Avec Total Recall – Mémoires programmées, Len Wiseman offre un film vide de tout intérêt.
Modeste ouvrier, Douglas Quaid rêve de s’évader de sa vie frustrante. L’implantation de souvenirs que propose la société Rekall lui paraît l’échappatoire idéale. S’offrir des souvenirs d’agent secret serait parfait… Mais lorsque la procédure d’implantation tourne mal, Quaid se retrouve traqué par la police. Il ne peut plus faire confiance à personne, sauf peut-être à une inconnue qui travaille pour une mystérieuse résistance clandestine. Très vite, la frontière entre l’imagination et la réalité se brouille. Qui est réellement Quaid, et quel est son destin ?
Len Wiseman offre un remake de Total Recall, pauvre, avec une réalisation basée sur l’action, la vraie, la dure, de celle qui lasse très vite. De nombreuses réflexions sur notre société, sur la crise identitaire de Douglas Quaid auraient pu découler ce long métrage. Mais non. Wiseman a préféré nous montrer des courses poursuites, des explosions, des scènes de combats, par ailleurs bien chorégraphiées – et des coups de feu.
Mémoires maltraitées
Mauvais choix de la part du réalisateur et du scénariste. Parce que si un tel sujet traité uniquement par l’action pouvait passer en 1990, après de nombreux films qui aborde la délicate frontière entre la réalité et l’illusion, en particulier Matrix pour n’en citer qu’un, cela déçoit, et transforme à Total Recall en un film d’une pauvreté abyssale.
Plus aucune émotion, aucune réflexion, aucune profondeur, aucune humanité, aucune originalité et même pas un trait d’humour. Les personnages n’ont plus aucun relief. Le monde futuriste ressemble à ceux qu’on a déjà vu mille et une fois ailleurs. Par sa qualité de remake, Total Recall n’offre bien entendu aucune surprise et aucun retournement de situation inattendu.
Pas de doute
Total Recall est donc un film d’action et cela se ressent aussi dans le jeu des acteurs. Si Colin Farrell n’est pas foncièrement mauvais, si il joue très bien la peur, la surprise, l’urgence ou la dépression, il a beaucoup de mal à exprimer le doute. Il faut avouer, c’est dommage quand, à la base, tout se joue sur le flou dans la frontière entre l’illusion et la réalité.
La seule qualité que l’on peut reconnaître à Total Recall est la mise en musique. L’électro accroit l’ambiance futuriste, les rythmes rapides l’urgence de l’action. Comme vu dans la critique de la bande originale, elle n’est pas parfaite, loin de là, mais, au moins, tient son rôle, elle.
Mais le seul interêt à aller voir ce remake plutôt que l’original, c’est qu’en été la salle de cinéma est climatisée. Cela est bien agréable durant ce mois d’août très chaud.
Bande Annonce
Crédits Image : Sony Pictures Realising France
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