non seulement pour sa violence mais surtout les thèmes qu’elle aborde. Même si elle n’a pas la prétention de rivaliser avec Jessica Jones ou Daredevil, Echo se démarque puisqu’elle s’adresse à un public plus mature.

Post-Hawkeye

L’intrigue commence après les évènements d’Hawkeye, suivant le coup de feu que Maya a donné face à « son oncle » Kingpin pour le tuer. Cette dernière retourne dans sa ville de naissance, pour se cacher, puisqu’elle est recherchée par les sbires du mafieux.

Dans les premiers épisodes de la série, plusieurs flashbacks reviennent sur les origines de son second handicap, à savoir la perte de sa jambe, à travers un accident horrible qui lui fait perdre sa mère, obligée de s’éloigner malgré elle de sa famille. Raison pour laquelle elle et son père se sont retrouvés mêlés aux activités du colosse mafieux de New York.

Rapport à la violence

On découvre ainsi le sombre passé de Maya, qui a grandi avec Kingpin, élevée à se battre et baignant dans la violence. Violence qu’elle va perpétrer elle-même lorsqu’elle passera femme de main de Kingpin.

Une violence et rage intérieure que l’antagoniste a su convoquer chez la jeune femme, manipulant son affection pour ses propres objectifs, jusqu’à ce que cette dernière rencontre Hawkeye.

Après avoir établi le passé, la série se concentre assez essentiellement sur les rapports de Maya avec sa famille qu’elle a délaissé et qui l’ont délaissé, notamment sa grand-mère, suite à la perte de sa propre fille. Entre honte et colère, les rapports ne sont pas faciles, et quasiment toute la série va tourner autour de ses thématiques familiales, avec en arrière fond une explorations de la lignée des femmes de son clan, ainsi que le lien mystique qu’elles entretiennent avec leurs ancêtres.

Pouvoir cosmiques

Car oui, si on n’a pas pu le voir dans Hawkeye, Maya possède des pouvoirs hérités des premières femmes Choctaw issues elle-même d’un monde qui n’a rien à voir avec le nôtre. Si pour maintenir la mythologie et l’origine de ce peuple, ainsi que le pouvoir des femmes de cette tribu, on n’explique pas trop si ces derniers ont une origine galactique comme d’autres super-héros Marvel, il est clair que Echo possède de réels pouvoirs cosmiques.

Des pouvoirs qu’elle va découvrir et comprendre au fil des épisodes, dans un voyage initiatique qui va la forcer à faire face à sa douleur, son passé criminel, sa colère, mais surtout sa famille, qu’elle soit de sang ou celle qu’elle s’est forgée de gré ou de force auprès de Kingpin.

Un peu nerveuse… très violente

Echo, au-delà de traiter de thématiques assez classiques des phases 4 et 5 de Marvel, à savoir le rapport à la famille et le deuil parental, est une série plus rythmée, tout du moins dans ses premiers épisodes. Elle est également, beaucoup plus axée sur l’action, avant que l’héroïne de la série ne découvre ses pouvoirs surnaturels, avec des séquences détonantes, assez jouissive pour les amateurs de castagnes.

Ce qui plait dans Echo, c’est le style et les compétences de cette héroïne féminine comme on le voit rarement dans des séries de super-héros.

Si ce n’est pas la première fois que l’on montre des héros sans pouvoirs, ici, Maya explose l’écran, dans un style d’action peu commun chez Marvel, à mi-chemin entre un John Wick au féminin et une origin story de super-héros. La série plait notamment pour ses scènes d’action musclées, avec des séquences de combats ultra stylisées, que ce soit dans les chorégraphies de corps à corps, les cascades, ou les multiples angles et choix de réalisations, caméra embarquée et autre plans immersifs, offrant un divertissement coup de poing, fait rare pour le studio.

Visibilité et inclusivité

L’autre point fort de la série Echo et sa mise en avant du handicap de Maya, dans un élan inclusif, au-delà de la parité ou diversité. Maya est une héroïne qui a coup sur pourra inspirer de nombreuses personnes porteuses de handicap.

Echo s’intéresse aussi à la culture amérindienne, celle qu’on voit rarement à l’écran ou de manière stéréotypée dans les séries américaines mainstream. Si la présence de héros natifs-américains sont que peu en télévision, Echo tente, à sa manière, de rectifier le tir, même si maladroitement. On y dépeint une communauté comme il en existe beaucoup dans le centre des États-Unis, descendants directs des natifs américains décimés par les colons.

Si bien évidemment on ne s’attend pas à ce que Marvel s’attaque au sujet complexe et dur de la colonisation américaine, on prend le temps de montrer la communauté native de cette petite ville de l’Oklahoma, tout en la respectant, que ce soit à travers le langage, que les multiples personnages de la ville, jusqu’à la célébration d’un pow wow dans le final.

Célébration Choctaw

Une communauté relativement pauvre, loin de la ville, attachée à sa culture tout en étant typiquement américaine. On aurait aimé que cet aspect de l’héritage de Maya soit plus exploré, au-delà des quelques flashbacks évoquant sa lignée, avec peut-être, sachant qu’on est dans la section spotlight de Marvel, une discussion autour de la place des natifs américains aux USA, ainsi que les méfaits et traumas du génocide amérindien, que beaucoup subissent encore aujourd’hui dans ce pays, que ce soit d’un point de vue culturel ou socio-économique.

Bien que la série Echo soit un véritable one-shot autour du personnage découvert en 2022, on sait que cette Maria Lopez va quand même revenir dans Daredevil Born Again, sachant que la série est attachée à l’univers de l’avocat super-héros, au-delà du caméo de ce dernier dans le premier épisode.

D’ailleurs, la scène post-générique met en place le lien avec Daredevil : Born Again, avec bien évidemment le retour de Kingpin en grand antagoniste et chef de la pègre.

Crédit photos : ©Marvel Spotlight

Partager