Avec Last Days of Summer, Jason Reitman réalise un beau drame porté par de très grands acteurs qui font oublier les quelques défauts.

Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux.
Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer…

Après s’être illustré dans la comédie dramatique notamment avec Juno, Young Adult ou encore In The Air, Jason Reitman passe au drame romantique avec Last Days of Summer. Ce passage est une réussite en demi-teinte. Avec beaucoup d’émotions sans jamais tomber dans la nièvrerie, Reitman dresse le portrait intimiste d’une histoire d’amour impossible. Tout en douceur et mélancholie, Reitman propose un film où la réalisation colle parfaitement à l’histoire qu’il souhaite raconter. Entre image impeccable, silences parfois oppressant et une certaine lenteur assumée, le spectateur peut s’immerger dans ce long week-end amoureux mais triste. Si la fin est prévisible, et Reitman ne surprend jamais, le film reste une triste fable agréable à suivre.

Maladresses

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Last Days of Summer sait éviter certains clichés. Frank n’est pas un innocent qui a été jeté en prison alors qu’il n’a pas commis de crimes. Il est effectivement coupable de meurtre. Adèle n’est pas soudainement soignée de sa dépression car elle trouve un semblant d’amour, bien au contraire. Il est d’ailleurs rafraichissant de voir l’anxiété et la dépression si bien joué et traité dans un film, sans que cela en soit le sujet majeur. Enfin, le jeune Henry n’est pas qu’un simple observateur et narrateur de l’histoire, comme on aurait pu le croire, mais un point clef de l’intrigue.

Si certains clichés sont évités, d’autres sont que trop présents. Ou plutôt la présentation d’idéaux quelques peu dépassés, comme l’amour qui peut sauver tout le monde, de la femme et d’un jeune garçon, qui a besoin d’un homme, un vrai, dans la maison, pour ne citer que les plus désagréables. Ce n’était certainement pas l’intention du réalisateur, mais quelques maladresses et surtout la séquence “époux de la journée” laisse un arrière-goût amer, même si l’intention était clairement de montrer un moment tendre entre mère et fils. C’est raté.

Un jeu excellent

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Mais ces défauts de Last Day of Summer passe à l’arrière-plan grâce au jeu incroyable de Kate Winslet. Josh Brolin n’est pas en reste et sait apporter l’émotion dans ce fugitif responsable de sa propre tragédie. Le jeune Gattlin Griffith est une belle révélation, il arrive même parfois à imposer sa présence à côté des deux adultes, ce qui est une performance en soit. Les trois acteurs principaux permettent par leur jeu d’apporter une subtilité bienvenue dans les idéaux dépassés portés par le film.

Là où Last Days of Summer pèche vraiment, est que le film n’offre rien d’original, rien de transcendant. Comme la majorité du travail de Jason Reitman, le long-métrage est un film très plaisant à regarder, surtout que malgré un rythme volontairement lent, le danger semble toujours imminent, un équilibre souvent difficile à atteindre. Mais Reitman ne bouleverse pas le genre, n’offre rien qui permettra au film de rester dans les mémoires. Il est beau, il est bien joué, la musique est bien choisie, on passe un bon moment devant l’écran mais reste cet ressemblance un peu trop proche à un téléfilm de M6, à un roman harlequin un peu trop évidente pour que Last Days of Summer devienne un grand film. A voir, mais sans s’attendre à une oeuvre exceptionnelle.

Last Days of Summer – Bande-annonce VOST

Crédits Images : ©Paramount Pictures France